Micro-États européens

États européens de très petite taille

Les micro-États européens sont un ensemble de cinq très petits États souverains en Europe. L’Andorre, le Liechtenstein, Monaco, Saint-Marin et le Vatican sont généralement inclus. Quatre de ces États sont des monarchies (trois principautés − l’Andorre, le Liechtenstein et Monaco − et une théocratie, le Vatican), alors que Saint-Marin est une république. Ces États existent depuis le premier millénaire ou le début du deuxième millénaire, sauf pour le trône du Liechtenstein et le statut de l'Andorre qui date du XVIIe siècle. Les micro-États sont de petits États souverains reconnus par les autres États, contrairement aux micronations, qui ne sont qu'auto-déclarées et non reconnues.

Les micro-États européens.

Liste des petits États étiquetés comme micro-États modifier

Micro-État Capitale Forme de l'État Superficie
(en km2)
Population IDH PIB
(en mds $US)
Devise
  Andorre Andorre-la-Vieille Monarchie constitutionnelle 467,7 76 949 0,857 (2019) 3,01 (2018) euro (€)
  Liechtenstein Vaduz Monarchie constitutionnelle 157 35 236 0,916 (2017) 6,877 (2018) franc suisse (CHF)
  Monaco Monaco Monarchie constitutionnelle 2,02 36 950 0,956 (2006) 6 (2018) euro (€)
  Saint-Marin Saint-Marin République parlementaire 61,2 32 793 0,954 (2006) 1,556 (2016) euro (€)
  Vatican - Monarchie absolue 0,44 921 - 0,315 (2013) euro (€)

Outre les critères quantitatifs (la superficie et la démographie), les micro-États peuvent être définis à partir du critère qualitatif de délégation de souveraineté. Un micro-État serait alors un État souverain (au regard de la Convention de Montevideo) qui, à cause de sa petite taille et des ressources limitées dont il dispose (notamment humaines et financières), est contraint de déléguer une partie de sa souveraineté à de plus grandes puissances afin de pouvoir fonctionner comme un État moderne. Par exemple, les micro-États européens utilisent la monnaie de leurs États parrains (l’euro en ce qui concerne l’Andorre, Monaco et Saint-Marin, alors que l’économie du Liechtenstein fonctionne avec le franc suisse). Faute d'armée, la défense de Saint-Marin est assurée par l’Italie, alors que celle de l'Andorre est garantie par la France et l'Espagne. Cette délégation de souveraineté s'applique dans de nombreux autres domaines : la diplomatie, la justice, les services postaux, l'enseignement supérieur, etc.

Selon cette définition, le Vatican ne peut pas être considéré comme un micro-État, car sa qualité d'État est contestable : sa population n’est pas permanente et son État n’est pas directement reconnu par la communauté internationale, deux des critères de la Convention de Montevideo. La population du Vatican, composée essentiellement de membres du clergé, n'enregistre en effet aucune naissance et la citoyenneté vaticane n’est octroyée aux résidents que le temps de leurs fonctions au sein du Vatican. En outre, le Vatican n'est que le support territorial du Saint-Siège, la personne morale jouissant de la personnalité juridique internationale qui représente le pape, en tant que chef de l’Église catholique, auprès des organisations internationales.

Politiques économiques et relations avec l'Union européenne modifier

Les micro-États européens sont tous de taille et de population limitées et disposent de ressources naturelles limitées. En conséquence, ils ont adopté des politiques économiques spéciales, impliquant généralement de faibles niveaux de taxation et quelques restrictions à l'investissement financier externe. Les cinq micro-États européens ont obtenu des relations spéciales avec l'Union européenne. La plupart des micro-États ont également conclu une union douanière avec leurs grands voisins pour améliorer leur situation économique (le Vatican et Saint-Marin avec l'Italie, le Liechtenstein avec la Suisse, Monaco avec la France). La plupart d'entre eux n'ont pas de frontières clairement identifiées ; par exemple, Monaco constitue une région métropolitaine continue avec les communes françaises voisines (la plus importante étant Beausoleil) et compte de nombreuses rues à travers ou même le long de la frontière.

Euro modifier

Monaco, Saint-Marin et le Vatican ont été autorisés dès 1999-2002 à émettre des euros.

L’Andorre a signé un accord le 30 juin 2011 mais les premiers euros ont été émis en janvier 2015 (millésime 2014).

Le Liechtenstein continue à utiliser le franc suisse. Une série d'euros a été créée par une société privée à l'intention des numismates.

Autres entités modifier

Dépendances modifier

Alors que les micro-États ont la souveraineté sur leur propre territoire, il y a aussi un certain nombre de petits territoires autonomes, qui, bien qu'ayant (dans presque tous les cas) leur propre gouvernement indépendant, exécutif, législatif, judiciaire, de la police, et d'autres signes d'indépendance, sont néanmoins sous la souveraineté d'un autre État ou monarque.

Territoires historiques modifier

Les guerres de la Révolution française et les guerres napoléoniennes ont modifié la carte européenne plusieurs fois. Un certain nombre de républiques sœurs de courte durée ont ainsi été fondées. La chute du Saint-Empire romain germanique a permis aux nombreux États le composant d'accéder à la souveraineté. La situation ne s'est stabilisée qu'après le congrès de Vienne en 1815. À la suite de la Première Guerre mondiale et de la Seconde Guerre mondiale, un certain nombre de territoires a obtenu un statut temporaire de zone internationale (en), de protectorat ou de territoire occupé. Quelques-uns sont mentionnés ici :

Depuis 1300 modifier

Depuis 1800 modifier

Depuis 1900 modifier

Notes et références modifier

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Jérôme Tourbeaux, Les micro-États européens à l'épreuve de la modernité. Enjeux socio-démographiques, Paris, L'Harmattan, 2020, 240 p.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier