Marie-José de Belgique

reine d'Italie
Marie-José de Belgique
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Marie-José de Belgique en 1940.

Titre

Reine d'Italie


(1 mois et 4 jours)

Prédécesseur Hélène de Monténégro
Successeur Abolition de la monarchie
Ida Einaudi (Épouse du président de la République)
Biographie
Titulature Princesse de Belgique
Dynastie Maison de Saxe-Cobourg et Gotha Maison de Belgique
Distinctions Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare
Ordre de la Croix étoilée
Ordre des Saintes-Olga-et-Sophie
Prix de la langue-française de l’Académie française (1963)
Nom de naissance Marie-José Charlotte Sophie Amélie Henriette Gabrielle de Saxe-Cobourg et Gotha
Naissance
Ostende (Belgique)
Décès (à 94 ans)
Thônex (Suisse)
Sépulture Abbaye d'Hautecombe (France)
Père Albert Ier
Mère Élisabeth de Belgique
Conjoint Humbert II d'Italie
Enfants Maria-Pia
Victor-Emmanuel
Marie-Gabrielle
Marie-Béatrice
Religion Catholicisme

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Marie-José de Belgique, princesse de Belgique puis, par son mariage, reine d'Italie est née à la villa Osterrieth à Mariakerke (Ostende), en Belgique, le et morte à Thônex, en Suisse, le .

Fille du roi Albert Ier de Belgique et de la reine Élisabeth (née duchesse Élisabeth en Bavière). Elle a deux frères : le roi Léopold III et le prince-régent Charles. Elle est donc la tante de la grande-duchesse Joséphine-Charlotte de Luxembourg et des rois Baudouin et Albert II de Belgique.

En qualité d'épouse du dernier roi d'Italie Humbert II, Marie-José de Belgique est la dernière reine d'Italie de mai à juin 1946.

Biographie modifier

 
Portrait représentant Marie-José de Belgique.

La princesse Marie-José de Belgique est d'abord élevée au palais du marquis d'Assche dans une famille très attachée aux valeurs traditionnelles, dans une ambiance de culture au sein de laquelle elle étudie le piano et le violon et se passionne pour les activités sportives. Pour le violon, elle a comme professeur Eugène Ysaÿe[1]. Elle éprouve de la sympathie pour les idées socialistes.

Alors que la Belgique et l'Allemagne entrent en guerre, Marie-José, ses frères et sa mère quittent la Belgique pour l'Angleterre le , à bord du Jan Breydel. Elle fréquente jusqu'en , le couvent des Ursulines. Vers la fin de la guerre, elle est envoyée en Italie, au Collegio de la Santissima Annunziata à Villa di Poggio Imperiale où elle étudie du à l'été 1919. À la fin de la guerre, Marie-José rentre en Belgique[1].

Éduquée pour contracter un mariage royal, elle est destinée au sortir de l'enfance au prince héritier Humbert de Savoie. La première rencontre avec son futur époux, qui a alors 13 ans, a lieu le , au château de Lispida à Battaglia Terme, près de Padoue[1], ce qui déplaît fort à sa grand-tante Marie-Sophie en Bavière, la dernière reine des Deux-Siciles, qui était en froid avec la Maison de Savoie, qui avait mit un terme à l'indépendance de son royaume et qui l'absorba au nouveau royaume d'Italie en 1861, lors du Risorgimento.

À l'automne 1919, elle est envoyée à l'Institut du Sacré-Cœur de Linthout à Bruxelles et suit des cours de 13 à 18 ans. Elle étudie aussi à l'école supérieure de jeunes filles de Marie Haps.

L'ex-reine des Deux-Siciles meurt en 1925 à l'âge de 84 ans laissant le champ libre aux projets matrimoniaux des cours de Rome et de Bruxelles.[réf. nécessaire] Le mariage avec Humbert de Savoie, a lieu le en la chapelle Pauline du palais du Quirinal, à Rome, et Marie-José quitte la Belgique pour l'Italie. Le couple habite le Palais royal de Turin de à novembre 1931 puis déménage à Naples.

 
Timbre émis par les Postes italiennes pour la Cyrénaïque : mariage de Humbert et Marie-José, an VIII de l’ère fasciste.

Le couple a quatre enfants :

  • Victor-Emmanuel (né le et mort le [2]), épouse le Marina Doria (1935-) (ses déboires judiciaires amèneront certains partisans de la monarchie à préférer comme chef de la Maison royale d'Italie et prétendant au trône son cousin Amédée, duc d'Aoste) ;
  • Marie-Béatrice (née le ), épouse le Luis Reyna-Corvalán y Dillon, (divorce en 1998).

Le , les Allemands franchissent les frontières belge, néerlandaise et luxembourgeoise. Marie-José part pour la Suisse retrouver sa mère exilée, mais Humbert l'incite à rentrer rapidement en Italie, avant que la presse et l'opinion publique ne réalisent son absence. L'Italie se retrouve par son alliance, pour un temps, victorieuse du côté de l'Allemagne nazie et le , Benito Mussolini annonce sa déclaration de guerre à la France quasiment vaincue et à l'Angleterre qui, à partir du , mène seule le combat contre les force de l'Axe. Le , la princesse rencontre Hitler au Berghof[1]. Selon les témoignages de Romano Mussolini, le fils de Benito Mussolini, Marie-José aurait entretenu une relation romantique avec le Duce, bien que n'étant pas connue pour avoir soutenu le régime fasciste[3].

Mais la débâcle est proche car au premier semestre de 1943, l'Axe collectionne les défaites. En 1943, l'armée alliée débarque en Sicile. Le roi Victor-Emmanuel III d'Italie, beau-père de Marie-José, congédie Mussolini le et cherche à mettre fin aux hostilités avec les Alliés. Le , son beau-père la convoque dans son bureau et lui ordonne de quitter Rome dans les 24 heures, avec ses quatre enfants. La famille se réfugie dans le Piémont, à Sant'Anna di Valdieri. Après l'annonce officielle de l'armistice le , Marie-José reçoit l'ordre du roi de partir pour la Suisse. En , la presse suisse[4] signale la présence de la princesse avec ses quatre enfants à Montreux à l'hôtel Excelsior et son retour pour l'Italie en [5]. Elle franchit le Col du Grand-Saint-Bernard, le [6]. Cependant, comme Hitler voulait faire enlever le petit prince héritier, le Général Guisan ordonne par mesure de sécurité de loger Marie-José à Oberhofen sur le lac de Thoune. En effet les SS se trouvent à Évian, sur l'autre rive du lac Léman[1].

Après avoir laissé ses enfants à Glion et sa voiture à Martigny, le , la princesse part pour l'Italie à pied et à ski par le col du Grand-Saint-Bernard. En Italie, une voiture, accompagnée d'un détachement de partisans, attend la princesse. L'accueil est chaleureux. De retour à Rome quelques mois plus tard, les difficultés commencent pour la maison de Savoie et le le roi Victor-Emmanuel III abdique et, en compagnie d'Elena de Savoie, quitte à jamais l'Italie pour l'Égypte. Montés sur le trône d'Italie le , Humbert II et Marie-José ne règnent qu'un seul mois (24 jours). Le référendum du instaure la république en Italie. Marie-José est donc la dernière reine d'Italie et est surnommée « la Reine de mai ». Le roi Humbert II quitte le trône sans abdiquer et se retire au Portugal, le précédé de toute la famille royale. La treizième disposition transitoire de la nouvelle Constitution, entrée en vigueur, le , lui interdit le retour en Italie[1].

En exil, le roi Humbert et la reine Marie-José se séparent en (lui vit au Portugal et elle, pour des raisons de santé, trouve refuge à Merlinge près de Genève, en Suisse avec son fils), mais continuent d'apparaître ensemble lors des événements familiaux et conservent un profond respect et une grande amitié l'un envers l'autre. En 1953, ils passent leurs vacances ensemble. La reine Marie-José écrit plusieurs livres sur ses parents et l'histoire de la Maison de Savoie[7], ayant débuté son travail d'écriture avec l'abbé Gabriel Loridon, secrétaire perpétuel de l'Académie de Savoie, rencontré durant son exil en Suisse. L’Académie française lui décerne le prix de la langue-française en 1963 pour ses ouvrages sur la Maison de Savoie.

En 1983, la reine Marie-José perd son époux le roi Humbert II (le ), puis ses deux frères, le prince Charles-Théodore (le 1er juin) et le roi Léopold III (le ). Quelques années plus tard, elle est autorisée par l'État italien à séjourner à nouveau dans son pays d'adoption. Durant son exil, Marie-José voyage beaucoup, l'Égypte, l'Inde, la Chine, la Pologne, la Russie, au Moyen-Orient... Après avoir obtenu une dérogation partielle à l'interdiction d'entrée en Italie (), Marie-José se rend à Aoste le puis à Turin. En 1991, elle quitte la Suisse pour s'établir au Mexique, à la Villa Lupo, à Cuernavaca. Elle revient en Suisse, à Vésenaz près de Genève en 1996.

Elle meurt le à l'hôpital cantonal de Genève et elle est inhumée aux côtés de son époux à l'abbaye d'Hautecombe en Savoie. Parmi les invités aux funérailles, figurent le roi Albert II de Belgique, le roi Juan Carlos d'Espagne et Farah Diba[8]. L'émotion causée par son décès incite les parlementaires italiens à abroger la loi d'exil imposée aux princes de la famille : le fils et le petit-fils de Marie-José pourront fouler le sol italien à partir de 2002. Une victoire posthume pour la « Reine de mai ».

Ascendance modifier

Honneurs modifier

Marie-José de Belgique est titulaire des ordres suivants[9] :

Actes d'État Civil modifier

Publications modifier

  • La Maison de Savoie. Tome I : Les origines - le comte vert - le comte rouge. Préface de Benedetto Croce. P., Albin Michel. 1956. Reprint à Milan en 1989, pour le compte de la Fondazione Umberto II & Maria-Josè di Savoia.
  • La Maison de Savoie Tome II - Amédée VIII, la jeunesse.
  • La Maison de Savoie Tome III - Amédée VIII, le duc qui devint pape, Paris, Albin Michel, 1962.
  • Emanuele Filiberto di Savoia. Un valoroso guerriero, un principe illuminato.

Références modifier

  1. a b c d e et f Marie-José de Savoie, la reine de mai, Luciano Regolo, Éditions Les racines de l'histoire, 2001.
  2. Nicolas Fontaine, « L’unique fils du roi d’Italie est décédé : des palais à l’exil, la vie tourmentée du prince Victor-Emmanuel de Savoie », sur Histoires Royales, (consulté le ).
  3. « Rivelazioni : Mussolini amò Maria José. E Vittorio Emanuele non lo es... », sur Oggi - People (consulté le ).
  4. Journal de Genève, 9 septembre 1943.
  5. Journal de Genève, 1er mai 1945.
  6. Annales Valaisannes, 2003 Anouchka Winiger
  7. Le Figaro, 15 octobre 2007
  8. « Funeral of Queen Marie Jose of Italy in Hautcombe/France on February 2nd 2001 », sur angelfire.com (consulté le ).
  9. Enache 1999, p. 203.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • Luciano Regolo (trad. Isabelle Piette), Marie-José de Savoie : La reine de mai, Bruxelles, Racine, coll. « Les racines de l'Histoire », , 389 p. (ISBN 978-2-873862411).
  • Agnes Adriaenssen, Marie José princesse de Belgique, dernière reine d'Italie, Bruxelles, Luc Pire, , 244 p. (ISBN 978-2-87415-066-1).
  • (en) Denis Mack Smith, Italy and its Monarchy, Yale University Press, , 413 p. (ISBN 978-0274734382).
  • Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8).
  • Jean-Fred Tourtchine, Les Manuscrits du CEDRE : Le Royaume d'Italie, vol. III, t. 14, Clamecy, Imprimerie Laballery, , 269 p..

Liens externes modifier