Martin de Charmois

peintre français

Martin de Charmois (mort le ) est un peintre et conseiller d’État français.

Martin de Charmois
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Martin de Charmois naît au Mans en 1605 ou 1606 et y meurt le 28 novembre 1661 ; il est enterré dans l’église des Cordeliers[1]. Il est le fils de Martin de Charmois, prévôt du maréchal de Lavardin[2].

Il voyage à Rome comme secrétaire de l'ambassadeur, le maréchal de Schomberg[3], s'y lie d’amitié avec Poussin et Stella et s'y forme à la peinture et à la sculpture[2]. A son retour en France, il suit Charles de Schomberg, gouverneur du Languedoc[2], s'installe à Carcassonne et y constitue une importante collection de peintures[2].

Martin de Charmois.

Venu à Paris, toujours dans la suite de Charles de Schomberg, en 1648, il est l'auteur de la requête au Conseil de régence de Louis XIV qui mène à la création de l’Académie royale de peinture et de sculpture[4],[5]. Il est ainsi le porte-parole des artistes contre les corporations[6]. Il affirme notamment qu' « il fallait interdire aux membres de la corporation de portraiturer le roi »[7], et il met en avant le caractère intellectuel et la formation scientifique et littéraire des artistes[8],[9].

L’Académie se rencontre pour la première fois dans sa résidence[10]. Il la dirige de 1648 à 1655[2], quand, gravement malade, il remet sa démission[11]. Il semble s’être rapidement brouillé avec Le Brun et Testelin[12].

À sa mort, on trouve chez lui une grande quantité de tableaux et de sculptures, la plupart de sa main[2].

Notes et références modifier

  1. O. Fidière, « Etat-civil des peintres et sculpteurs de l'Académie royale », sur bibliotheque-numerique.inha.fr, (consulté le )
  2. a b c d e et f Edmond Bonnaffé, Dictionnaire des amateurs français au XVIIe siècle, B. Franklin, (lire en ligne), p. 57
  3. Ludovic Vitet, L'Académie royale de peinture et de sculpture : étude historique, Paris, Michel Lévy frères, (lire en ligne), p. 62
  4. CHARMOIS, Martin de, « Requête au Roi et à nos seigneurs de son Conseil », in L. Vitet, L'Académie royale de peinture et de sculpture, Paris, Calmann-Lévy, 1861.
  5. Pour une analyse de la requête, voir Nathalie Heinich, « Arts et sciences à l'âge classique », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, vol. 66, no 1,‎ , p. 47–78, p. 54-55 (DOI 10.3406/arss.1987.2360, lire en ligne, consulté le )
  6. Erzsébet PROHÂSZKA, De l'artisan à l'artiste : le changement du statut de l'artiste, Acta Universitatis Szegediensis de Attila József Nominatae : acta romanica 28 (2012), pp. 51-59, p. 55.
  7. Thomas Kirchner, « 4. Le portraitiste », dans Heurs et malheurs du portrait dans la France du XVIIe siècle, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, coll. « Passerelles », , 29–35 p. (ISBN 978-2-7351-2878-5, lire en ligne)
  8. Marie Planchot, « La place des sciences dans l’enseignement du dessin à l’Académie de Saint-Luc de Paris, au XVIIIe siècle (1706-1776) », sur 124-Sorbonne. Carnet de l'École Doctorale d'Histoire de l'art et Archéologie, (consulté le )
  9. Pour le contexte, voir (en) Paul Duro, « Inscribing authority: Aspects of the constitution of the academic discourse on painting in seventeenth-century France », Australian Journal of Art, vol. 13, no 1,‎ , p. 37–55 (ISSN 0314-6464, DOI 10.1080/03146464.1996.11432840, lire en ligne, consulté le )
  10. P. Landois, "Academy of Painting." The Encyclopedia of Diderot & d'Alembert Collaborative Translation Project. Translated by Reed Benhamou. Ann Arbor: Michigan Publishing, University of Michigan Library, 2003. Trans. of "Académie de Peinture," Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, vol. 1. Paris, 1751.
  11. Vitet p. 107
  12. André Fontaine, Académiciens d'autrefois, Paris, , p. 36-37

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