Maison d'arrêt du Puy-en-Velay

maison d'arrêt au Puy-en-Velay (Haute-Loire)

La maison d'arrêt du Puy-en-Velay est une maison d’arrêt française située dans la ville du Puy-en-Velay, dans le département de la Haute-Loire et dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Maison d'arrêt du Puy-en-Velay
Image de l'établissement
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Région Drapeau du Auvergne-Rhône-Alpes Auvergne-Rhône-Alpes
Département Haute-Loire
Localité Le Puy-en-Velay
DISP Lyon
Coordonnées 45° 02′ 11″ nord, 3° 53′ 10″ est
Géolocalisation sur la carte : Haute-Loire
(Voir situation sur carte : Haute-Loire)
Maison d'arrêt du Puy-en-Velay
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Maison d'arrêt du Puy-en-Velay
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Maison d'arrêt du Puy-en-Velay
Architecture et patrimoine
Construction -
Propriétaire Drapeau de la France État français
Statut patrimonial Logo monument historique Inscrit MH (1987)
Installations
Type Maison d'arrêt
Superficie 965 m2
Capacité 31 places
Fonctionnement
Date d'ouverture
Opérateur(s) Drapeau de la France Ministère de la Justice
Effectif 49 (février 2022)
Statut actuel En fonctionnement (d)

L'établissement dépend du ressort de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Lyon. Au niveau judiciaire, l'établissement relève du tribunal judiciaire du Puy-en-Velay et de la cour d'appel de Riom.

Histoire modifier

La maison d'arrêt est construite entre et et est mise en service le [1].

L'établissement comporte une chapelle avec un dispositif particulier encore intact. La chapelle, dont la charpente métallique a été réalisée par Gustave Eiffel, est constituée de 46 stalles de bois numérotées, chaque stalle pouvant accueillir un détenu (homme ou femme) qui pouvait ainsi assister aux offices religieux sans pouvoir voir les autres détenus[2].

Deux niveaux desservis par des galeries de circulation intérieure éclairées par des verrières permettent une capacité de trente-huit cellules pour les hommes[3]. La chapelle, avec ses aménagements intérieurs : charpente, stalles, tribune sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du [3]. La chapelle n'est néanmoins plus utilisée pour le culte mais est parfois ouverte au public lors des Journées européennes du patrimoine[1],[2].

Durant la Seconde Guerre mondiale, l'établissement est utilisé par le Régime de Vichy pour emprisonner des résistants. Durant cette période, dans la nuit du au , vingt-six maquisards condamnés par le régime de Vichy, pour la plupart communistes, s'évadent de l'établissement avec l'aide d'un commando de résistants, appartenant notamment aux organisations de résistance FTP et Front national qui organisent l'évasion depuis l'extérieur de la prison[4].

Une autre évasion similaire a lieu dans la nuit du 1er au organisée dans les mêmes conditions et aboutissant à l'évasion de 81 détenus, dont certains faisaient partie de la première évasion mais ayant été repris entretemps[4]. Cette évasion est l'une des plus importantes évasions de prisonniers politiques ayant été homologuées[5].

Description modifier

Située au 37, boulevard du Président-Bertrand au Puy-en-Velay, la maison d'arrêt est le seul établissement pénitentiaire du département[6]. Elle dépend du ressort de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Lyon et, au niveau judiciaire, relève du tribunal judiciaire du Puy-en-Velay et de la cour d'appel de Riom[1].

L'établissement, situé en centre-ville, s'étend sur une superficie de 965 m2. Il est mitoyen des habitations privées qui l'entoure et ne dispose d'aucun mirador[1].

L'établissement a une capacité d'accueil de 31 places[7] exclusivement pour des détenus majeurs hommes prévenus ou condamnés à des peines de moins d'un an. Il est constitué d'un bâtiment administratif et d'un bâtiment unique de détention[1] composé d'un quartier « Maison d'arrêt Hommes » de 27 places, où les prévenus et les condamnés sont séparés[1], et d'un quartier « Semi-liberté Hommes » de 4 places[8].

