Merey

commune française du département de l'Eure

Merey
Merey
Rue de Merey.
Blason de Merey
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Eure
Arrondissement Les Andelys
Intercommunalité Seine Normandie Agglomération
Code postal 27640
Code commune 27400
Démographie
Gentilé Mereyens
Population
municipale
342 hab. (2021 en diminution de 0,87 % par rapport à 2015)
Densité 39 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 58′ 00″ nord, 1° 24′ 30″ est
Altitude Min. 45 m
Max. 133 m
Superficie 8,66 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Paris
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Pacy-sur-Eure
Législatives Première circonscription
Localisation
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Merey

Merey est une commune française située dans le département de l'Eure, en région Normandie.

Géographie modifier

Localisation modifier

Hydrographie modifier

La commune est longée à l'est par l'Eure, affluent de la Seine, qui la sépare de Breuilpont.

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 mm) et un hiver froid (3,5 °C)[3]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat des plateaux abrités », correspondant aux plaines agricoles de l’Eure, avec une pluviométrie beaucoup plus faible que dans la plaine de Caen en raison du double effet d’abri provoqué par les collines du Bocage normand et par celles qui s’étendent sur un axe du Pays d'Auge au Perche[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 649 mm, avec 10,9 jours de précipitations en janvier et 7,9 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Guichainville à 16 km à vol d'oiseau[5], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 659,6 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Merey est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[9],[10],[11].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire regroupe 1 929 communes[12],[13].

Occupation des sols modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (74,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (74,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (74,4 %), terres arables (11,2 %), zones urbanisées (5,9 %), zones agricoles hétérogènes (4,1 %), prairies (3,1 %), eaux continentales[Note 3] (1,2 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie modifier

Le nom de la localité est attesté sous les formes Madriacensis pagi vers 692[15], pago Madriacensi en 707[15], Merri en 1205 (cartulaire normand)[16], Mere (charte de Robert de Leicester)[16] au XIIIe siècle, Merré (reg. Philippe Auguste)[16] vers 1247, Méreil en 1591[16], Merey vers 1757[17], Mereil en 1591 (lettre de Henri IV)[16], Merei-sur-Eure en 1828 (Louis Du Bois)[16], Merey vers 1850[17].

Selon Adolphe de Dion, archéologue du XIXe siècle, les formes Madriacensis pagi vers 692 et pago Madriacensi en 707 ne sont pas attribuables à Merey[18], ainsi que Madrinniaco vers 999 qui devrait aboutir à une forme *Marigny[19].

Ce n'est pas exact, car Madriacensis est une forme latinisée à partir d'un radical Madriac- en ajoutant le suffixe latin indiquant la provenance, l'origine -ensis. D'où le latin vulgaire -esi- > -eis > -ois (exemples : gaulois, danois, cannois, etc.). Quant au *Madriacum que sous-entend Madriac-, il a très bien pu aboutir à Merey. C'est pourquoi les toponymistes considèrent ces formes, exceptée celle de 999 plus tardive et sans rapport avec les deux formes primitives, comme valides[20],[15].

On peut rattacher ce nom de lieu à la famille des toponymes gaulois et gallo-romains du type Matriacus, Matriacum (gaulois *Matriacon) composés du nom de personne Matrius[15] ou du gaulois matir « mère » (attesté par exemple dans le Plomb du Larzac : adiega matir aiias « Adiega, mère d'Aiia »[21]) suivi du suffixe gaulois et gallo-romain -(i)acus, locatif, puis de propriété, d'où le sens global de « propriété de Matrius » ou « lieu de (dédié à) la (déesse) Mère[22]. La proximité de l'église avec la rivière Eure rend plausible cette hypothèse, et justement dédiée à Notre-Dame, mère du Christ, détruite en 1835, et qui a peut-être remplacé un culte gallo-romain à la déesse Mère et des eaux sacrées chez les Celtes[22]. Cependant, il existe également la possibilité du nom d'homme bas latin (roman) Materius, bien représenté, par exemple dans Méré (Yonne, Matiriacensis ager vers 680 (cart. gén. de l'Yonne, I, 19); Madriacus Xe siècle)[20].

Histoire modifier

  • Paléolithique

Un atelier d'instruments en silex a été mis en évidence dans la commune de Merey, en 1872[23].

