M19 (amas globulaire)

amas globulaire de la constellation d'Ophiuchus, situé à seulement 20 000 années-lumière du système solaire, caractérisé par sa forme ovale

M19
Image illustrative de l’article M19 (amas globulaire)
L'amas globulaire Messier 19 par le télescope spatial Hubble.
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Ophiuchus
Ascension droite (α) 17h 02m 37,7s[1]
Déclinaison (δ) −26° 16′ 05″ [1]
Magnitude apparente (V) 6,8[2]
Dimensions apparentes (V) 17 [2]

Localisation dans la constellation : Ophiuchus

(Voir situation dans la constellation : Ophiuchus)
Astrométrie
Distance environ 8,6 kpc (∼28 000 al)[3]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Amas globulaire
Classe VIII [2]
Galaxie hôte Voie lactée
Masse 1 100 000[4] M [4]
Dimensions 140 ∼ [5]
Magnitude absolue -9,18[3]
Âge 11,90 × 109 a [6]
Particularité(s) =
Découverte
Découvreur(s) Charles Messier[7]
Date [7]
Désignation(s) NGC 6273
CGL 52
ESO 518-SC7[2]
Liste des amas globulaires

M19 (ou NGC 6273) est un amas globulaire situé dans la constellation d'Ophiuchus à environ 28 050 a.l. (8,6 kpc) du Soleil et à 5 220 a.l. (1,6 kpc) du centre de la Voie lactée[3]. Il a été découvert par l'astronome français Charles Messier en 1764[7].

La vitesse radiale héliocentrique de cet amas est égale à (145,54 ± 0,59) km/s[8].

Observation modifier

L'amas se situe dans une région assez isolée du ciel et est donc assez difficile à repérer. Il se situe à 7° d'Antarès, l'étoile la plus brillante du Scorpion. Sa luminosité assez élevée permet de l'observer aux jumelles sous la forme d'une tache diffuse. Un télescope de 200 mm est nécessaire pour discerner certaines de ces étoiles les plus brillantes.

 
Localisation de M19.

Caractéristiques modifier

Forme modifier

La plupart des amas globulaires sont presque sphériques, mais Messier 19 fait exception. En fait, c'est l'un des amas globulaires connus qui présente le plus grand degré d'aplatissement[5], avec une excentricité égale à 0,27[9]. Cet aplatissement est sans doute causé par sa proximité avec le centre de la Voie lactée en raison des forces de marée qu'il subit.

Métallicité, âge et masse modifier

Selon Forbes et Bridges, sa métallicité est estimée à −1,53 [Fe/H] et son âge d'environ 11,90 milliards d'années[6].

Selon une étude publiée en 2011 par J. Boyles et ses collègues, la métallicité de l'amas globulaire Messier 19 est égale à -1,74 et sa masse est égale à 1 100 000  . Dans cette même étude, la distance de l'amas est estimée à environ 8,8 kpc (∼28 700 al)[4]. La base de données Simbad indique trois références récentes pour la métallicité de M19, les valeurs varient de -1,40 à -1,612[8].

La métallicité d'un objet céleste est le logarithme du rapport de sa concentration en fer sur celle du Soleil. Une métallicité de -1,612 à -1,40 signifie que la concentration en fer de M19 est comprise entre 2,4 % et 4,0 % de celle du Soleil. Après le Big Bang, l'Univers étant surtout composé d'hydrogène et d'hélium, la métallicité était pratiquement nulle. L'univers s'est progressivement enrichi en métaux (éléments plus lourds que l'hélium) grâce à la synthèse de ceux-ci dans le cœur des étoiles. La métallicité des amas du halo de la Voie lactée varie d'un centième à un dixième de la métallicité solaire, ce qui signifie que ces amas se décomposent en deux sous-groupes, les relativement jeunes et les vieux[10]. Selon sa métallicité, M19 serait donc un amas relativement jeune, âgé de 11,9 milliards d'années[6].

Les étoiles de M19 modifier

Selon une étude publiée en 2015, M19 fait partie d'une nouvelle classe d'amas globulaire que les auteurs ont appelée « amas complexes de fer »[11]. Ces amas se distinguent des autres par une grande dispersion de métallicité. Celle de M19 variant de -1,80 à 1,30, ce qui indique que M19 est composé d'au moins deux populations distinctes d'étoiles. NGC 6273 rejoint d'autres amas dans cette catégorie comme Omega Centauri, M2, M22 et NGC 5286[11]. On peut aussi ajouter à cette liste M62[12].

Une étude publiée en 1978 indique la présence de huit étoiles variables dans ou aux alentours de cet amas. De celles-ci, trois sont de type RR Lyrae, quatre des céphéides de type II avec des périodes variant de 2,4 à 16,9 jours[13].

Galerie modifier

Notes et références modifier

  1. a et b (en) « Results for object NGC 6273 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
  2. a b c et d « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke», NGC 6200 à 6299 », sur astrovalleyfield.ca (consulté le )
  3. a b et c (en) « CATALOG OF PARAMETERS FOR MILKY WAY GLOBULAR CLUSTERS : THE DATABASE, Compiled by William E. Harris, McMaster University » (consulté le )
  4. a b et c J. Boyles, D. R. Lorimer, P. J. Turk, R. Mnatsakanov, S. Lynch, S. M. Ransom, P. C. Freire et K. Belczynski, « YOUNG RADIO PULSARS IN GALACTIC GLOBULAR CLUSTERS », The Astrophysical Journal, vol. 742, no 1,‎ , p. 12 pages (DOI 10.1088/0004-637X/742/1/51, Bibcode 2011ApJ...742...51B, lire en ligne [PDF])
  5. a et b « Observatoire de Paris, Messier 62 » (consulté le )
  6. a b et c Duncan A. Forbes et Terry Bridges, « Accreted versus in situ Milky Way globular clusters », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 404#3,‎ , p. 1203-1214 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2010.16373.x, Bibcode 2010MNRAS.404.1203F, lire en ligne)
  7. a b et c (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 6273 » (consulté le ).
  8. a et b (en) « Simbad, M 62 -- Globular Cluster » (consulté le )
  9. Sidney van den Bergh, « THE FLATTENING OF GLOBULAR CLUSTERS », The Astronomical Journal, vol. 135, no 5,‎ , p. 1731-1737 (DOI 10.1088/0004-6256/135/5/1731, lire en ligne [PDF])
  10. « Université de Liège, Département d'Astrophysique, Géophysique et Océanographie, Amas globulaire » (consulté le )
  11. a et b Christian I. Johnson, R. Michael Rich, Catherine A. Pilachowski, Nelson Caldwell, Mario Mateo, John I. Bailey et Jeffrey D. Crane, « A SPECTROSCOPIC ANALYSIS OF THE GALACTIC GLOBULAR CLUSTER NGC 6273 (M19) », The Astronomical Journal, vol. 150, no 2,‎ (DOI 10.1088/0004-6256/150/2/63, lire en ligne [PDF])
  12. A. P. Milone, « Helium and multiple populations in the massive globular cluster NGC 6266 (M 62) », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 466, no 2,‎ , p. 1672-1684 (DOI 10.1093/mnras/stu2198, Bibcode 2015MNRAS.446.1672M, lire en ligne [html])
  13. Christine Coutts, Clement Sawyer Hogg et Helen Sawyer Hogg, « VARIABLE STARS IN THE GLOBULAR CLUSTER MESSIER 19 », The Astronomical Journal, vol. 83, no 2,‎ , p. 167-171 (DOI 10.1088/0004-6256/140/6/1766, Bibcode 2010AJ....140.1766C, lire en ligne [PDF])

Voir aussi modifier

Liens externes modifier

      •  NGC 6265  •  NGC 6266  •  NGC 6267  •  NGC 6268  •  NGC 6269  •  NGC 6270  •  NGC 6271  •  NGC 6272  •  NGC 6273  •  NGC 6274  •  NGC 6275  •  NGC 6276  •  NGC 6277  •  NGC 6278  •  NGC 6279  •  NGC 6280  •  NGC 6281