Maxime Fortin

homme d'église et syndicaliste québécois

Maxime Fortin, né à Saint-Aubert le et mort à Saint-Jean-Port-Joli le , est un homme d'église et un syndicaliste québécois.

Maxime Fortin
Fonction
Pasteur (d)
Confédération des syndicats nationaux
-
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Naissance
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Religieux ou religieuse orthodoxe, syndicalisteVoir et modifier les données sur Wikidata
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Maxime Fortin a joué un rôle central dans l'émergence du syndicalisme catholique au Québec et fut le premier aumônier de la Confédération des travailleurs catholiques du Canada.

Biographie modifier

L'abbé Maxime Fortin, sociologue, s'est d'abord fait remarquer par de nombreux articles dans le journal l'Action sociale et comme directeur de la Commission des questions ouvrières de l'action sociale catholique du diocèse de Québec. En 1914, l'évêque auxiliaire de Québec, monseigneur Roy, l'envoie en Europe étudier en science sociale mais la guerre le fait revenir à Québec plus tôt que prévu[1].

En 1915, il est chargé par monseigneur Roy de la fondation du premier syndicat catholique du diocèse de Québec, l'Union catholique des ouvriers mineurs de Thetford, pour couper l'herbe sous le pied à la campagne d'organisation d'un syndicat international (une section locale de la Western Federation of Miners, un syndicat radical américain)[1].

De retour à Québec, il conçoit le plan de convertir les syndicats nationaux, dont certains ont déjà des aumôniers, en syndicats catholiques plutôt que d'en fonder de nouveaux. Pour ce faire, il crée, toujours en 1915, le Cercle d’étude des ouvriers de Québec dans le but de former une élite ouvrière à la doctrine sociale de l'église pour ensuite la diffuser dans les syndicats[2],[3],[4]. Des militants syndicaux comme Pierre Beaulé et Gaudiose Hébert vont y participer[5].

Le , il organise une réunion avec les membres des comités exécutifs de la majorité des syndicats nationaux de Québec. Il propose aux syndicats d'amender leurs constitutions pour accepter la présence d'aumôniers et s'affirmer comme « une organisation ouvrière ouvertement et franchement catholique »[2].

Le , le Conseil central national des métiers du district de Québec est fondé par la fusion des deux anciens conseils centraux devenus tous deux catholiques à la fin de 1917. Maxime Fortin en est le premier aumônier[2],[3],[4].

À titre d'aumônier du Conseil central national des métiers du district de Québec, il participa activement à l'organisation des trois rencontres préparatoires qui ont mené à la fondation, en 1921, de la Confédération des travailleurs catholiques du Canada dont il sera le premier aumônier général[6],[5],[7].

Au contact quotidien des travailleurs et au fil des grèves, la pensée de Maxime Fortin a considérablement évolué et a accompagné la radicalisation de l'action syndicale de la CTCC. L'abbé est tranquillement passé d'un messager de l'église auprès des travailleurs à un messager des travailleurs auprès de l'église. En 1925 et 1927, autour de la grève de l'industrie de la chaussure de Québec, il adresse à l'épiscopat deux mémoires retentissant qui sont en fait de violents réquisitoires contre l'attitude des élites envers le syndicalisme et une défense acharné de celui-ci[8].

À la faveur de changements dans la hiérarchie catholique de Québec, Maxime Fortin se retrouve progressivement isolé, jusqu'à être « exilé » en 1932[9],[10]. L'église lui retire toutes ses responsabilités dans le mouvement syndical et il est nommé curé de Saint-Michel-de-Bellechasse, poste qu'il occupera jusqu'à sa mort en 1957[11].

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. a et b Rouillard, Jacques, 1945-, Les syndicats nationaux au Québec de 1900 à 1930, Québec, Presses de l'Université Laval, , 342 p. (ISBN 2-7637-6839-3 et 9782763768397, OCLC 5186778, lire en ligne), p. 195
  2. a b et c Rouillard, Jacques, 1945-, Les syndicats nationaux au Québec de 1900 à 1930, Québec, Presses de l'Université Laval, , 342 p. (ISBN 2-7637-6839-3 et 9782763768397, OCLC 5186778, lire en ligne), p. 206-208
  3. a et b Rouillard, Jacques, 1945-, Histoire de la CSN : 1921-1981, Boréal Express, (ISBN 2-89052-041-2 et 9782890520417, OCLC 9761369, lire en ligne), p. 39
  4. a et b Rouillard, Jacques, 1945-, Le syndicalisme québécois : deux siècles d'histoire, Boréal, (ISBN 2-7646-0307-X et 9782764603079, OCLC 54906812, lire en ligne), p. 54
  5. a et b Rouillard, Jacques, 1945-, Histoire de la CSN : 1921-1981, Boréal Express, (ISBN 2-89052-041-2 et 9782890520417, OCLC 9761369, lire en ligne), p. 66
  6. Rouillard, Jacques, 1945-, Les syndicats nationaux au Québec de 1900 à 1930, Québec, Presses de l'Université Laval, , 342 p. (ISBN 2-7637-6839-3 et 9782763768397, OCLC 5186778, lire en ligne), p. 216-221
  7. Rouillard, Jacques, 1945-, Le syndicalisme québécois : deux siècles d'histoire, Boréal, (ISBN 2-7646-0307-X et 9782764603079, OCLC 54906812, lire en ligne), p. 56
  8. Rouillard, Jacques, 1945-, Les syndicats nationaux au Québec de 1900 à 1930, Québec, Presses de l'Université Laval, , 342 p. (ISBN 2-7637-6839-3 et 9782763768397, OCLC 5186778, lire en ligne), p. 246-247
  9. Jean-Pierre Charland, « 1925 : la grève des cordonniers », Cap-aux-Diamants,‎ (ISSN 0829-7983, d.erudit.org/iderudit/6398ac)
  10. Rouillard, Jacques, 1945-, Histoire de la CSN : 1921-1981, Boréal Express, (ISBN 2-89052-041-2 et 9782890520417, OCLC 9761369, lire en ligne), p. 70
  11. Alfred Charpentier, « Hommage à l'abbé Maxime Fortin aumônier fondateur de la CTCC », Le Travail,‎ , p. 4 (lire en ligne)

Liens externes modifier