  • Mérovingiens

Des plaques boucles d'époque mérovingienne ont été trouvées dans la commune de Merey[24]. Merey était le centre d'un pagus mérovingien, le pagus Madriacensis (voir supra) de contours incertains, mais qui s'étendait très certainement jusqu'aux environs de Nantes[25],[20].

  • Capétiens

Un donjon de bois a été archéologiquement identifié, il s'élevait sur la motte de Mérey. C'est le seul identifié en Normandie orientale[26].

Le village a possédé une église Notre-Dame. Après la Révolution, elle fut vendue en 1813 et détruite en 1835.

Héraldique modifier

Les armes de la ville se blasonnent ainsi :

écartelé : au 1) de sinople à la feuille de chêne d'or en bande, au 2) d’argent aux trois merlettes de sable, à la filière de gueules, au 3) d’argent à la roue de moulin de sable soutenue d'une jumelle ondée alésée d’azur, au 4) de sinople à la hure de sanglier d'or défendue d'argent.

Politique et administration modifier

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
avant 1995 mars 2008 Stanislas Piedel    
mars 2008 février 2017 Lucien Tesquet    
février 2017 mars 2020 Nathalie Plaza    
mars 2020 novembre 2023 Noureddine Sghaier    
décembre 2023 février 2024 Romain Bourgine   Maire par intérim
février 2024 aujourd'hui Gérard PETIT   Maire
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[28].

En 2021, la commune comptait 342 habitants[Note 4], en diminution de 0,87 % par rapport à 2015 (Eure : −0,5 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
259255200215219229210210194
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
180170156158149106124121113
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1131211421091271051059977
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
98127138192185260286286332
2015 2020 2021 - - - - - -
345339342------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[29] puis Insee à partir de 2006[30].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments modifier

  • Château à motte du début du XIIe siècle[31], sommairement étudiée en 1938. Jacques Le Maho rappelle qu'une seule tour de bois sur une motte a été archéologiquement identifiée en Normandie : c'est celle de Merey.
  • Les Deux Vallées, domaine résidentiel privé, allée de Madrie.
  • Résidence La Haie Vive, domaine résidentiel privé.

Personnalités liées à la commune modifier

  • Adolphe Clary-Baroux (1865-1933), peintre, est venu y réaliser un tableau du pont de Merey-sur-Eure.

Voir aussi modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes modifier

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références modifier

  1. « Géoportail (IGN), couche « Communes 2016 » activée ».
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  4. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  5. « Orthodromie entre Merey et Guichainville », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Guichainville » (commune de Guichainville) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Station Météo-France « Guichainville » (commune de Guichainville) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  9. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  15. a b c et d Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, volume I, Librairie Droz, Genève, 1990, p. 505 (ISBN 2600028838).
  16. a b c d e et f Ernest de Blosseville, Dictionnaire topographique du département de l'Eure, Paris, 1878, p. 139.
  17. a et b IGN, carte de Cassini, Carte d'Etat-Major 1820-1866, en ligne.
  18. Adolphe de Dion, Le pays de Madrie. Trente-sixième session tenue à Chartres 1869, 1870, p. 374, 379.
  19. GUERARD (B.), Polyptyque de l'abbé Irminion (1844), t. 1, p. 70.
  20. a b et c François de Beaurepaire (préf. Marcel Baudot), Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, Paris, A. et J. Picard, , 221 p. (ISBN 2-7084-0067-3, OCLC 9675154), p. 143
  21. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Une approche linguistique du vieux-celtique continental, Paris, Errance, coll. « Hespérides », , 440 p. (ISBN 2-87772-237-6), p. 219
  22. a et b (en) Noémie Beck, Modern Goddesses in Celtic Religion — Cult and Mythology/ A Comparative Study of Ancient Ireland, Britain and Gaul (2009), p. 334-465
  23. GUERIN (R.) Bulletins et mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, (1872), t. 2, p. 579-581
  24. LOREN (Claude) Fibules et plaques-boucles à l'époque mérovingienne en Normandie (2001), p. 6.
  25. Auguste Le Prévost, Anciennes divisions territoriales de la Normandie, 1837, réimpression Hachette Livres BNF 2018
  26. Maylis Baylé, L'architecture normande au Moyen Age, 2001, t. 1, p. 241.
  27. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  28. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  29. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  30. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  31. Anne-Marie Flambard Héricher, « Quelques réflexions sur le mode de construction des mottes en Normandie et sur ses marges », Cahier des Annales de Normandie, n°32, 2002. Mélanges Pierre Bouet. pp. 123-132 [1].

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