Marion Sigaut

Ecrivaine française

Marion Sigaut
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Biographie
Naissance
(73 ans)
Paris, France
Nationalité
Formation
Lycée François-Villon (d)
Université Paris-DiderotVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Autres informations
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Membre de
Mouvement
Genre artistique
Site web
Distinction

Marion Sigaut, née le à Paris[1], est une femme de lettres et conférencière française.

Elle est cadre de Debout la République au début des années 2010, puis rejoint l'extrême droite, notamment en adhérant à l'association Égalité et Réconciliation. Elle a publié aux éditions Kontre Kulture des pamphlets critiques contre Voltaire et l'époque des Lumières, et elle intervient sur ce sujet dans plusieurs vidéos en ligne.

Biographie

Jeunesse et début de carrière : récits autobiographiques (1950-1994)

Selon ses différents écrits autobiographiques, dont elle a donné quelques éléments à l'occasion d'entretiens ou de conférences, Marion Sigaut a grandi à Clamart, en proche banlieue parisienne, dans une famille de tradition catholique, et fait ses études secondaires au lycée François-Villon à Paris.

En 1989, elle publie, par l'intermédiaire de Jeanne Charpentier, son premier livre Le Petit Coco chez l'éditrice Sylvie Messinguer[2]. Elle y raconte son drame familial, qui l'oppose fortement à son père et la mène à renoncer à ses anciennes valeurs chrétiennes à l’occasion des événements de mai 68. Elle tente alors l'expérience du kibboutz et fait plusieurs voyages de quelques mois en Israël à partir de 1971. Quand elle n'est pas en Israël, elle travaille à l'époque comme secrétaire pour des maisons d'édition ou de presse.

En 1991, en pleine guerre du Golfe, son livre Les Deux Cœurs du monde : du kibboutz à l'Intifada est édité par Françoise Verny chez Flammarion. Elle y raconte son expérience israélienne, d'abord dans les kibboutz puis comme militante de la cause palestinienne.

Écrits journalistiques sur des sujets contemporains (1994-1998)

En 1994, elle consacre un nouvel ouvrage à la question israélienne, et particulièrement à celle de l'immigration de milliers de juifs russes en Israël, afin d'y former une nouvelle communauté. Il s'agit de Russes errants sans terre promise publié chez L'Harmattan, romancé mais basé sur des témoignages réels. L'ouvrage est notamment recensé par l'universitaire Nicole Beaurain comme un « livre reportage dont la lecture est passionnante » sur « un aspect mal connu d'Israël : les conditions d'intégration des Juifs russes ». Selon la sociologue, l'auteur « connaît bien Israël et avoue éprouver une passion pour ce pays et les peuples qui y vivent »[3]. Le livre est cité par le journaliste et militant pacifiste Michel Warschawski dans un ouvrage à propos du conflit israélo-palestinien, prônant la paix et l'égalité des droits[4].

Par la suite, au milieu des années 1990, Marion Sigaut collabore avec le Comité catholique contre la faim et pour le développement pour lequel elle écrit trois ouvrages de type journalistique[5] : Libres femmes de Palestine, sur l'invention d'un nouveau système de santé en Palestine, La Terre promise aux Sud-Africains sur les laissés pour compte après l'apartheid, et enfin Mansour Kardosh : un juste à Nazareth, biographie d'un militant arabe israélien pour lequel elle obtient le 26e prix Palestine - Mahmoud Hamchari 1998[6]. Le premier et le dernier de ces trois ouvrages font partie d'une « bibliographie sélective et bilingue d’ouvrages et d’articles consacrée au processus de paix qui a conduit à la signature de l’accord Gaza-Jéricho, et à l’émergence d’une situation nouvelle avec la création des Territoires autonomes palestiniens »[7] constituée par l'Institut du monde arabe en 1998[8].

Recherches sur l'histoire du XVIIIe siècle en France (depuis 1998)

À partir de cette période, elle s'intéresse à des affaires d'enlèvements d'enfants perpétrés à Paris sous le règne de Louis XV. En 2001, avec pour objectif de faire des recherches approfondies sur la question, elle reprend ses études d'histoire[9]. En 2005, elle obtient un diplôme de troisième cycle universitaire français [10] à l'université Paris-VII en validant un diplôme d'études approfondies (DEA) grâce à un mémoire conduit sous la direction de Florence Gauthier et portant sur Les enfants de l'Hôpital de France au XVIIIe siècle[11]. En 2008, en prolongement de ce mémoire, Marion Sigaut publie La Marche rouge : les enfants perdus de l'Hôpital général, qui raconte, sur fond de soulèvement sanglant de parents indignés, sa découverte d'une série d'événements liés à l'Hôpital général de Paris, institution laïque et dévote qui a couvert un gigantesque trafic pédocriminel d'enfants pauvres.

En paraît Le Mystère du tableau de David, essai historique autour de la disparition du tableau Les Derniers Moments de Michel Lepeletier. À partir des travaux d'Arnaud de Lestapis, l’auteur avance que l’enquête diligentée par la Convention pour retrouver l’assassin de Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau masque en fait un secret d’État. Elle fait également une critique du plan national d’éducation rédigé par ce même Lepeletier, plan qui fut applaudi notamment par Robespierre et qu’elle décrit comme un programme totalitaire de travaux forcés des enfants de la République. L'ouvrage est recensé par l'historien Marcel Dorigny, dans la revue spécialisée Dix-huitième siècle, qui décrit une « lecture très conservatrice » du plan de Lepeletier[12].

En elle publie un roman historique chez Jacqueline Chambon, Mourir à l’ombre des Lumières : l’énigme Damiens, sur Robert François Damiens. Elle publie en 2014 De la centralisation monarchique à la révolution bourgeoise, une série d'articles de vulgarisation historique sur l'absolutisme royal et ses opposants[réf. souhaitée].

Elle est par ailleurs présidente depuis 2011 de l’association du musée Colette de Saint-Sauveur-en-Puisaye[13].

Parcours politique

Aux élections législatives de 1986, elle est candidate sur une liste troskiste lambertiste[14][source secondaire souhaitée].

Lors des élections législatives de 2012, elle est candidate dans la première circonscription de l'Yonne ; investie par Debout la République (DLR) et étiquetée divers droite par le ministère de l'Intérieur, elle recueille 1,18 % des voix[15],[13],[16]. Cette même année, elle devient déléguée nationale à la Vitalité de la langue française au sein de DLR[16],[17]. Elle est membre du bureau national du parti[13].

Conspiracy Watch la présente en 2013 comme une personnalité de « la complosphère francophone » en avançant que son « courage » est salué par Étienne Chouard, que Dieudonné « l'accueille dans son théâtre » et qu'Alain Soral « assure la promotion de ses écrits et de ses vidéos »[18].

Proche d'Alain Soral, elle est membre de son mouvement Égalité et Réconciliation (E&R)[19] et, selon le journaliste Frédéric Haziza[17], l'une de ses dirigeantes. En , Éric Zemmour est accusé de reprendre son argumentaire au sujet de l'enseignement de la « théorie du genre » et de la sexualité à l'école[20]. Elle est également désignée comme « l’une des réactionnaires du moment » par Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement[13]. Nicolas Dupont-Aignan assure alors qu'elle n'est plus membre de son parti après qu'il lui a demandé en , soit un mois après avoir connu ses responsabilités dans l'association d'Alain Soral, de faire un choix en raison de l'interdiction de la « double appartenance » au sein de DLR ; il prend également sa défense, assurant qu'« elle n’a jamais eu la moindre pensée antisémite ou xénophobe »[13],[21]. Dans le même temps, Marion Sigaut indique qu'elle est encore membre de DLR[13].

Le , elle est entartée au cours d'une de ses conférences à Espinas, où elle était invitée par le curé de Saint-Antonin-Noble-Val ; entre-temps, le maire de Verfeil avait refusé de prêter une salle aux organisateurs[22]. En , l'une de ses conférences, prévue pour être organisée à la basilique-cathédrale Marie-Reine-du-Monde de Montréal par l'Association des parents catholiques du Québec, doit se replier vers une salle d'hôtel du centre-ville après une intervention des autorités catholiques ; la conférence est aussi annoncée sur le site de l'archevêché de Montréal, avant d'en disparaître quelques jours avant sa tenue[23].

En , elle participe au premier meeting de Civitas organisé à l'occasion de sa « Fête du pays réel », en présence de Jean-Marie Le Pen à qui elle confie avoir « dédicacé [son] livre à [sa] petite-fille Marion », estimant qu'« elle serait idéale »[24]. Entre les deux tours de l'élection présidentielle de 2017, elle félicite Nicolas Dupont-Aignan pour son alliance avec Marine Le Pen[25].

Marion Sigaut semble convaincue de l'existence d'un « plan mondialiste de destruction de l’enfance et de la famille » (qui est aussi le titre d'une de ses conférences pour la section lilloise d'Égalité & Réconciliation). À l'occasion de la rentrée des classes de 2018 elle lance un « appel à la résistance » et demande aux lecteurs de son blogue de manifester contre la « légalisation de la pédophilie », l'« éducation sexuelle à l’école » et l'« obligation vaccinale[26] ». Lors de la pandémie de Covid-19, elle propage des théories complotistes à ce sujet[27].

Prix

Elle a reçu le 26e prix Palestine - Mahmoud Hamchari 1998 pour son ouvrage Mansour Kardosh, un juste à Nazareth[6].

