Madeline McDowell Breckinridge

suffragette américaine
Madeline McDowell Breckinridge
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 48 ans)
LexingtonVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Formation
Activités
Père
Henry Clay McDowell (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Anne Clay McDowell (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Henry C. McDowell (en)
Thomas Clay McDowell (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Desha Breckinridge (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinction
Kentucky Women Remembered (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Madeline (Madge) McDowell Breckinridge (-) est une dirigeante américaine du mouvement du suffrage féminin au Kentucky. Elle assiste au premier vote des femmes du Kentucky à l'élection présidentielle américaine de 1920. Elle lance des réformes progressives pour la scolarisation obligatoire et le travail des enfants. Elle fonde de nombreuses organisations civiques et milite pour mettre en place des écoles pour les enfants et les adultes, des parcs et des installations de loisirs et des programmes de formation manuelle dans les districts pauvres.

Biographie modifier

Petite enfance et famille modifier

Elle naît à Woodlake, Kentucky le et grandit à Ashland, la ferme établie par son arrière-grand-père Henry Clay, un politicien du XIXe siècle[1],[2]. Sa mère, Anne Clay McDowell est la fille de Henry Clay, Jr., et son père est le major Henry Clay McDowell (un homonyme de Henry Clay), qui sert pendant la guerre civile américaine du côté de l'Armée de l'Union. Ils achètent le domaine d'Ashland en 1882.

Madeline Breckinridge est l'une des sept enfants du couple. Il y a quatre garçons, Henry Clay, William Adair, Thomas Clay et Ballard. Ses deux sœurs s'appellent Nanette et Julia[1]. Henry a été juge fédéral et Thomas un propriétaire, un éleveur et un entraîneur de chevaux de course pur-sang renommés, qui a remporté le Derby du Kentucky en 1902[3],[4].

Breckinridge est la petite-nièce du Dr Ephraim McDowell[5]. Sa cousine éloignée, Laura Clay, fonde la Kentucky Equal Rights Association en 1888, dont Breckinridge devient plus tard la présidente[6].

Éducation modifier

Elle fait ses études à Lexington (Kentucky), à l'école de Miss Porter à Farmington (Connecticut), et au State College (devenu l'université du Kentucky) entre 1890 et 1894[7]. Elle est malade pendant ses années universitaires et, en raison d'une tuberculose osseuse, une partie de sa jambe est amputée et remplacée par une jambe de bois[8]. La jeune femme autrefois athlétique et adepte des sports de plein air devient plus studieuse. Elle écrit des critiques de livres pour le Lexington Herald et étudie la philosophie et la littérature allemandes avec d'autres membres du Fortnightly Club[6].

Mariage modifier

 
Breckinridge à son bureau.

Le , Madeline McDowell épouse Desha Breckinridge, rédacteur en chef du Lexington Herald[9]. La sœur de Desha est l'avocate et travailleuse sociale pionnière Sophonisba Breckinridge. Cette dernière écrit une biographie de sa belle-sœur intitulée Madeline McDowell Breckinridge: A Leader in the New South[6],[8],[10].

Les Breckinridges se servent ensemble des pages éditoriales du journal pour promouvoir les causes politiques et sociales de l'ère progressiste, en particulier les programmes pour les pauvres, le bien-être des enfants et les droits des femmes[11]. Desha se révèle infidèle et Breckinridge réagit en s'investissant dans ses activités civiques[12]. Elle se rend dans un sanatorium de Denver, Colorado en 1903 et 1904[6]. Aux environs de 1904, elle subit un accident vasculaire cérébral (AVC). Elle a 32 ans[8].

Activités civiques modifier

Elle organise un service social à Proctor, une mission épiscopale du Kentucky avec les Gleaners of Christ Church Episcopal de 1899 à 1900[6]. En 1900, elle participe à la fondation de la Lexington Civic League, qui crée des jardins d'enfants publics, des parcs et des lieux de loisirs pour les enfants[13],[5],[14]. Elle contribue également à fonder l'organisation de secours Associated Charities, cette année-là. Breckenridge s'efforce de faire adopter des lois concernant le travail des enfants, la fréquentation scolaire obligatoire, le développement d'un système de justice pour mineurs dans l'État (loi adoptée en 1906)[14]. Elle s'occupe d'introduire la formation manuelle aux sciences domestiques et les cours de menuiserie dans les écoles, avec le financement de la commission scolaire (board of education[15]) à partir de 1907. Grâce aux efforts de la Lexington Civic League, elle fonde un service social, semblable à celui de la Hull House à Chicago, nommée la Lincoln School, du nom du politicien Robert Todd Lincoln, donateur de 30 000 $ pour en financer la construction. L'école, qui ouvre ses portes en 1912, possède des salles de classe dédiées le jour aux enfants et le soir aux adultes, des piscines, un gymnase, une buanderie, une menuiserie, une conserverie et une salle de réunion communautaire. Elle reçoit les habitants pauvres de Lexington, ainsi qu'un afflux d'immigrants irlandais, dont beaucoup sont analphabètes.

En 1905, Breckinridge cherche des moyens de rendre des services aux personnes atteintes de tuberculose à Lexington, en commençant par créer une clinique gratuite[6]. Elle s'engage au sein d'associations caritatives et de la Ligue civique. Elle fonde la Kentucky Association for the Prevention and Treatment of Tuberculosis en 1912, aide à implanter le Blue Grass Sanitarium à Lexington en travaillant avec la Fayette County Tuberculosis Association[14]. Elle siège à la commission d'État jusqu'en 1916[5].

Breckinridge préside le comité législatif de la Fédération des clubs de femmes du Kentucky en 1908, 1910 et 1912. Elle travaille intensément, à ce poste, pour rétablir le droit de vote des femmes du Kentucky aux élections des commissions scolaires[16] avant même que le dix-neuvième amendement n'accorde le suffrage total[17],[6].

 
Dixie Selden, Madeline McDowell Breckinridge, 1920, Ashland, Henry Clay Estate, Lexington, Kentucky

Droits égaux modifier

Frustrée par le manque d'influence qu'elle et d'autres femmes peuvent avoir auprès des politiciens de l'État sur la réforme sociale, Breckenridge commence à faire pression pour que les femmes votent afin de peser plus fortement dans le processus politique[6]. De 1912 à 1915 et de 1919 à 1920, Breckinridge est présidente de la Kentucky Equal Rights Association. Les femmes obtiennent le droit de voter aux élections des commissions scolaires[18] en 1912, grâce à ses efforts de lobbying en tant que présidente législative de la Fédération des clubs de femmes du Kentucky. De 1913 à 1915 Breckenridge est vice-présidente de la National American Woman Suffrage Association. Elle discourt du suffrage des femmes dans plusieurs États. Elle est également membre de la Fayette Equal Rights Association, qui est une section de la Kentucky Equal Rights Association. Son objectif est d'obtenir une législation nationale et fédérale pour le droit de vote des femmes[19]. « Personnalité politique de premier plan », elle s'implique dans le Woman's Democratic Club of Kentucky[20].

« La femme la plus influente de l’État, elle a utilisé de nouvelles tactiques, telles que des marches pour le suffrage, ainsi que sa capacité de parler et son humour, pour gagner plus de soutien. Dans une voix forte venant d’un corps mince et souvent faible, elle a demandé au public de regarder le Kentucky dirigé par des hommes, avec ses écoles pauvres, la violence, et la politique corrompue, et a demandé si la question ne devait pas être de savoir si les femmes étaient aptes au suffrage mais si les hommes l’étaient »

— Lowell H. Harrison et James C. Klotter, A New History of Kentucky

La ratification du dix-neuvième amendement à la Constitution des États-Unis au Kentucky le , doit beaucoup à son engagement[14]. Breckinridge fait campagne à travers le pays pour le parti démocrate et elle vote à l'élection présidentielle américaine de 1920[6],[21]. Elle s'engage ensuite pour former la Ligue nationale des électrices de la Kentucky Equal Rights Association. Breckinridge est aussi une ardente défenseure de la Société des Nations.

Mort et héritage modifier

 
Madeline McDowell Breckinridge se tient derrière (deuxième à droite) le gouverneur Edwin P. Morrow alors qu'il signe la ratification par le Kentucky du dix-neuvième amendement.

Après avoir souffert de tuberculose et d'un accident vasculaire cérébral, elle meurt le jour de Thanksgiving 1920 à l'âge de 48 ans[5]. Elle préparait ce jour-là des dons pour les pauvres. Elle est enterrée au Lexington Cemetery, Fayette County, Kentucky[12],[22]. Breckinridge, nommée l'une des Kentucky Women Remembered (en) en 1996 car elle « était considérée par certains comme une militante, comme l'une des suffragettes les plus actives du Kentucky et comme une fervente partisane du dix-neuvième amendement »[23]. Dans leur livre, A New History of Kentucky, Lowell H. Harrison et James C. Klotter, affirment que Breckinridge est la femme la plus influente de l'État. Son portrait est affiché en permanence au Capitole de l'État du Kentucky[24]. Ses articles sont conservés dans les bibliothèques de l'université du Kentucky[25].

Publications modifier

Bibliographie modifier

  • (en) Sophonisba Breckinridge, Madeline McDowell Breckinridge: a Leader in the New South, Chicago (Illinois), University of Chicago Press, , 275 p. (lire en ligne)
  • (en) Melba Porter Hay et Marjorie J. Spruill, Madeline McDowell Breckinridge and the Battle for a New South (Topics in Kentucky History), University Press of Kentucky, , 353 p. (ISBN 0813125324, lire en ligne)

Références modifier

  1. a et b (en) Sophonisba Preston Breckenridge, Madeline McDowell Breckinridge: A Leader in the New South, Chicago (Illinois), The University of Chicago Press, (lire en ligne), p. 10-12
  2. (en) Dr Thomas D. Clark, « Biographical sketch, Henry Clay », Ashland, the Henry Clay Estate (consulté le )
  3. (en) Sophonisba Preston Breckenridge, Madeline McDowell Breckinridge: A Leader in the New South, Chicago (Illinois), The University of Chicago Press, (lire en ligne), p. 205
  4. (en) Richard Sowers, The Kentucky Derby, Preakness and Belmont Stakes: A Comprehensive History, McFarland, (ISBN 978-0-7864-7698-5, lire en ligne), p. 58
  5. a b c et d (en) John Dean Wright, Lexington: Heart of the Bluegrass, University Press of Kentucky, (ISBN 978-0-912839-06-6, lire en ligne), p. 138
  6. a b c d e f g h et i (en) Melba Porter Hay, The Kentucky Encyclopedia, University Press of Kentucky (ISBN 978-0-8131-2883-2, lire en ligne), p. 118-119
  7. (en) Sophonisba Preston Breckenridge, Madeline McDowell Breckinridge: A Leader in the New South, Chicago (Illinois), The University of Chicago Press, (lire en ligne), p. 14-15
  8. a b et c (en) Lowell H. Harrison et James C. Klotter, A New History of Kentucky, University Press of Kentucky, (ISBN 978-0-8131-3708-7, lire en ligne), p. 283
  9. (en) Sophonisba Preston Breckenridge, Madeline McDowell Breckinridge: A Leader in the New South, Chicago, Illinois, The University of Chicago Press, (lire en ligne), p. 24
  10. (en) Sophonisba Preston Breckenridge, Madeline McDowell Breckinridge: A Leader in the New South, Chicago, Illinois, The University of Chicago Press, (lire en ligne)
  11. (en) Melba Hay, Madeline McDowell Breckinridge and the Battle for a New South, University Press of Kentucky, , xi–xii, 79, 81–82, 85, 97, 111, 113, 123, 207, 238 (ISBN 978-0-8131-7326-9, lire en ligne)
  12. a et b (en) Lindsey Apple, The Family Legacy of Henry Clay: In the Shadow of a Kentucky Patriarch, University Press of Kentucky, (ISBN 978-0-8131-3411-6, lire en ligne), p. 238
  13. (en) « Women in Kentucky - Reform: Madeline McDowell Breckenridge » [archive du ], Women in Kentucky (consulté le )
  14. a b c et d (en) « Madeline McDowell Breckinridge | American social reformer », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  15. Board of Education ou School Board selon le lieu est aux États-Unis un organisme local, en général à l'échelle d'une ville ou d'un comté, chargé de l'enseignement scolaire, une sorte de rectorat, avec des pouvoirs supérieurs. C'est un organisme collégial, ce qu'indique le terme board, qu'on peut traduire par bureau, service, agence ou commission et il est dirigé par des élus. Ses responsabilités exactes peuvent varier selon l'État dans lequel il se trouve. Il est normalement chargé de la construction et de l'entretien des bâtiments, recrute et paye le personnel, notamment les professeurs, organise les transports scolaires. Ces tâches sont financées par des impôts qu'il a le pouvoir de lever.
  16. Board of Education ou School Board selon le lieu est aux États-Unis un organisme local, en général à l'échelle d'une ville ou d'un comté, chargé de l'enseignement scolaire, une sorte de rectorat, avec des pouvoirs supérieurs. C'est un organisme collégial, ce qu'indique le terme board, qu'on peut traduire par bureau, service, agence ou commission et il est dirigé par des élus. Ses responsabilités exactes peuvent varier selon l'État dans lequel il se trouve. Il est normalement chargé de la construction et de l'entretien des bâtiments, recrute et paye le personnel, notamment les professeurs, organise les transports scolaires. Ces tâches sont financées par des impôts qu'il a le pouvoir de lever.
  17. (en) Dawson, Kristen, « Kentucky white women win school suffrage rights statewide », Kentucky Woman Suffrage Project's Timeline, H-Kentucky Network in H-Net Commons, (consulté le )
  18. Board of Education ou School Board selon le lieu est aux États-Unis un organisme local, en général à l'échelle d'une ville ou d'un comté, chargé de l'enseignement scolaire, une sorte de rectorat, avec des pouvoirs supérieurs. C'est un organisme collégial, ce qu'indique le terme board, qu'on peut traduire par bureau, service, agence ou commission et il est dirigé par des élus. Ses responsabilités exactes peuvent varier selon l'État dans lequel il se trouve. Il est normalement chargé de la construction et de l'entretien des bâtiments, recrute et paye le personnel, notamment les professeurs, organise les transports scolaires. Ces tâches sont financées par des impôts qu'il a le pouvoir de lever.
  19. (en) « Fayette Equal Rights Association records, 1917-1920 », Lexington (Kentucky), University of Kentucky Libraries, Special Collections (consulté le )
  20. (en) « Woman's Democratic Club papers, 1910-1945, 1920-1932 (bulk dates) », Lexington (Kentucky), Special Collections, University of Kentucky Libraries (consulté le )
  21. (en) James Duane Bolin, Bossism and Reform in a Southern City: Lexington, Kentucky, 1880-1940, University Press of Kentucky (ISBN 978-0-8131-2875-7, lire en ligne), p. 57
  22. (en) « Madeline McDowell Breckinridge (1872-1920) -... », sur fr.findagrave.com (consulté le )
  23. (en) « Honorées », Daily News,‎ (kentucky-women-remembered, consulté le )
  24. (en) « Notes to Part 1: “If they remembered this…” », dans Many Pious Women, DE GRUYTER, (ISBN 978-3-11-026208-7, lire en ligne)
  25. (en) « Madeline McDowell Breckinridge Papers, 1867, 1888-1923, 52M3 », Lexington (Kentucky), Special Collections, University of Kentucky Libraries (consulté le )

Voir aussi modifier

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