Maison dorée (Charleroi)

maison à Charleroi
Maison dorée
Présentation
Destination initiale
Habitation
Destination actuelle
Local de l'Association de la Presse
Style
Architecte
Construction
1899
Propriétaire
Ville de Charleroi
Patrimonialité
Localisation
Pays
Province
Commune
Coordonnées
Carte

La Maison dorée de Charleroi est un édifice Art nouveau construit en 1899 par l'architecte Alfred Frère et décorée de sgraffites par Gabriel Van Dievoet.

Histoire modifier

Située à l'angle de la rue Tumelaire et du boulevard Defontaine, édifiée en 1899 par l'architecte Alfred Frère (1851-1918) pour en faire son habitation et son cabinet d'architecture[1], elle est la première œuvre architecturale Art nouveau à Charleroi[2]. Acquise en 1906 par des enfants de l'industriel verrier Adolphe Chausteur et de son épouse Hortense Quinet[3], puis propriété du docteur Léon Lempereur en 1952, elle deviendra un restaurant en 1993, année de son classement, avant d'être achetée par la Ville de Charleroi en 1999[4]. Elle sert actuellement de local à l'Association de la Presse.

Description modifier

 
Sgraffite par Gabriel Van Dievoet.

La porte et le hall d'entrée placée côté rue Tumulaire, séparent la grande salle de séjour, à front du boulevard des autres pièces d'habitations. Le hall se prolonge en équerre. Là se situe l'escalier vers les étages où les pièces sont, de manière plus traditionnelle, disposées en enfilade[5].

Les sgraffites dorés (chardons stylisés et soleil, avec au centre un triangle rayonnant chargé de lettres entrelacées), sont l'œuvre d'un sgraffitiste et décorateur Art nouveau réputé, Gabriel Van Dievoet (1875-1934)[a].

Cette façade est proche des conceptions de Paul Hankar[6] et de son hôtel Ciamberlani[5].

À l'intérieur, on retrouve des éléments inspirés du style néo-Renaissance dans la salle de séjour, mêlées à des influences Art nouveau, principalement dans les vitraux du jardin d'hiver[5].

L'inscription sur le sgraffite modifier

Si l'initiale C était précédemment vue comme une évocation vraisemblable du nom du propriétaire, Chausteur[7], selon l'interprétation de Jean-Louis Delaet publiée en 2000, c'est le nom donné à la demeure qui figurerait sur la façade, ce seraient « les lettres grecques C et O de χρυσοῦς οῖκος, la « maison dorée »[1]. ». Marie Wautelet, tout en présentant l'hypothèse de Delaet dans son mémoire, indique également que ce seraient les reflèts dorés, voire une couleur « or », en place à l'origine, qui justifiaient l'appellation de la demeure[8]. Chantal Mengeot et Anne-Catherine Bioul reprennent également l'explication de Delaet[9].

Une hypothèse plus récente de Jean-Marie Hoornaert de la Société royale d'archéologie, d'histoire et de paléontologie de Charleroi, constate que ce qui est interprété comme une lettre O, de par son appendice dans le bas, pourrait très bien être la lettre Q. Et comme ce texte n'est pas dans la technique du sgraffite de l'ensemble, il pourrait s'agir un ajout postérieur par les nouveaux propriétaires. Les lettres entrelacées C-Q seraient alors les initiales des époux Chausteur-Quinet[10].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. « Le grand sgraffite ornant la façade de la Maison dorée est en revanche l'œuvre du décorateur Gabriel Van Dievoet. Les sgraffites de cette maison comptent “parmi ses réalisations les plus remarquables”. Dans les environs de Charleroi, le décorateur réalise également un projet de sgraffite pour la façade de la maison de M. Deschamps à Gilly-Lodelinsart et pour quatre maisons de l'architecte namurois Jules Lalière, avenue Gillieaux à Montignies-sur-Sambre. Les sgraffites de ce décorateur sont souvent des variations sur un thème floral. Chez Van Dievoet, c'est le choix d'une ou deux sortes de fleurs, déclinées sous plusieurs modes — de face ou de profil, en bouton, en fleur ou en fruit — qui assure l'unité de la composition (Wautelet 2006, p. 162). »

Références modifier

  1. a et b Delaet 2000, p. 6.
  2. Mengeot et Bioul 2015, p. 19.
  3. Delaet 2000, p. 7.
  4. Delaet 2000, p. 10-11.
  5. a b et c Bioul et Debecker 2004, p. 121-122.
  6. Le patrimoine monumental de la Belgique, vol. 20 : Wallonie, Hainaut, Arrondissement de Charleroi, Liège, Pierre Mardaga, éditeur, , 602 p. (ISBN 2-87009-588-0, lire en ligne), p. 101
  7. Bioul, Dauchot et Pouleur 1992, p. 63.
  8. Wautelet 2006, p. 128.
  9. Mengeot et Bioul 2015, p. 20.
  10. Jean-Marie Hoornaert, « La Maison dorée à Charleroi : une lettre qui change tout. », Bulletin trimestriel de la Société royale d'archéologie, d'histoire et de paléontologie de Charleroi, Charleroi, no 2,‎ , p. 44-45.

Annexes modifier

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Bibliographie modifier

  • Laurence Ancion, Itinéraires Art nouveau, Namur, Institut du patrimoine wallon, coll. « Itinéraires du Patrimoine wallon » (no 2), , 214 p. (ISBN 2-930466-00-6, présentation en ligne).
  • Anne-Catherine Bioul, Alain Dauchot et Jean Alexandre Pouleur, Charleroi, ville d'architectures : Du Temps des Forteresses aux Années Folles 1666-1940, Bruxelles, Atelier Ledoux, Espace Environnement, , 104 p., p. 62-65.
  • Anne-Catherine Bioul, Vivre aujourd'hui dans un intérieur d'autrefois, à Charleroi, Namur, Ministère de la Région Wallonne, coll. « Études et documents / Monuments et sites » (no 10), , p. 120-125.
  • Jean-Louis Delaet, « De la Maison dorée… », dans Une maison dans la ville, Charleroi, Maison de la Presse de Charleroi, , p. 5-12.
  • Chantal Mengeot et Anne-Catherine Bioul, Le patrimoine de Charleroi : Les fleurs de l'industrie : Art nouveau, Art déco et Modernisme, Namur, Institut du patrimoine wallon, coll. « Carnets du Patrimoine » (no 128), , 64 p. (ISBN 978-2-87522-148-3).
  • Marie Wautelet, « L'architecture Art nouveau à Charleroi, ses auteurs et ses spécificités », Documents et rapports de la Société royale d'archéologie, d'histoire et de paléontologie de Charleroi, Charleroi, t. LXIII,‎ , p. 115-188.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier