Meurtres de Cheshire

Les meurtres de Cheshire sont des crimes commis le dans la ville de Cheshire, dans le Connecticut. Les coupables furent arrêtés presque immédiatement sur les lieux du crime[1].

Meurtres de Cheshire
Titre Meurtres de Cheshire de 2007
Fait reproché Meurtres, viols, vol, incendie volontaire
Pays Etats-Unis
Ville Cheshire (Connecticut)
Nature de l'arme Essence, batte
Nombre de victimes 4:Jennifer Haykes-Petit

Hayley Petit
Michaella Petit
William Petit (qui survécut)

Jugement
Recours Cour suprême du Connecticut

Carte

Faits modifier

Le soir du 2007, Jennifer Hawkes-Petit (48 ans), épouse du Dr William Petit (endocrinologue), accompagnée de sa fille Michaella (11 ans) alla à une épicerie Stop & Shop locale dans le Cheshire (Connecticut) afin de faire des courses pour le repas familial qu'elle avait l'intention de préparer. Durant leurs courses, Joshua Komisarjevsky les remarqua et les suivit jusque chez elles. Les procureurs diront au procès que Joshua était alors motivé par l'argent et Michaella, qu'il violera ensuite.

Après les avoir suivies, il échangea des textos avec son complice Steven Hayes sur leur projet de cambrioler la demeure des Petit, de les saucissonner puis de fuir dans l'obscurité de la nuit sans faire de mal à la famille. Cependant, ils changèrent de plan.

Le 23 au matin, Komisarjevski frappa M. Petit avec une batte de baseball trouvée dans le jardin puis l'emmena dans la cave sous la menace d'une arme ; la mère et ses deux enfants furent alors attachées et enfermées dans leur chambres respectives et la maison dépouillée.

Non satisfaits de leur butin, M. Hayes acheta deux bidons d'essence puis conduisit Haykes-Petit à la banque, où il la força à retirer 15 000 US$ sur sa ligne de crédit à l'ouverture de la banque puis la ramena chez elle. Le caissier, suspicieux après avoir communiqué avec elle, appela le 911, et la police encercla la demeure des Petit.

Chez les Petit, Komisarjevsky viola Michaella en la filmant avec son portable afin de faire chanter son père le cas échéant puis incita son complice à faire de même sur Haykes-Petit ; pendant ce temps le Dr Petit parvint à se détacher et alla chez un voisin chercher de l'aide.

S'en étant aperçu, Komisarjevski prévint Hayes, qui était encore en train de violer sa victime ; il l'étrangla alors puis aspergea son corps ainsi que le reste de la maison d'essence et enfin alluma le feu ; les deux filles, attachées à leurs lits, moururent intoxiquées par la fumée.

Les coupables s’emparèrent de la voiture de leurs victimes, s'enfuirent mais furent arrêtés par la police après un pâté d'immeubles.

Victimes modifier

Jennifer Hawke-Petit modifier

Jennifer Lynn Hawke-Petit (née Haykes le à Morristown (New Jersey))[2], fille du Rev. Richard Hawke et de Marybelle Hawke, reçut son diplôme d'infirmière de la Sharon School of Nursing située à Sharon (Pennsylvanie) puis travailla au service d'oncologie pédiatrique au Children's Hospital of Pittsburg où elle rencontra le Dr Petit; ils se marièrent le

Elle travailla alors comme infirmière scolaire au Cheshire Academy, un internat privé, où elle fut populaire parmi les élèves, qui en 2005 lui dédicacèrent leur livre de photos et la soutinrent lorsqu'en 1999 elle fut diagnostiquée comme étant atteinte de la sclérose en plaques.

Elle donna naissance à Hayley Elizabeth () puis à Michaela Rose ().

Elle mourut étranglée par Steven Hayes.

Hayley Petit et Michaela Petit modifier

Hayley Elizabeth Petit ()[2] est la fille ainée du couple Petit.

Elle était censé aller à l'université Darmouth en septembre.

Elle était considérée comme une excellente élève et athlète et fonda la fondation Hayley’s Hope, fondation destinée à financer la recherche sur la sclérose en plaques.

