Maria Belgia de Portugal

noble

Maria Belgia de Portugal fut une princesse en exil, fille du prince Emmanuel de Portugal, et petite-fille de Guillaume le Taciturne. Sa mère Émilie d’Orange-Nassau, en raison de sa foi réformée, s’était réfugiée avec ses enfants à Genève et au Pays de Vaud, où elle avait acheté en 1627 la seigneurie et le château de Prangins. Toutes deux reposent dans la chapelle du Portugal, à la cathédrale de Genève.

Maria Belgia de Portugal
Description de cette image, également commentée ci-après
Couches de Maria Belgia, à la naissance en 1630 de sa fille Emilie-Catherine. La Ville de Vevey est marraine de l'enfant. Tableau allégorique peint par Claude de Villarzel et donné en 1631 à la Ville de Vevey (Musée historique de Vevey)
Naissance
Delft Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Décès
Genève (Armoiries du canton de Genève (Suisse) République de Genève)
Pays de résidence Suisse
Ascendants
Conjoint
Jean Théodor de Croll
Descendants
6 enfants

Notes biographiques modifier

Maria Belgia, née en 1599, était fiancée au margrave de Bade-Dourlach, mais se fit enlever à l’âge de 29 ans par un officier allemand de Heidelberg, le colonel Jean Théodore de Croll. Le couple s’enfuit par le lac Léman, débarqua à Vevey et se maria à Bümpliz près de Berne le . La mère étant décédée au printemps de la même année (), les époux de Croll s’installent dès lors au château de Prangins. Ils eurent 6 enfants :

  • un fils, Bern-Théodor (filleul de la Ville de Berne) marié à Susanne Polier, fille de Jan Pieter Polier, seigneur de Bottens-Bautern et Capitaine de la ville de Lausanne. Sans postérité.
  • Emilia Catharina Croll, mariée à Claude d'Amond en 1653 dont une fille Juliana Catharina.
  • Anna Rosine Croll, mariée à Jean des Vignes dont un fils Jacques et deux filles Étiennette et Marie.
  • Mauritius Sabine, mariée à Bernard Benedict des Champs, seigneur de Saint George, dont un fils.
  • Hélène Beatrix, décédée en bas âge.
  • Susanne Sidonia, mariée à Jean Francois Badel puis en secondes noces à Vincent Ardin. De ces deux unions naquirent cinq filles dont l’aînée, Emilie-Catherine, a eu en 1630 pour marraine la Ville de Vevey[1].

Au Musée historique de Vevey, un tableau allégorique dû au peintre Claude de Villarzel, qui a travaillé à Vevey de 1599 à 1615, représente la princesse[2]. Ce tableau a été donné par l’artiste à la Ville de Vevey le . L’œuvre, directement inspirée d’une œuvre de Jules Romain (1492-1546) au Palais Te à Mantoue, illustre les couches de Maria Belgia. Au pied de son lit, une femme couronnée d’une tour symbolise la Ville de Vevey, à laquelle deux angelots présentent sa filleule Emilie-Catherine[3].

Jusqu’à la Révolution vaudoise de 1798, ce tableau a orné la salle du Conseil des Cent-Vingt à l’hôtel de ville de Vevey[4]. Par la suite, il a été placé aux archives de la commune, puis sans doute dès 1910 au Musée historique de Vevey, lorsque le marquis de Faria, descendant lui aussi du roi du Portugal, fait photographier ce tableau[1].

Maria Belgia, morte à 47 ans, le , a été inhumée auprès de sa mère dans le caveau de Portugal en la cathédrale Saint-Pierre à Genève.

En 1910, le marquis de Faria obtient de faire poser des plaques commémoratives contre les murs du château de Prangins, de l’église de Bümpliz, et de la chapelle du Portugal en la cathédrale Saint-Pierre de Genève[1].

Toponymie modifier

Un quai à Vevey, une rue à Lausanne[5] et une plaque à Genève honorent sa mémoire. De par la descendance de ses filles, elle figure dans la généalogie de nombreuses familles des cantons de Vaud et de Genève, notamment les Arcambal, Bory, Vauthier, Chatelanat, Nicollier, Chavannes, Palézieux, Rochemondet, de La Harpe, Correvon, Exchaquet, de Coster, Nicole, Du Martherey, Bugnion, etc.[1].

Sources modifier

  • Louis Polla, De saint Etienne au général Guisan, Louis Polla raconte la vie de cent personnages qui ont donné leur nom aux rues de Lausanne, Éditions 24 Heures, Lausanne, 1981, pp. 41-42.
  • Michelette Rossier-Menthonnex, «Le Quai Maria Belgia» in Vibiscum, 5 (1995), pp. 176-181.
  • Etienne Corbaz, François Vallotton, Dictionnaire des rues de Lausanne, Genève 1985, pp. 17-18.
  • Louis Polla, « Maria Belgia » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .

Références modifier

  1. a b c et d Michelette Rossier-Menthonnex, «Le Quai Maria Belgia» in Vibiscum, 5 (1995), pp. 176-181.
  2. Musée historique de Vevey, MfV n° 1675.
  3. Carton d’exposition au Musée historique de Vevey, MfV n° 1675.
  4. Daniel-Alexandre Chavannes, « Notice sur un tableau conservé dans les archives de Vevey, présenté à la Société d'histoire de la Suisse romande, dans sa séance du mardi 20 novembre 1838», Journal de la société vaudoise d'utilité publique, Lausanne, 1838, pp. 338-359.
  5. Décision municipale de 1913. Avenue Maria Belgia, de l’avenue de Montchoisi à l’avenue du Servan ; en 1931, le nom est donné à toute l’artère actuelle.