Max Favalelli

scénariste français
Max Favalelli
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Biographie
Naissance
Décès
Nom officiel
Marie Jacques Maxime Toussaint FavalelliVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités

Max Favalelli, né le à La Charité-sur-Loire (Nièvre) et mort le à Sarlat-la-Canéda (Dordogne), est un journaliste français, verbicruciste et animateur de jeux télévisés.

Biographie modifier

Max Favalelli est le fils d'un médecin d'origine corse ; sa mère est originaire de l'Allier. Ses parents se rencontrent quand son père, venu faire un remplacement en Auvergne, soigne une entorse dont souffre sa mère[1].

Né à La Charité-sur-Loire, il y fréquente l'école communale pendant huit ans avant de passer son baccalauréat à Nevers[1].

À l'âge de 16 ans, il arrive à Paris afin d'y poursuivre des études qui le mènent au lycée Janson-de-Sailly, à la faculté de droit et enfin à l'École des hautes études commerciales de Paris (HEC)[1].

Adepte de sports tels que le tennis ou le rugby, Max Favalelli participe en 1922 au concours pour jeunes écrivains organisé par le périodique L'Auto. Il remporte le premier prix et est engagé pour six mois à l'essai par Henri Desgrange qui le confie à Henri Decoin alors chargé des rubriques « boxe », « natation » et « mondanités » de L'Auto[1],[2].

À l'issue de son service militaire à Colmar et à Besançon, et sous la pression de son père, il est engagé dans une entreprise de recherches minières. Pendant trois ans, ce travail lui permet de réaliser ses premiers voyages en Haute-Volta et en Côte d'Ivoire[1].

C'est finalement au cours d'un voyage à Paris qu'il rencontre Jean Fayard. Après avoir été présenté à son père, l'éditeur Arthème Fayard, Max Favalelli est engagé à Candide[3] appartenant aux Éditions Fayard. Il peut alors exaucer son rêve de toujours : devenir journaliste[1].

Durant les années 1930, Max Favalelli est rédacteur pour le journal Je suis partout[4],[5],[6], où il publie également ses mots-croisés du au . Il est mobilisé en .

Admirateur du talent de cruciverbiste de Tristan Bernard, il lui envoie quelques essais de grilles de mots croisés et après que ce dernier lui ai donné quelques conseils[7], il devient verbicruciste pour Candide[1], puis pour de nombreux autres journaux, dont le magazine 7 Jours pendant l'Occupation [8], puis France Dimanche. Il garde tous les doubles de ses grilles ; en 1984, il en possède plus de 70 000[9].

Pendant l'Occupation , il se fait mal voir par le régime de Vichy pour avoir donné dans un de ses mots-croisés la définition suivante au mot maréchal : « a mérité le bâton »[10].

Après la Libération, il suit à neuf reprises pour un journal le Tour de France. Il réalise à partir d'août 1945 les grilles de mots-croisés de l'hebdomadaire Le Monde Illustré. En 1946, il est engagé à Paris-Presse[11].

Il entre à la télévision en 1952 pour y présenter l'émission Carte blanche. Il est connu comme l'un des animateurs de l'émission Le Mot le plus long, de 1966 à , puis Des chiffres et des lettres de au . À 80 ans en 1985, il est alors le doyen de la télévision[12]. Surnommé « Monsieur dictionnaire », il est associé dans le grand public à une connaissance quasi encyclopédique du contenu du dictionnaire (même s'il ne s'appuie pas que sur sa mémoire).

Max Favalelli est également scénariste pour le cinéma : on lui doit le scénario du film L'Ennemi public nº 1 (1953) d'Henri Verneuil et il tient son propre rôle dans le feuilleton Le Gruyère qui tue de Pierre Dac et Francis Blanche dans la série Signé Furax.

Domicilié à Paris, dans le 7e arrondissement, près du Champ-de-Mars, il meurt le 22 décembre 1989 à Sarlat-la-Canéda, dans le Périgord noir où son fils Michel (1943-1991)[13] dirige une librairie[1],[14]. Il est inhumé à Saint-André-d'Allas (Dordogne)[13],[14],[15].

La ville de Varennes-sur-Allier lui a rendu hommage en attribuant le nom de Max Favalelli à sa salle municipale.

En guise d'épitaphe, Max Favalelli déclare dans une interview[1] « qu'il serait content s'il laissait simplement derrière lui quelques bonnes définitions de mots croisés ».

Il a été membre de l'Académie Alphonse-Allais.

Vie privée modifier

Marié le 17 décembre 1942[16] à Clermont-Ferrand avec Germaine Hervigot (1906-1995), dite Minou, il a deux enfants : Michel (1943-1991) et Agnès (1946-2021) et plusieurs petits-enfants.

Définitions célèbres de mots croisés modifier

Source[17].

  • « Il a les défauts de l'enfance sans en avoir les agréments », en six lettres : gâteux.
  • « Ne va plus à Monte-Carlo », en quatre lettres : rien.
  • « Attire les papillons devant un bateau », en treize lettres : stationnement.
  • « Prélude à une partie de billard », en dix lettres : anesthésie.
  • « À sa réception, il y a souvent un chef », en huit lettres : matraque.
  • « Ne s'abaisse jamais devant quelqu'un d'important », en dix lettres : strapontin.
  • « Cochons, nous en aurons au moins une », en huit lettres : entaille.
  • « Avec lui, la lune est dans l'eau », en onze lettres : bain de siège.
  • « A bien mérité le bâton », en huit lettres : maréchal.
  • « Jeune anarchiste tchécoslovaque », en cinq lettres : amour (« l'amour est enfant de bohème, il n'a jamais connu de loi », tiré de l'opéra Carmen).
  • « Enterré par son meilleur ami », en deux lettres : os (par le chien).

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h et i Jean Nohain, « Max Favalelli le plaisir de jouer avec les mots – Portrait de notre temps », Notre temps, no 113,‎ , p. 3-5.
  2. Paris-Presse, L'Intransigeant, 21 novembre 1952, p.6 : "Il remporta en 1922 le premier prix d'un concours de contes sportifs de L'Auto. Ce premier prix donnait droit à faire un reportage pour le journal d'Henri Desgrange. Ainsi, Max Favalelli fit son premier papier sur le championnat de Paris cycliste. Desgrange fut séduit par ce débutant et le confia à Henri Decoin qui s'occupait alors à L'Auto, de mondanités, de natation et de boxe"
  3. Paris-Presse, L'Intransigeant, 21 novembre 1952, p.6 : "Jean Fayard apprécia fort ses chroniques déjà si parisiennes et il le fit entrer à Candide".
  4. Christian Delporte, « Journalisme, propagande et collaboration (1940-1944): Le cas des dessinateurs de presse », Guerres mondiales et conflits contemporains, no 169,‎ , p. 117-135
  5. François Forestier, « « Quand le temps travaillait pour nous », le livre interdit sur la drôle de guerre », L'Obs,‎ 25 octobre 2019 à 16h00 (lire en ligne)
  6. « Au printemps de 1936, nous possédions entre les mains, avec Je Suis Partout, un instrument de polémique fort remarquable, qui nous rapportait environ cinq sous de la ligne, mais que nous venions d'employer avec une énergie croissante pour l'affaire des sanctions, pour toute la sale cuisine préalable au Front populaire. Tant et si bien que les riches mercantis de la maison Fayard, pris d'une intense venette en voyant au pouvoir les hommes qu'un de leurs journaux venait de couvrir d'opprobres pendant tout l'hiver, avait décidé de supprimer purement et simplement Je Suis Partout, et placardé dans ses colonnes l'annonce de sa disparition. Le même jour, Je Suis Partout renaissait de ses cendres, autour d'un guéridon de la place Denfert-Rochereau. Nous étions là, avec notre aîné Dorsay, quatre des plus jeunes de l'équipe, P.-A. Cousteau, Georges Blond, Max Favalelli et moi, ayant tous en poche un pneumatique reçu du matin, où un gendre de M. Fayard nous apprenait « que Je Suis Partout n'était pas, comme nous le savions, une affaire, que l'insuccès des nationalistes le rendait désormais inutile », bref qu'il ne restait plus qu'à l'enterrer. », dans Lucien Rebatet, Les Décombres, Paris, Denoël, 1942, p. 20 [lire en ligne].
  7. Combat, 24 octobre 1950, p.6, interview de Max Favalelli par Henry Magnan (sous le pseudonyme de Palinure) : "J'admirais beaucoup les trouvailles de Tristan Bernard définissant par exemple une veuve par "femme de feu". Il publiait alors un roman dans Candide où j'écrivais. Je lui ai soumis des essais. Il a bien voulu couler de sa barbe fluviale quelques conseils pour allaiter le nourrisson. Pendant l'Occupation, il m'écrivait des lettres en forme de mots croisés."
  8. Magazine 7 Jours 15 août 1943, mots croisés de Max Favalelli, p.7
  9. Télé 7 jours n°1254, semaine du 9 au 15 juin 1984, page 81, portrait-interview de Max Favalelli par Paulette Durieux : « Max Favalelli : Je ne suis pas un homme de lettres ».
  10. Combat, 24 octobre 1950, p.6, interview de Max Favalelli par Henry Magnan (sous le pseudonyme de Palinure) : "- Je me suis laissé dire que Vichy ne trouvait pas de son goût certaines de tes définitions. - Ah ! mon vieux, ils étaient d'un susceptible ! Pour aider mes lecteurs à trouver le mot maréchal, j'avais pensé qu'il serait clair d'écrire : A mérité le bâton."
  11. Paris-Presse, L'Intransigeant, 21 novembre 1952, p.6
  12. Télé 7 Jours n° 1254, semaine du 9 au 15 juin 1984, page 80 : « Max Favalelli, sans doute le doyen de la télé ».
  13. a et b « Qui repose à Saint-André-d’Allas ? » (consulté le ).
  14. a et b Thierry Dumas, « Christian Salive ravive la mémoire de Max Favalelli », sur sudouest.fr, Sud Ouest, (consulté le ).
  15. « Cimetière de Saint-André-d'Allas » (consulté le ).
  16. « Mention marginale de son acte de naissance. Archives de la Nièvre », sur archives.nievre.fr (consulté le )
  17. Définitions de Max Favalelli, sur cruci2.com, consulté le 20 janvier 2017.

Liens externes modifier