Magdelaine-Angélique-Marie de Châtillon

religieuse française

Magdelaine-Angélique-Marie de Châtillon (également orthographié « de Chastillon ») est une religieuse française issue de la maison de Châtillon née le et morte le à Saint-Jean-de-Bonneval.

Magdelaine-Angélique-Marie de Châtillon
Biographie
Nom de naissance Magdelaine-Angélique-Marie de Châtillon
Naissance
Père François de Châtillon (d)
Mère Madeleine Françoise Honoré du Clos (d)
Ordre religieux Bénédictin
Décès (à 54 ans)
Saint-Jean-de-Bonneval
Abbesse de l'Église catholique
Abbaye de Saint-Jean de Bonneval-lès-Thouars
1676 ou 1678

Biographie modifier

Famille modifier

Magdelaine-Angélique-Marie de Châtillon est née le [1]. Elle est issue d'une maison très ancienne[2], qui a tiré son nom de Châtillon-sur-Marne[2], de rang élevé, mais d'une branche modeste[3], pour ne pas dire pauvre[3]. Fille de François de Châtillon, seigneur de Bois-rogues[4], et de Madelaine-Françoise Honoré, elle est la sœur d'Alexis Henri de Châtillon[4]. Plusieurs de ses sœurs ont, comme elle, occupé des fonctions religieuses : Françoise-Yolande fut abbesse de l'abbaye de Saint-Jean de Bonneval-lès-Thouars, Louise-Charlotte fut abbesse de l'abbaye de Saint-Loup-lès-Orléans et Françoise-Marie-Anne fut grande-prieure de l'abbaye de Saint-Jean de Bonneval avant de devenir elle aussi abbesse de l'abbaye de Saint-Loup-lès-Orléans[5].

Vocation religieuse modifier

Elle est nommée abbesse de Saint-Jean de Bonneval-lès-Thouars le 7 mai 1676 en succédant à sa sœur Françoise-Yolande, puis est bénie le 8 août 1678 par l'archevêque de Tours[6],[7],[8].

Durant sa charge d'abbesse, elle fait faire des orgues et fait réparer la voûte du chœur[7].

Elle occupe sa fonction jusqu'à sa mort en 1708, soit pendant une trentaine d'années.

Correspondances modifier

Magdelaine-Angélique-Marie de Châtillon fut longtemps en correspondance avec Marie-Madeleine de Rochechouart[9]. À compter des années 1690, elle entretient également des échanges épistolaires avec Nicolas-Joseph Foucault lorsque sa fille Henriette entre au couvent de Saint-Jean-de-Bonneval puis prend l'habit de religieuse[10].

Estampes modifier

Au cours de l'année 1699, durant sa charge d'abbesse, le dessinateur Louis Boudan réalise plusieurs estampes de la ville de Thouars et de ses environs, dont notamment une vue de l'abbaye de Saint-Jean-de-Bonneval[11].

Missel MS. Douce 313 modifier

Écrit au milieu du XIVe siècle, un missel romain franciscain a été conservé pendant au moins deux siècles à l'abbaye de Saint-Jean de Bonneval-lès-Thouars[12],[13]. Il est attesté que ce missel était utilisé comme livre de messe au sein du couvent en 1606[14].

À l'intérieur, on y trouve une inscription manuscrite : « Ce missel m'a esté donné par mad°. de Chatillon abesse de St Jean de Bonneval le 10° aoust 1703. Foucault »[15],[16]. Même si on ignore pourquoi Magdelaine-Angélique-Marie de Châtillon a décidé de s'en séparer[17], nous savons qu'elle l'a offert au bibliophile Nicolas-Joseph Foucault en 1703 (soit quelques années après qu'Henriette, la fille de ce dernier, ne prenne l'habit[10]) puis qu'il s'est retrouvé en Angleterre après la Révolution française avant d'être acquis par Francis Douce vers 1828[14].

Depuis 1834, ce livre liturgique fait partie des possessions de la bibliothèque Bodléienne sous le nom « MS. Douce 313 »[14].

Mort modifier

Magdelaine-Angélique-Marie de Châtillon meurt le et son oraison funèbre est prononcé par le père Antoine Milanges de la Compagnie de Jésus[18]. Le 14 avril 1708, sa sœur Françoise-Marie-Anne de Châtillon lui succède[19],[6].

Galerie modifier

Notes et références modifier

  1. Newton 2020, p. 2236.
  2. a et b Moréri 1707, p. 196.
  3. a et b Spangler 2017, p. 31.
  4. a et b Moréri 1732, p. 783-784.
  5. François-Alexandre Aubert de La Chesnaye Des Bois, Dictionnaire de la noblesse : contenant les généalogies, l'histoire et la chronologie des familles nobles de la France, vol. 5, Paris, Schlesinger Frères, , 988 p., p. 485-486
  6. a et b Hugues Imbert, Histoire de Thouars, Niort, L. Clouzot, , 415 p., p. 383
  7. a et b Hugues Du Tems, Le clergé de France : ou Tableau historique et chronologique des archevêques, évêques, abbés, abbesses et chefs des chapitres principaux du royaume, depuis la fondation des églises jusqu'à nos jours, t. II, Paris, , 644 p. (lire en ligne), p. 492
  8. Gazette de France, Table ou Abrégé des cent trente-cinq volumes de la Gazette de France : Depuis son commencement en 1631 jusqu'à la fin de l'année 1765, t. 1, Paris, Imprimerie de la Gazette de France aux Galeries du Louvre, , 415 p. (lire en ligne), p. 364
  9. Pierre-Victor-Jean Berthre de Bourniseaux, Histoire de la ville de Thouars : depuis l'an 759 jusqu'en 1815, Niort, A.-P. Morisset, , 328 p. (lire en ligne), p. 92
  10. a et b Frédéric Baudry, Mémoires de Nicolas-Joseph Foucault, Paris, Imprimerie impériale, , 590 p. (lire en ligne), p. XXVIII, 327 et 328
  11. Veüe de l'Abbaye de St Jean de Bonneval, en Poictou, prez la ville de Thouars, 1699, dessin de Louis Boudan sur Gallica
  12. (en) « The Mystery of the Provenance of a 14th Century Missal (Oxford, Bodl. Libr., Douce 313) », Scriptorium, vol. 35, no 2,‎ , p. 295-303 (lire en ligne, consulté le )
  13. (en) Franciscan Studies, vol. 42, St Bonaventure (N. Y.), Franciscan Institute Publications, , p. 44-45
  14. a b et c (en) Bibliothèque Bodléienne, « MS. Douce 313 », sur medieval.bodleian.ox.ac.uk, (consulté le ).
  15. (en) Falconer Madan, A summary catalogue of Western manuscripts in the Bodleian Library at Oxford which have not hitherto been catalogued in the quarto series : with references to the Oriental and other manuscripts, vol. IV, Oxford, Clarendon Press, , 723 p. (lire en ligne), p. 591
  16. « Lien vers la page du missel où apparaît l'inscription manuscrite signée par Nicolas-Joseph Foucault », sur digital.bodleian.ox.ac.uk (consulté le ).
  17. (en) Condon Veronica, « An Unusual Pentecost Cycle in a Fourteenth Century Missel », dans Margaret M. Manion et Bernard J. Muir, Medieval Texts and Images: Studies of Manuscripts from the Middle Ages, Sydney, Harwood Academic Publishers, (lire en ligne), p. 92/224
  18. Antoine Milanges, Oraison funèbre de la très-illustre et très-religieuse dame Magdelaine-Angélique-Marie de Chastillon, abbesse de Saint-Jean de Bonneval Lez-Thouars : prononcée dans l'église de l'abbaye, le huitième jour de may mil sept cens huit, Poitiers, Veuve de Jean-Baptiste Braud, , 53 p. (lire en ligne)
  19. Gazette de France, Table ou Abrégé des cent trente-cinq volumes de la Gazette de France : Depuis son commencement en 1631 jusqu'à la fin de l'année 1765, t. 1, Paris, Imprimerie de la Gazette de France aux Galeries du Louvre, , 415 p. (lire en ligne), p. 365

Voir aussi modifier

Sources modifier

  • Louis Moréri, Le Grand dictionnaire historique : nouvelle et dernère édition revue, corrigée et augmentée par M. Vaultier, t. 2, Paris, Denys Mariette, rue Saint-Jacques, près les Marhurins, à Saint-Augustin, (lire en ligne), Chatillon, nom d'une maison très ancienne
  • Louis Moréri, Le Grand dictionnaire historique : nouvelle et dernère édition revue, corrigée et augmentée [par l'abbé C.-P. Goujet], t. 2, Paris, Pierre-Augustin Le Mercier, rue Saint jacques, à Saint Ambroise, (lire en ligne)
  • William Ritchey Newton, Almanach de la Cour, Paris, , 2e éd. (lire en ligne)
  • (en) Jonathan Spangler, « The Chevalier de Lorraine as “Maître en Titre” : The Male Favourite as Prince, Partner and Patron » [« Le chevalier de Lorraine comme « Maître en titre » : le favori (mâle comme prince, partenaire et patron) »] (article scientifique), Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles (Sociétés de cour en Europe, XVIe – XIXe siècle - European Court Societies, 16th to 19th Centuries),‎ (DOI 10.4000/crcv.14427, lire en ligne, consulté le )

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Antoine Milanges, Oraison funèbre de la très-illustre et très-religieuse dame Magdelaine-Angélique-Marie de Chastillon, abbesse de Saint-Jean de Bonneval Lez-Thouars : prononcée dans l'église de l'abbaye, le huitième jour de may mil sept cens huit, Poitiers, Veuve de Jean-Baptiste Braud, , 53 p. (lire en ligne).  

Articles connexes modifier