Michel Sogny

pianiste français
Michel Sogny
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (76 ans)
PauVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
École normale de musique de Paris, et Licence es Lettres, Maitrise de psychologie et Doctorat en Philosophie Sorbonne
Activités
Autres informations
Mouvement
Instrument
Maître
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Distinction
Diplôme d'Honneur de l'UNESCO (1994), Médaille de la Paix de l'ONU (1986)[1]

Michel Sogny, né à Pau en , est un pianiste, compositeur, pédagogue et écrivain français d'origine hongroise.

Biographie modifier

Michel Sogny fait ses études musicales à l'École normale de musique de Paris, sous la direction de Jules Gentil et d'Yvonne Desportes pour la composition musicale. Il est diplômé d'une maîtrise en psychologie, d'une licence ès lettres et d'un doctorat en philosophie[2] obtenu en 1974 à la Sorbonne sous la direction de Vladimir Jankélévitch. Il est le créateur de la fondation SOS Talents.

Les années 1970 marquent le début de son implication dans la pédagogie musicale.

Il participe en tant que membre fondateur à la création de l'Association française Franz Liszt, présidée par Valéry Giscard d'Estaing, aux côtés de Blandine Ollivier de Prévaux, arrière-petite-fille de Liszt[3],[4].

En 1974, il crée une méthode d'enseignement du piano et fonde une école à Paris[5]. Il ouvre aussi un salon littéraire et musical où sont reçus artistes et intellectuels.

Il publie en 1975 son premier livre, L'admiration créatrice chez Liszt, comportant une préface de Gyorgy Cziffra.

Il écrit en 1981 la chanson Comme un bateau ivre, avec Jeane Manson qui était alors son élève. Un film sur Liszt réalisé par François Reichenbach est diffusé dans la série télévisée Grâce à la musique, où il participe[6]. Il ouvre aussi une nouvelle école à Genève[7],[8].

En 1985, la pratique du piano par l'application de la méthode de Michel Sogny est introduite au Bureau International du Travail à Genève, par son directeur général Francis Blanchard, afin d'intégrer une dimension culturelle au sein de l'organisation.

Dans les années 1990, Michel Sogny poursuit son enseignement aux jeunes musiciens par l'application de sa pédagogie dite Méthode Sogny.

Avec son élève Myriam Gramm, il crée en première audition le Grand Galop Chromatique de Franz Liszt pour piano à quatre mains, dans la version originale du compositeur, lors d'un récital au Grand Théâtre de Genève, le [9],[10].

En 1995, il est sollicité pour diriger la Villa Schindler, institution musicale en Autriche, sous la présidence d'honneur de Yehudi Menuhin[11],[12]. De jeunes pianistes y suivent des stages, à l'issue desquels ils se produisent en concert[13] dans le cadre d'un festival de piano[14],[15]. À la Villa Schindler, il a pour élèves Tamar Beraia, Khatia Buniatishvili[16],[17], Elisso Bolkvadze, Yana Vassilieva, Anna Fedorova.

 
Barbara Tataradze et Ilia Lotatidze avec Michel Sogny

Créée en mars 2000, la fondation SOS Talents accompagne de jeunes pianistes venant de milieux modestes, originaires pour la plupart de pays d'Europe de l'Est[18]. Ils y suivent l'enseignement de Michel Sogny, et présentent leur répertoire lors de concerts[19].

Le premier concert de la fondation a lieu en 2001 à Paris à l'Hôtel Marcel Dassault, organisé par Serge et Nicole Dassault. Y participe la pianiste Yana Vassilieva et Khatia Buniatishvili. La même année sont présentés au Théâtre des Champs-Élysées ses élèves Elisso Bolkvadze, Yana Vassilieva, Khatia Buniatishvili et sa sœur Gvantsa[20],[21].

Il dirige en 2002 un festival de piano au Montreux Palace[22],[23] où est invité le pianiste Aldo Ciccolini. La fondation y présente présente ses élèves Elisso Bolkvadze, Yana Vassilieva, Tamar Beraia.