Michaela Rose Petit ()[2] est la fille cadette du couple Petit.

Elle était considérée, elle aussi, comme une excellente athlète et musicienne et prévoyait de reprendre la fondation fondée par sa grande sœur.

Elles moururent toutes deux étouffées par les fumées de l'incendie.

William Petit modifier

William Petit Jr. (né en ), endocrinologue. fils de William A. Petit Sr.

En troisième année d'études de médecine, en 1985, il rencontra Mlle Jennifer Haykes, alors nouvelle infirmière, qu'il épousa. Il est le seul survivant de la famille Petit.

Il a abandonné son occupation médicale depuis les meurtres pour se consacrer à plein temps à la fondation qu'il a fondée[3]; c'est d'ailleurs à l'occasion d'activités de cette fondation qu'il rencontra sa seconde épouse Christine Paluf avec qui il a eu un fils, William[4].

Répercussions modifier

Société modifier

Ce meurtre choqua grandement le Connecticut ainsi que le reste des États-Unis de par sa brutalité ainsi que par le théâtre[incompréhensible], qui était un suburb situé dans une petite ville où la criminalité était loin de celle du centre-ville[Note 1].

Le , Mme la gouverneure républicaine Jodi Rell apposa son véto à un projet de loi abolissant la peine de mort au Connecticut en citant explicitement ces meurtres[5] et le émit un communiqué exprimant sa satisfaction face à la recommandation du jury en faveur de la peine de mort pour Hayes.

Le la loi votée par l'Assemblée générale du Connecticut portant abolition de la peine de mort sans la rendre rétroactive pour tenir compte de Hayes et Komisarjevsky fut signée par le gouverneur démocrate Dan Malloy[6],[7].

Parallèlement il y eut diverses démonstrations de sympathie envers les Petit tel qu'un marathon[8] ou un allumage de masse de plus de 130 000 lanternes[9].

Procès modifier

Steven Hayes modifier

Steven Joseph Hayes (né le )

Son frère cadet, Matthew Hayes, le décrivit dans une lettre envoyée au parquet comme ayant été un manipulateur qui le faisait recevoir des punitions pour ses méfaits à sa place dans sa jeunesse [10].

Il commença à boire à onze ans.

À seize ans il subit sa première condamnation[11].

Adulte, il se spécialisa dans le vol par effraction dans des voitures et consommait régulièrement du crack ; il rencontra d'ailleurs Komisarjevsky dans un centre de désintoxication[12] et planifia avec lui plusieurs cambriolages afin de se procurer de l'argent, ayant été lui expulsé de chez sa mère un mois auparavant et devant avoir un logement fixe de par les conditions de sa libération conditionnelle.

Alors qu'il était détenu au quartier des condamnés à mort, il s'inventa un passif de tueur en série ayant assassiné dix-sept jeunes femmes puis collectionné leur tennis afin d'obtenir des huitres, auxquelles il est allergique, afin de les consommer[13].

Il a une fille, Alicia, qui s'est exprimée dans les médias[14].

Le le jury le déclara coupable de 16 des 17 chefs d’accusations, dont tous les chefs d'accusation de crimes capitaux[15], et recommanda la peine capitale le ; le juge Jon C. Blue prononça la peine de mort à l'encontre de Hayes le [16],[1].

Joshua Komisarjevsky modifier

Joshua A. Komisarjevsky (né le ) a été adopté par June, bibliothécaire, et Ben Komisarjevsky, fils du dramaturge Theodore Komisarjevsky (en). Il a grandi à Cheshire.

Après plusieurs problèmes avec des enseignants, sa mère adoptive l'instruisit à la maison à partir de l'équivalent de la classe de CM2.

À l'âge de douze ans, il commit sa première infraction en volant une voiture.

À quatorze ans il apprit qu'il a été adopté ; parallèlement son grand-beau-père mourut et il fut violé par Scott Reetz, que sa famille abritait en tant que famille d'accueil[17]; les Komisarjevsky refusèrent de lui obtenir une thérapie, préférant se fier à la prière. Il commit alors plusieurs cambriolages nocturnes dans des demeures, avec une prédilection pour celles occupées par leur résidents.

À vingt-et-un ans il mit enceinte Jennifer Norton, sa petite amie de quinze ans, de leur fille Jayda et à vingt-et-six sortit avec une jeune fille de dix-sept ans[12].

L'année suivante, en 2002, il fut condamné, pour une série de cambriolages nocturnes, et après avoir été qualifié de "prédateur froid [et] calculateur" par le juge, qui néanmoins nota qu'il était soutenu par sa famille, à neuf ans de prison suivies de six années de surveillance[18].

Il rencontra son complice Hayes dans un centre de désintoxication.

Le procès débuta le et le il fut reconnu coupable par le jury de tous les 17 chefs d'accusation. La peine capitale fut recommandée par le jury le et prononcée le par le même juge que pour Hayes[16].

Durant le procès, son avocat tenta de faire témoigner sa fille, à l'époque des meurtres âgée de 5 ans et dont il avait obtenu la garde un mois auparavant, durant la phase de détermination de la peine où l'on détermine l'existence de circonstances atténuantes et aggravantes et à la suite du témoignage de sa tante Carli et sa sœur Naomi, afin de démontrer que la fille souffrirait grandement d'une éventuelle condamnation à mort[19].

Dans la fiction modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Ainsi, dans un sondage effectué par l'Institut Quinnipiac, 76 % des électeurs du Connecticut ont demandé la peine de mort dans l'affaire Hawke-Petit, contre 65 % d'électeurs de la région favorables à la peine capitale en général[1].

Références modifier

  1. a b et c « Etats-Unis: un homme inculpé d'un triple meurtre en 2007 risque la peine de mort », Le Point,‎ (lire en ligne)
  2. a b et c (en) « Jennifer Lynn Hawke-Petit », Hartford Courant,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) « Petit Family Foundation »
  4. (en) Ginger Adams Otis, « First picture of baby boy born to doctor 6 years after his wife, daughters were murdered », New York Daily News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. (en) M. Jodi Rell, « Governor Rell Vetoes HB 6578, An Act Concerning the Penalty for a Capital Felony », Site officiel de l’État du Connecticut, (consulté le )
  6. (en) Peter Applebome, « Death Penalty Repeal Goes to Connecticut Governor », The New York Times,‎ (lire en ligne)
  7. « L'Etat américain du Connecticut abolit la peine de mort », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  8. (en) « School Head Runs 'Miles for Michaela' », ABC News,‎
  9. (en) « Cheshire Lights Of Hope » (photogr. John Woike), The Hartford Courant,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (en) « 'There is enough to hang him,' Hayes' brother says », New Haven Register,‎ (lire en ligne)
  11. (en) Alison Leigh Cowan et Christine Stuart, « Suspect in Connecticut Killings Left Long Trail of Lawbreaking », New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. a et b (en) Manny Fernandez et Alison Leigh Cowan, « When Horror Came to a Connecticut Family », New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. « Des huîtres plutôt que le couloir de la mort », TVA Nouvelles,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. (en) Louise Boyle, « Petit family home invasion: Daughter of Steven Hayes speaks out on sixth anniversary of Cheshire, Connecticut murders », Daily Mail,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. (en) « Steven Hayes Guilty On 16 Of 17 Counts; Eligible For Death Penalty In Cheshire Home Invasion Case », sur T.O.T. Private consulting services, (consulté le )
  16. a et b « Un deuxième homme condamné à mort pour le massacre d'une famille », Agence France-Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. (en) « Joshua Komisarjevsky trial: Foster brother Scott Reetz admits sexual assault », Daily Mail,‎ (lire en ligne)
  18. (en) Alison Leigh Cowan, « Path to Parole Becomes Issue in Murder Case », New York Times,‎ (lire en ligne)
  19. « Condamné à mort, il veut que sa fille témoigne », L'Essentiel, Luxembourg,‎ (lire en ligne, consulté le )