Lucien Nicot

journaliste français

Lucien Nicot, né le à Metz et mort le à Paris, est un journaliste français.

Biographie modifier

Lucien Nicot est le fils de Joséphine Lambert et de Paul Nicot, limonadier de la place Napoléon à Metz[1]. Après l'annexion de l'Alsace-Moselle, la famille Nicot opte pour la nationalité française.

Élève de l’École normale de la rue Marchant à Metz puis du Lycée Louis-le-Grand de Paris, où il obtient le prix d'histoire et de géographie aux concours de 1870 et 1872, Lucien Nicot sert comme volontaire dans l'armée française entre 1873 et 1874[2].

Parti à New York en 1875[2], il y fait ses débuts de journaliste au Courrier des États-Unis[3], dont il est le secrétaire de rédaction. Également correspondant du Courrier de Meurthe-et-Moselle de Nancy, il en rejoint la rédaction en juin 1879 puis, trois mois plus tard[2], en devient le codirecteur aux côtés de Paul Sordoillet. Entré en désaccord avec ce dernier, Nicot démissionne de ses fonctions le [4]. Il collabore ensuite à la Revue alsacienne d'Eugène Seinguerlet[5].

 
Caricatures de Lucien Nicot, Charles Lalou et Francis Laur par Charles Gilbert-Martin (Le Don Quichotte, 14 septembre 1889).

Recommandé par le sénateur Varroy à Adrien Hébrard, Nicot échoue cependant à entrer au Temps, la rédaction de ce quotidien étant au complet[4]. Il rejoint alors la rédaction de La France de Charles Lalou[6] et collaborera pendant plus de quatorze ans à ce journal, dont il sera le secrétaire de rédaction[3]. Au milieu des années 1880, il est également le correspondant de La Patrie de Montréal et du Moniteur de la Moselle de Metz[2].

Spécialisé dans les questions militaires[3], Nicot se signale par son patriotisme revanchard et son antigermanisme. Ce nationalisme l'entraîne dans le mouvement boulangiste, dont il est l'un des candidats lors des élections législatives de 1889. Il se présente ainsi dans la première circonscription du 11e arrondissement de Paris, dont le député sortant est l'ancien président du conseil Charles Floquet. Pendant la campagne, ses adversaires anti-boulangistes l'accusent d'avoir détourné des fonds du Courrier de Meurthe-et-Moselle quand il en était l'un des directeurs[4]. Au premier tour, Nicot obtient 31,7 % des suffrages et arrive en seconde position entre Floquet (46,6 %) et le socialiste Jean Allemane (12,2 %). Renforçant son avance par le désistement d'Allemane en sa faveur, Floquet est réélu au second tour, battant Nicot avec 62 % des voix.

En , Nicot quitte La France, qui vient d'être acquise par Hypolite Hostein. Entré depuis peu au Jour, dont le rédacteur en chef est André Vervoort, il devient le secrétaire de la rédaction de ce journal[7]. En , il devient le rédacteur en chef de La Cocarde, journal nationaliste et antisémite du soir[8]. Quelques mois plus tard, au printemps 1900, il entre au Gaulois, dont il restera le collaborateur jusqu'à sa mort.

Pendant la Première Guerre mondiale, l'un de ses fils est tué au combat[3].

Après une courte maladie[3], Nicot meurt à son domicile du no 8 de la rue Lallier le [9]. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise, d'abord dans une sépulture provisoire puis dans une tombe de la 79e division[10].

Notes et références modifier

  1. Archives municipales de Metz, état civil, registre des naissances de 1854, acte no 799 (vue 247 sur 410).
  2. a b c et d Quépat, p. 363.
  3. a b c d et e Le Gaulois, 20 avril 1920, p. 1.
  4. a b et c La France, 19 septembre 1889, p. 1.
  5. Le Siècle, 29 octobre 1881, p. 3.
  6. La France, 1er avril 1882, p. 1.
  7. La France, 1er janvier 1897, p. 1.
  8. L'Intransigeant, 21 octobre 1899, p. 2.
  9. Archives de Paris, état civil du 9e arrondissement, registres des décès de 1920, acte no 589 (vue 23 sur 31).
  10. Archives de Paris, registres journaliers des inhumations, Père-Lachaise, 17 septembre 1920, no 3026 (vue 27 sur 31).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Nérée Quépat, Dictionnaire biographique de l'ancien département de la Moselle, Paris, Alphonse Picard, 1887, p. 363-364.

Liens externes modifier