Maigret à l'école

roman de Georges Simenon

Maigret à l'école
Auteur Georges Simenon
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Genre Roman policier
Éditeur Presses de la Cité
Lieu de parution Paris
Date de parution 1954
Nombre de pages 190
Chronologie
Série Commissaire Maigret

Maigret à l'école est un roman policier de Georges Simenon, publié en 1954 aux Presses de la Cité. Il fait partie de la série des Maigret.

L'écriture de ce roman s'est déroulée du 1er au dans sa propriété de Shadow Rock Farm, à Lakeville (Connecticut), États-Unis, soit à quelque 5 500 km de la Charente-Maritime où se déroule l'action.

Résumé modifier

Un instituteur de Charente-Maritime s'enfuit à Paris pour demander la protection de Maigret : on l'accuse à tort d'avoir tué Léonie Birard, la bête noire d'un petit village de trois-cent-vingt habitants au nom fictif de Saint-André-sur-Mer[1] situé à une quinzaine de kilomètre au nord-ouest de La Rochelle[2].

Maigret, qui n'avait pas pris de vacances depuis plus d'un an, décide de prendre un congé de quelques jours et de raccompagner Joseph Gastin qui, arrivé à La Rochelle, est, comme prévu, placé sous mandat d'arrêt, tandis que le commissaire s'installe dans le seul café-hôtel à Saint-André-sur-Mer.

La Birard a été tuée d'une balle de carabine, alors qu'elle se tenait dans sa maison proche de l'école à un moment où l'instituteur avait quitté sa classe pour passer un instant à la mairie.

Si la vieille femme est détestée de tous les habitants qu'elle menaçait et abreuvait d'injures, le maître d'école, lui, venu de Courbevoie où sa femme avait eu une aventure connue de tous, n'a pas du tout été adopté par le village car, en tant que secrétaire de la mairie, il refuse les petits passe-droits et arrangements que lui demandent souvent les habitants. Or, la suspicion qui a provoqué son incarcération vient d'un de ses élèves, Marcel Sellier, un garçon sérieux dont le témoignage, récusé par le fils même de l'instituteur, se révélera controuvé. Les principaux témoins sont les enfants et Maigret, aidé par ses propres souvenirs d'enfance, par son empathie et par des interrogatoires précis, découvrira que Marcel n'a menti que pour couvrir son ami Joseph Rateau qui — plâtré abusivement pour que ses parents puissent continuer à toucher des indemnités d'assurance à la suite d'un accident — reste dans sa chambre, d'où il a vue sur la maison de Léonie Birard et il s'amuse parfois avec sa carabine 22 long rifle.

Joseph s'accuse, mais Maigret n'est pas dupe. En vérité c'est le père, excédé par les grimaces et les insultes de la vieille à sa fenêtre, qui a tiré dans sa direction. Un homme besogneux, alcoolique au dernier degré, incapable de viser juste : on aura sûrement beaucoup de clémence pour lui.

Aspects particuliers du roman modifier

Les recherches de Maigret (en liaison avec l’enquête officielle) se déroulent dans l’atmosphère des petits villages où tout le monde se connaît et où l’on devient facilement hostile à l’étranger du village et, spécialement si celui-ci vient de la région parisienne : « s’il faut trouver un coupable, autant que ce soit lui ». Des souvenirs de l’enfance campagnarde de Maigret se mêlent à sa déception d’arriver au "pays des parcs à huîtres" à la saison de la morte-eau, ce qui signifie qu'il n'y a pas d'huîtres à déguster. Dès le coupable trouvé, il préfère revenir illico à Paris pour y retrouver "Mme Maigret, le boulevard Richard-Lenoir et les grands boulevards éclairés où il la conduira, dès le premier soir, à leur cinéma habituel".

Maigret a reconnu la servante du café-hôtel où il est descendu : c'est une ancienne prostituée à Paris, mais il ne fera pas allusion de son ancienne activité, ce qui est cohérent avec l'attitude conciliante qu'il a toujours pour ce type de femme.

Fiche signalétique de l'ouvrage modifier

Cadre spatio-temporel modifier

Espace modifier

Paris (quai des Orfèvres). Saint-André-sur-Mer, village fictif que Simenon situe au nord-ouest de La Rochelle.

Temps modifier

Époque contemporaine, l'enquête dure trois jours et se déroule au printemps.

Les personnages modifier

Personnages principaux modifier

Trois écoliers d'une douzaine d'années se partagent le rôle principal : Marcel Sellier, Jean-Paul Gastin et Joseph Rateau.

Autres personnages modifier

  • Léonie Birard, receveuse des postes retraitée, célibataire, 66 ans, la victime
  • Joseph Gastin, instituteur et secrétaire de mairie, marié, un fils
  • Marcellin Rateau, boucher, un fils
  • Le lieutenant de gendarmerie Daniélou.

Éditions modifier

Adaptations modifier

Source modifier

  • Maurice Piron, Michel Lemoine, L'Univers de Simenon, guide des romans et nouvelles (1931-1972) de Georges Simenon, Presses de la Cité, 1983, p. 342-343 (ISBN 978-2-258-01152-6)

Article connexe modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. Vu la description, peu amène, des habitants, il était préférable de donner un nom imaginaire à ce petit village dont les habitants sont présentés ainsi par le facteur : «Il n'y a personne qui ne réclame une allocation ou une pension. D'abord les anciens combattants, puis les pensions des veuves, ensuite les assurances sociales, puis les allocations pour les familles. Je suis sûr que certains font des enfants rien que pour les allocations...». Et, comme l'instituteur-secrétaire de la mairie refuse les petits passe-droits et arrangements que lui demandent souvent les habitants, s’il faut trouver un coupable, autant que ce soit lui.
  2. Simenon résida à Nieul-sur-Mer, situé à 10 km au nord-ouest de La Rochelle, durant les années de l'Occupation.