Il fonde en 2004 à Coppet (Suisse) le Festival de piano Michel Sogny, où se produisent certains de ses élèves pianistes[24].

Un concert de la fondation SOS Talents a lieu en 2009 à Vilnius, sous le haut-patronage de Valdas Adamkus, dans le cadre de l'événement Capitale Européenne de la Culture[25].

Michel Sogny poursuit la formation des jeunes pianistes après quarante années d'exercice de la pédagogie musicale[26],[27]. La fondation SOS Talents compte vingt ans d'existence et forme de nouveaux jeunes musiciens[28].

L'ouvrage L'adulte prodige, publié en 2013, relate l'histoire particulière de son élève Michèle Paris.

En 2014, il publie De Victor Hugo à Dostoïevsky, un livre d'entretiens philosophiques avec le philosophe Alexis Philonenko.

Michel Sogny forme avec Elisso Bolkvadze un duo de piano à 4 mains . Ils interprètent notamment en première audition des versions originales de Franz Liszt de certaines de ses œuvres : Orphée Les Préludes, La Bataille des Huns, Rhapsodies hongroises 2,6,15,19[29].

En Géorgie, il dirige en 2019 des masterclasses durant le Festival International de Musique de Batoumi[30],[31]. Il dispense aussi son enseignement à l'Académie Musicale d'Ishikawa au Japon[32].

Enseignement du piano modifier

La méthode pédagogique de Michel Sogny est enseignée dans ses écoles de piano à Paris et Genève. Depuis 1974, elle a été enseignée à plus de 20 000 élèves[33],[34].

Elle repose sur l'apprentissage d'un haut niveau de technique pianistique mais aussi sur le développement de la perception émotive de la musique par l'élève[35],[36]. Les élèves étudient notamment ses œuvres didactiques[37].

Parmi ses élèves, Michèle Paris commence à travailler le piano à l'âge de 26 ans après plusieurs échecs. En quatre années de formation, elle atteint un niveau lui permettant de se produire dans un concert public[38]. Elle donne des récitals au Théâtre des Champs-Élysées[39] en 1980 et 1981 avec au programme des œuvres de Liszt[40],[41], suivis d'une tournée aux États-Unis[42]. Michel Sogny enseigne ensuite à Claudine Zévaco qui se produit également au Théâtre des Champs-Élysées en 1983. György Cziffra les invite tous deux en 1984 à se produire dans le cadre de la Fondation Cziffra à Senlis[43].

L'extension de l'École Michel Sogny à toute la France est sollicitée, par une question écrite, dans une séance au Sénat en 1981[44].

Pianiste et compositeur modifier

Michel Sogny est l'auteur d'œuvres didactiques, parmi elles les Prolégomènes à une Eidétique Musicale, les Paralipomènes à une Eidétique Musicale, et ses Études pour piano. Il a également composé des pièces de concert pour piano : Furia, Triptyque, Entrevisions, Dérive, Hommage à Liszt, Aquaprisme, Réminiscentiel, Trois pièces dans le style hongrois, Deux Études de concert, 12 pièces pour la main droite seule, Reviviscence.

Certaines de ses œuvres ont figuré au répertoire des pianistes Tamar Beraia, Christian Chamorel, Cyprien Katsaris, France Clidat, Elisso Bolkvadze, Ana Kipiani, Alexandra Massaleva, Jay Gottlieb, Laura Mikkola, Francesco Nicolosi, Yana Vassilieva, Ramzi Yassa (en), Alexandre Sandler, Lydie Solomon, Khatia Buniatishvili, Anna Fedorova[45].

Michel Sogny a reçu ce 24 Juin 2023 le Grand Prix Alain Fournier pour son livre "L’Adulte Prodige" décerné à La Sorbonne par "Accademia Euromediterrania delle ARTI"[46].

Distinctions modifier

Œuvres et publications modifier

Partitions modifier

  • Œuvres choisies (sélection des principales œuvres du répertoire pianistique doigtées et commentées)
  • Études pour piano - Séries I à VII
  • Études de perfectionnement
  • Deux Études de Concert
  • Prolégomènes à une eidétique musicale pour piano 2 mains - Séries I à VII
  • Prolégomènes à une eidétique musicale pour piano 2, 6 et 12 mains
  • Pièces de concert pour piano (Triptyque, Aquaprisme, Furia, Réminiscentiel, Hommage à Franz Liszt, Deux études de concerts, 3 pièces dans le style hongrois, Un certain clair de lune)
  • Dérive pour piano (enregistré chez Cascavelle par la pianiste Elisso Bolkvadze) - Éditions Durand
  • Entrevisions, 12 pièces pour piano - Éditions Durand
  • Aquaprisme - Éditions Durand
  • Hommage à Liszt, Fantaisie pour piano - Éditions Durand
  • 3 pièces pour piano dans le style hongrois - Éditions Durand
  • 12 études pour piano dans le style hongrois, Séries I à IV - Éditions Durand
  • 12 pièces pour piano pour la main droite seule, dédiées à la pianiste France Clidat
  • Paralipomènes à une eidétique musicale, 14 pièces pour piano - Éditions Musicales Artchipel
  • 48 Études de perfectionnement pour piano, Editions Musicales Artchipel
  • Reviviscence, 14 pièces pour piano
  • 24 Pensées Vagabondes pour piano Editions Musicales Artchipel

Publications modifier

  • L'admiration créatrice chez Liszt, incluant un avant-propos de Gyorgy Cziffra - Éditions Buchet/Chastel (1975)
  • Le solfège sans soupir - Éditions Sirella (1984)
  • Abrégé de solfège - Éditions Sirella (1988)
  • La méthode en question(s) - Éditions Sirella (1985)
  • La méthode en action - Éditions Sirella (1988)
  • Initiation à l'art de la composition musicale - Éditions Sirella (1988)
  • Le pédagogue virtuose, Livre de l'enseignant - Éditions Sirella (1987)
  • La Musique en Questions, entretiens avec Monique Philonenko - Éditions Michel de Maule (2009)
  • L'adulte prodige - Le rêve au bout des doigts - Éditions France-Empire (2013), dans lequel il raconte la formation de Michèle Paris
  • De Victor Hugo à Dostoïevski - Entretiens philosophiques avec Alexis Philonenko - Éditions France-Empire (2013)

Articles modifier

  • Liszt, Précurseur de l'histoire de la musique dans La Tribune de Genève du 13 -
  • L'art de jouer selon Michel Sogny dans Pianiste le Magazine de novembre -

Références modifier

  1. Médaille de la Paix de l'ONU (1986)
  2. Le Processus de l'esprit créateur chez Liszt (SUDOC 040853942)
  3. « Association française Franz Liszt 1972 », Documentation Association Franz Liszt,‎
  4. « Une Association Franz Liszt », Le Figaro,‎ , p. 29 (lire en ligne)
  5. Thierry Hillériteau, « Les antiques accords de Michel Sogny », Le Figaro, encart « Culture », samedi 3 - dimanche 4 mai 2014, page 36.
  6. « Grâce à la Musique - Franz Liszt », Le Figaro TV,‎ , p. 23 (26 avril 2019)
  7. « Les adultes peuvent apprendre le piano », 24 Heures,‎
  8. « Nous sommes tous des prodiges », La Tribune de Genève,‎ 19 et 20 septembre 1981
  9. Michel Sogny, « Liszt, précurseur de l'histoire la musique », La Tribune de Genève,‎ 13-14 mars 1993
  10. Sylvie Bonnier, « Michel Sogny présente une nouvelle transcription de Liszt », La Tribune de Genève,‎ samedi-dimanche 13-14 mars 1993, p. 34 (lire en ligne)
  11. (de) « Nachruf auf Yehudi Menuhin », Tirolertages Zeitung,‎ (lire en ligne)
  12. (de) « Internationale Kunst in Villa Schindler », Blickpunkt,‎ (lire en ligne)
  13. (de) « Eine Festwoche des Klavier », Blick Punkt,‎ , p. 21 (lire en ligne)
  14. (de) « Konzerte », Tiroler Tageszeitung,‎
  15. (de) « Klavierfestwochen der Villa Schindler mit Star-Pianisten », Kurier,‎ , p. 14
  16. (en) James Manheim, « Khatia Buniatishvili Biography », allmusic.com,‎ (lire en ligne)
  17. beautiful-pianist.info, « Michel Sogny et ses élèves Alexandra Baranova et Khatia Buniatishvili jouent Prolégomènes », beautiful-pianist.info,‎ (lire en ligne)
  18. Christophe Barbier, « Editorial », Classica L'Express,‎ , p. 3
  19. (en) Agenda.ge, « Michel Sogny et ses élèves Alexandra Baranova et Khatia Buniatishvili jouent Prolégomènes », Agenda.ge,‎ (Young Georgian pianists to feature in Paris Christmas talents gala)
  20. Thierry Hillériteau, « Yana Vassilieva, la revanche d'une surdouée », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  21. Mikheil Kalandarishvili, « Innovative Approaches to Musical Education », forbes.ge,‎ (lire en ligne)
  22. Sylvie Bonier, « Les surdoués du clavier ont rendez-vous à Montreux », Tribune de Genève,‎
  23. « Michel Sogny presse Piano Magazine, mai 2002 », sur Flickr (consulté le )
  24. Luca Sabbatini, « Michel Sogny révèle les pianistes de demain », La Tribune de Genève,‎
  25. Mezzo - Philip de la Croix, « Concert SOS Talents en direct de Vilnius Capitale Européenne de la Culture », Mezzo TV,‎
  26. Thierry Hillériteau, « Les antiques accords de Michel Sogny », Le Figaro, .
  27. Stephan Friedrich, « 40 ans au service de la musique », Classica L'Express,‎ , Couverture
  28. « L'art et la Méthode de Michel Sogny », sur Radio Classique, (consulté le ).
  29. Hungarian Rhapsody: Elisso Bolkvadze & Michel Sogny
  30. (ka) « first channel » (consulté le )
  31. (en) Batumi music fest, « Michel Sogny Piano Method » (consulté le )
  32. (ja) « 2019 Ishikawa Music Academy », sur ishikawa music academy (consulté le )
  33. Thierry Hillériteau, « Les antiques accords de Michel Sogny », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  34. « L'HUMANISTEDE LA MUSIQUE » (consulté le )
  35. François Lancel, « En avant la musique », Le Parisien,‎
  36. Stephan Friedrich, « L'Art et la Méthode », Classica L'Express,‎ , p. 4
  37. Georges Hilleret, « Le bonheur de jouer Bach après quelques mois de pratique », Télé 7 Jours,‎
  38. Stephan Friedrich, « Michèle Paris - L'adulte prodige », Classica L'Express,‎ , p. 9
  39. Edgar Schneider, « Jours de France », Le Carnet de la Semaine,‎
  40. Elisabeth Chavelet, « Le piano enseigné en méthode accélérée », France-Soir,‎
  41. Pierluigi Locchi, « Elle est devenue virtuose en six mois », Le Figaro Magazine,‎
  42. a et b « Solos », La Lettre du Musicien,‎ 1ère quinzaine novembre 1986, n031 (ISSN 0766-916X)
  43. « En Bref- Récital à la Fondation Cziffra », Le Monde,‎
  44. « Enseignement de la musique : extension du centre Michel Sogny - Sénat », sur www.senat.fr (consulté le )
  45. « Piano Passionata », sur unidivers (consulté le )
  46. A Parigi Festival “Art et livres” 2023, Grand Prix Alain Fournier e Grand Prix Excellence Saint Germain de Prés
  47. msogny, Diplôme d'honneur attribué à Michel Sogny en 1994 à l'UNESCO Paris, (lire en ligne)
  48. (en) RTS suisse, « Why do honorary consuls work for free? », SWI swissinfo.ch,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  49. (en) « President Margvelashvili Awards Michel Sogny the Order of Honor », sur president.gov.ge, (consulté le ).
  50. « Décoration de Michel Sogny par la Présidente de la République de Lituanie Dalia Grybauskaité », sur FLICKR,

Liens externes modifier