Ouvrages

  • Marion Sigaut, Le Petit Coco, Paris, Sylvie Messinger, , 220 p. (ISBN 2-86583-141-8).
    Récit autobiographique.
  • Les Deux Cœurs du monde, du kibboutz à l’Intifada, Flammarion, 1991, réédition en 2012 chez Kontre Kulture (ISBN 9782953988055)
    Récit autobiographique romancé. Traduction en allemand, Das Herz Zweier Welten, Goldmann Verlag, Munich, 1992.
  • Russes errants sans terre promise, L’Harmattan, 1994. Récit sur l'errance de couples mixtes entre Israël et l'empire soviétique en décomposition.
  • Libres Femmes de Palestine, éditions de l’Atelier, 1996. L'invention d'un système de santé pour les plus pauvres.
  • Mansour Kardosh, un juste à Nazareth, éditions de l’Atelier, 1997. Biographie d’un des premiers combattants pacifiques palestiniens, meunier à Nazareth.
Traduction du livre en arabe, pour le HRA, Arab Human Rights à Nazareth en 1998.

Discographie

Notes et références

  1. a et b « SIGAUT Marion », sur www.crl-bourgogne.org (consulté le )
  2. [vidéo]Bibliographie en vidéo sur marionsigaut.fr, 27 avril 2014, consulté le 22 janvier 2016
  3. Nicole Beaurain, « Compte rendu de Marion Sigaut, Russes errants sans terre promise, Paris, L'Harmattan, 1994 », L'Homme et la société, vol. 114, no 4,‎ , p. 139-140 (lire en ligne, consulté le )
  4. Michel Warschawski, Israël-Palestine : le défi binational, éditions Textuel, 2001 (lire en ligne)
  5. Livres Hebdo, Numéros 208 à 211, Éditions professionnelles du livre, , p. 104
  6. a et b L'Humanité, le 28 novembre 1998 [1]
  7. Bibliothèque de l'Institut du monde arabeCatalogue des publications, septembre 2009, p. 7
  8. Evelyne Cortet, Nicola Hahn, Laurence Mazaud, La Question palestinienne: des accords de paix à l'impasse ?, Institut du monde arabe, 1998, p. 29 et p. 36, lire en ligne
  9. « Sigaut Marion », Centre régional du livre de Bourgogne (consulté le )
  10. équivalent de l'actuel master 2
  11. Annie Crépin, Travaux inédits. Travaux soutenus devant les universités portant sur la période révolutionnaire (vers 1750 - vers 1830), in Annales historiques de la Révolution française, n°345, 2006, p. 161 [lire en ligne]
  12. Gérard Laudin (dir.), « Notes de lecture. », Dix-huitième siècle 1/2011 (n° 43) , p. 725-867, lire en ligne
  13. a b c d e et f Elsa Mongheal, « L'historienne Marion Sigaut écrit sur un site d'extrême droite », sur lyonne.fr, (consulté le ).
  14. Ministère de l'Intérieur, Les élections législatives de 1986, Imprimerie nationale, Paris, 1986, p. 466, lire en ligne
  15. « Résultats des élections législatives 2012 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  16. a et b Olivier Chalautre, « Dupont-Aignan, Israël et les Juifs : l’ambiguïté permanente », sur The Times of Israel.com, (consulté le ).
  17. a et b « Vous avez interviewé Frédéric Haziza pour son livre « Vol au-dessus d'un nid de fachos » », Réponses de Frédéric Haziza aux questions d'internautes dans un tchat du site 20minutes.fr, sur 20minutes.fr, (consulté le )
  18. « Marion Sigaut forever », sur www.conspiracywatch.info, Conspiracy Watch, (consulté le )
  19. Frédéric Haziza, Vol au-dessus d'un nid de fachos : Dieudonné, Soral, Ayoub et les autres, Paris, Fayard, , 180 p. (ISBN 978-2-213-68105-4), p. 74-75.
  20. Victor Delaporte, « Eric Zemmour est-il le héraut d'une extrême droite décomplexée ? », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  21. « Dupont-Aignan s'en prend à Haziza », sur lejdd.fr, (consulté le ).
  22. « Invitée par le curé de Saint-Antonin-Noble-Val, une historienne proche d'Alain Soral a été entartée », ladepeche.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. Philippe Teisceira-Lessard, « Les autorités catholiques se distancient d'une conférence controversée », sur La Presse.ca, (consulté le ).
  24. Madeleine Meteyer, « Avec Jean-Marie Le Pen, les catholiques intégristes de Civitas célèbrent le «pays réel» », Le Figaro,‎ (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le )
  25. « Un proche de Thierry Meyssan rejoint les rangs du parti de Nicolas Dupont-Aignan », sur Conspiracy Watch, (consulté le ).
  26. « Rentrée scolaire : des complotistes tentent de mobiliser contre… la « légalisation de la pédophilie » », Conspiracy Watch,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  27. Pierre Plottu, Maxime Macé et Mathieu Molard, « Alain Soral, parrain des complotistes anti-vaccins »  , sur StreetPress, (consulté le )
  28. « Chanter la France, le CD de Marion Sigaut ! », sur marion-sigaut.com (consulté le )

Liens externes