Au , l'établissement accueillait 49 détenus (soit un taux d'occupation de 158.1%)[7]. Dans son rapport annuel pour l'année , le contrôleur général des lieux de privation de liberté établit le constat que l'établissement est l'un des plus surpeuplé de France et le plus surpeuplé de la région Auvergne-Rhône-Alpes, avec un taux d'occupation de 203,7 % pour le quartier « Maison d'arrêt Hommes »[9].

Actions de réinsertion modifier

En , la direction interrégionale des services pénitentiaires de Lyon organise un concours de cuisine entre les détenus des établissements pénitentiaires du Puy-en-Velay, de Bonneville et de Moulins-Yzeure dans le cadre d'un projet de réinsertion. Le projet bénéficie du coaching du chef Michel Portos[10],[11], les plats présentés par les détenus étant jugés par des professionnels sous la forme d'un concours culinaire[12]. L'expérience est reconduite en , avec la participation supplémentaire de détenus du centre pénitentiaire de Riom[13], et en , les finales de ces éditions ayant lieu à l'Institut Paul-Bocuse de Lyon[14].

Détenus notables modifier

Lucien Midol, député communiste de Seine-et-Oise, et François Billoux, député communiste des Bouches-du Rhône, sont incarcérés dans l'établissement en 1941[15] avant d'être transférés au bagne de Maison-Carrée en Algérie où il retrouve 27 autres parlementaires communistes[16].

Albert Demazière, militant politique français, est incarcéré dans l'établissement et participe à l'évasion massive de la nuit du au [5].

Événements notables modifier

En , plusieurs événements consécutifs surviennent à la suite d'une fouilles des cellules de l'établissement. Un surveillant est notamment agressé et des détenus tentent de déclencher un incendie en représailles. Les événements nécessitent l'intervention des ERIS[17].

Notes et références modifier

  1. a b c d e et f CGLPL, « Rapport de visite du CGLPL - Première visite - 2010 »   [PDF], sur cglpl.fr, .
  2. a et b Ministère de la justice, « Le Ministère de la Justice vous accueille à l’occasion de la 23ème édition des Journées Européennes du Patrimoine »   [PDF], sur presse.justice.gouv.fr, .
  3. a et b « Maison d'arrêt », notice no PA00092787, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. a et b (ff) Le Progrès, « En 1943, ils s’évadaient de la maison d’arrêt du Puy-en-Velay », Le Progrès,‎ (lire en ligne  )
  5. a et b Noguères et Degliame-Fouché 1976, p. 31.
  6. « Tous les organismes par thème - Haute-Loire - Annuaire | service-public.fr », sur lannuaire.service-public.fr (consulté le ).
  7. a et b Ministère de la justice, « Statistiques des personnes écrouées et détenues au 1er février 2022 »   [PDF], sur justice.gouv.fr, .
  8. Observatoire International des Prisons, « Maison d’arrêt du Puy-en-Velay », sur oip.org (consulté le ).
  9. « CARTE. Ces 3 prisons d’Auvergne-Rhône-Alpes où la surpopulation explose », sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, (consulté le ).
  10. « Un remix de Top Chef organisé dans trois prisons d'Auvergne-Rhône-Alpes », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le ).
  11. « SOCIÉTÉ. Un "Top chef" pour des détenus qui veulent changer de vie », sur ledauphine.com (consulté le ).
  12. Le Monde, « « Il est libérable demain et commence un CAP lundi » : ces détenus qui ont découvert la cuisine en prison », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Centre France, « Pénitentiaire - Des détenus de Riom aux fourneaux : ils préparent le "Top chef" des prisons avec un chef doublement étoilé », sur lamontagne.fr, (consulté le ).
  14. « Haute-Loire : deux détenus de la prison du Puy-en-Velay participent à un challenge culinaire », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le ).
  15. Fleutot 2015, p. 161.
  16. Robrieux 1984, p. p. 98-101.
  17. « Le Puy-en-Velay : plusieurs incidents à la maison d'arrêt », sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes (consulté le ).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier