Lucy Krohg

modèle et galeriste française

Lucy Krohg née Cécile Vidil le à Issy-les-Moulineaux et morte le à Oslo[2], est une modèle, une artiste et une galeriste française. Elle est une figure importante des années folles en France.

Lucy Krohg
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 86 ans)
OsloVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Cécile VidilVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Conjoint
Per Krohg (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Guy Krohg (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Archives conservées par

Biographie modifier

Famille modifier

Cécile Vidil est la fille de François Victor Vidil, un boulanger français[3], et de Cécile Jampen d'origine germano-suisse[4]. Bien que douée, elle ne reste pas à l’école et devient successivement apprentie charcutière puis couturière[5],[6].

Muse modifier

Au printemps 1910, le peintre norvégien Per Krohg la rencontre alors qu'elle pose à l'académie Matisse[5]. Durant l’automne 1910, Lucy Krohg pose pour Jules Pascin, un peintre américain avec lequel elle aura une aventure[6], celui-ci restant attaché à Hermine David, sa femme et peintre française[5].

 
Pause café entre deux séances de pause, les deux modèles sont, à gauche Lucy Krohg et à droite Céline Coupet-Howard. Au centre, le peintre norvégien Per Krohg. (Atelier du sculpteur américain Cecil Howard ,1910-13)

Au début de l'année 1911, Cécile Vidil et Per Krohg démarrent une relation amoureuse tandis que ce dernier réalise des tableaux intimes d'elle qu'il expose au Salon des indépendants[5]. Comme Cecil et Céline Howard, dont ils sont très proches, ce sont des danseurs passionnés. Au bal Bullier, les Krohg sont surnommés « le couple doré »[5], et à l’époque de l’Armory Show, ils font des tournées de danse professionnelle dans les pays scandinaves[7] et danseront devant le roi et la reine de Suède[5].

« Les deux jeunes gens [Lucy et Per Krogh] semblaient se plaire. Ils avaient appris à danser en regardant les autres et dansaient si bien, le tango notamment, et la java, que Oda, la mère de Per, avait eu l'idée d'en faire un spectacle sinon à Paris, du moins à Oslo […] »

Lucy Krohg est aussi une artiste et elle exposa en à Copenhague ses poupées et écharpes peintes avec les tableaux de Per Krohg, recevant des critiques positives[4],[5].

Ils rentrent ensuite à Paris et vivent dans l'ancien studio de Paul Gaugin rue Vercingétorix[5]. Ils se marient le [8]. Au printemps 1916, le couple repart pour la Norvège car Per Krohg y connait le succès[5]. Ils ont un fils Guy en [5]. La famille rentre fin 1918 à Paris et habite rue Joseph-Bara[5].

 
Hermine et Lucy (1921)

Hermine David et Jules Pascin partent vivre aux États-Unis pendant la Première Guerre mondiale et ne reviennent qu'en . À leur retour, Pacsin retombe amoureux de Lucy Krohg au printemps 1921 mais cette dernière demande que leur liaison reste secrète pour raison familiale[9]. Entretemps, Per Krohg tombe amoureux de Thérèse Treize[9]. Lucy Krohg continue de poser pour Pascin et s'occupe également de lui trouver des modèles comme Claudia Loiseaux[9].

À la suite de l'absence de Pascin pour l'ouverture d'une exposition consacrée à sa peinture dans la galerie de Georges Petit, Lucy Krohg se rend chez lui le pour le découvrir pendu avec au mur l'inscription au sang « Adieu Lucy »[9]. Lucy Krohg et Hermine David sont les deux héritières du testament de Pascin[10].

Galerie d'art modifier

Alors l'une des rares galeristes femmes de l’époque[4], Lucy Krohg ouvre une galerie d'art en 1932 au 10bis place Saint-Augustin et y vend des toiles de Pascin[10]. Parmi les autres artistes qu'elle expose, on peut citer André Helluin (en 1969)[11] et Tsugouharu Foujita[12], Marcel Gromaire, Pierre Dubreuil, Oskar Kokoschka, Edouard Goerg, Suzanne Valadon, Carlos Botelho, Zoum Walter, Jacqueline Lamba[4], Jacques Le Chevallier[13], Jean Dorville[14], Marie-Thérèse Auffray[15], Jean Oberlé, Paul Breyer et Ibrahim Shahda. En , l'exposition à la galerie Lucy Krohg de Rudolph Polder lui fait obtenir de bonnes critiques[16].

Modèle modifier

Références modifier

  1. « ark:/36937/s005afeaa5f35612 », sous le nom KROHG Lucy (consulté le )
  2. Archives départementales des Hauts-de-Seine, commune d'Issy-les-Moulineaux, année 1891, acte de naissance no 59, vue 17/66 (avec mention marginale de décès)
  3. (nb) Trygve Nergaard, « Per Krohg », dans Norsk biografisk leksikon, (lire en ligne)
  4. a b c et d (en-US) « Online exhibition Lucy Krohg: getting past the notion of muse », sur Past/Not Past (consulté le )
  5. a b c d e f g h i j et k Klüver et Martin 2013, p. 306
  6. a et b Dan Franck, Le temps des Bohèmes, Grasset, (ISBN 978-2-246-85804-1, lire en ligne)
  7. André Bay, Adieu Lucy : Le roman de Pascin, vol. 1, Paris, Albin Michel, , 427 p. (ISBN 2-226-01959-6, lire en ligne), p. 104
  8. Klüver, Billy; Martin, Julie (1985), Kiki's Paris : artists and lovers 1900-1930, Abrams (ISBN 978-0-8109-1210-6)
  9. a b c et d Klüver et Martin 2013, p. 307
  10. a et b Klüver et Martin 2013, p. 308
  11. « Pacé. André Helluin, un peintre méconnu maintenant reconnu », Ouest-France, .
  12. Sylvie Buisson, Léonard-Tsuguharu Foujita, ACR Édition, 2001.
  13. Raymond Cogniat, Jacques le Chevallier, catalogue d'exposition, galerie Lucie Krohg, 1938.
  14. « Jean Dorville (1902-1985). " Vue du Sacré-Cœur, Montmartre". Vers 1940. - Gouaches », sur www.proantic.com (consulté le )
  15. « BIOGRAPHIE », sur Marie-Thérèse AUFFRAY, (consulté le )
  16. George Besson, « A travers les galeries », Les Lettres Françaises,‎

Bibliographie modifier

  • (en) Jill Berk Jiminez (dir.), Billy Klüver et Julie Martin, Dictionary of Artists' Models : Lucy krohg, Routledge, (ISBN 978-1-135-95914-2, lire en ligne), p. 306-308

Liens externes modifier