Louis Leprince-Ringuet

physicien français
Louis Leprince-Ringuet
Fonctions
Président
Mouvement européen-France
-
Président
Jeunesses musicales de France
-
Fauteuil 35 de l'Académie française
-
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière de Courcelles-Frémoy (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Marie Edmond Louis Leprince-Ringuet
Nationalité
Formation
Activités
Famille
Père
Parentèle
Auguste Émile Leprince-Ringuet (d) (arrière-grand-parent côté paternel)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Collège de France (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Maître
Distinctions

Louis Leprince-Ringuet, né le à Alès et mort le à Paris[1], est un physicien, ingénieur en télécommunications, historien des sciences et essayiste français.

Biographie modifier

Famille modifier

Louis Marie Edmond Leprince-Ringuet, fils de Félix Leprince-Ringuet, directeur de l'École des mines, et de Marie Stourm, petit-fils de René Stourm, de l'Institut, et arrière-petit-fils du sculpteur Victor Paillard, a été élève à l'École polytechnique (X1920N, sorti 28e en 1922 sur 205 élèves). Une bonne partie de sa famille est aussi issue de Polytechnique : Leprince-Ringuet, Félix Adrien Louis (X 1892 ; père ; 1873-1958), Leprince-Ringuet, Henri René André (X 1899 ; oncle ; 1878-1961), Leprince-Ringuet, Jean Marie Gabriel (X 1923 ; frère ; 1904-1992).)

Il se marie en 1929 avec Denise Paul-Dubois, petite-fille de Paul Dubois et d'Hippolyte Taine. Devenu veuf après sept mois de mariage, il se remarie avec Jeanne Motte la même année. Ils auront ensemble sept enfants, dont Dominique Leprince-Ringuet qui se tuera en 1966 lors de l'ascension du mont Huascaran au Pérou[2].

Études modifier

Louis Leprince-Ringuet poursuit ses études à Supélec de 1920 à 1923, puis à Télécom Paris (promotion 1925, année de sortie)[3], avant de devenir ingénieur au Service des câbles sous-marins.

Physicien, chercheur et enseignant modifier

À partir de 1929, Louis Leprince-Ringuet travaille avec Maurice de Broglie au laboratoire de physique des rayons X. C'est grâce à ce dernier — qu'il qualifiera plus tard de « père spirituel » — qu'il commence à travailler sur ce qui deviendra sa spécialité, la physique nucléaire. Il crée son propre laboratoire de physique nucléaire.

Dans la quête du méson nucléaire, Leprince-Ringuet découvre une particule beaucoup plus massive en 1941. L'existence de cette particule est mise en doute, jusqu'à la confirmation de l'existence du méson K+ par George Rochester (en) et Clifford Butler (en) en 1947[4],[5].

Il enseigne la physique à l'École polytechnique de 1936 à 1969 (succédant à Charles Fabry) et au Collège de France de 1959 à 1972. À partir de 1949, il est membre de l'Académie des sciences. En 1958, il obtient la nomination d'un 3e professeur de physique à Polytechnique : Bernard Gregory.

Il est de 1951 à 1971 commissaire à l’Énergie atomique.

En 1953, il a inventé le terme « hypéron » pour désigner les particules plus lourdes qu'un nucléon[5],[6].

Il obtient de nombreux titres de reconnaissance par ses pairs tels que plusieurs prix de l'Académie des sciences et de la Société française de physique (prix Félix-Robin 1942). Il se définit lui-même comme physicien expérimentateur et accorde une grande importance à l'expérimentation.

Catholique pratiquant, il réfléchit beaucoup aux relations entre la science et la religion. Dès 1949, il est président de l'Union catholique des scientifiques français. En 1961, il devient membre de l'Académie pontificale des sciences.

Écrivain et vulgarisateur modifier

Auteur de plusieurs livres (sur des sujets politiques et de société) et lauréat du prix littéraire Ève-Delacroix en 1958[7], Louis Leprince-Ringuet est élu membre de l'Académie française en 1966[7].

Il anime sur la première chaîne de télévision[8] un Quart d'heure de 1967 à 1969[9].

Activités dans la société modifier

Louis Leprince-Ringuet a été président des Jeunesses musicales de France de 1971 à 1983.

Son engagement en faveur de l'Europe l'amène à être président de l'Organisation française du Mouvement européen de 1974 à 1990.

La Fondation Louis Leprince-Ringuet, actuellement intégrée dans la fondation Mines-Télécom, avait pour but de promouvoir recherche et enseignement de Télécom Paris[10]. Elle avait une plaque dans le hall côté rue Barrault des anciens locaux à Paris.

Divers modifier

On peut aussi citer ses passions pour deux autres domaines où son talent était reconnu : la peinture[11],[12] (il a été président-fondateur de Arplastix) et le tennis[13],[14].

Fumeur de pipe, il attribuait sa longévité à sa consommation quotidienne de pommes[15].

Il est inhumé au cimetière de Courcelles-Fremoy[16].

Fiction modifier

Louis Leprince-Ringuet a joué son propre rôle dans Pauline et l'Ordinateur, le film de Francis Fehr sorti en 1978[17].

Liens entre les membres de la famille modifier

  • Paul François Martin Pierre Leprince ( à Laval - ) x le à Laval[Lequel ?] Jeanne Jarry (1771-1840)

Distinctions et hommages modifier

Professeur honoraire au Collège de France et à l'École polytechnique, membre de l'Académie française, membre de l'Académie des sciences en 1949 dans la section Physique. Membre non résidant de l'Académie de Nîmes[18].

Son nom a été donné à un collège à La Fare les Oliviers (Bouches du Rhône) et également à Genas (Rhône). Le Laboratoire Leprince-Ringuet, qu'il a fondé en 1936, a également été nommé en son honneur en 2002, étant auparavant connu sous le nom de Laboratoire de physique nucléaire des hautes énergies (LPNHE-X).

Il a reçu la grande médaille d'or avec plaquette d'honneur de l'association Arts-Sciences-Lettres.

Il est également mentionné de façon assez transparente dans la chanson Alligators 427 d'Hubert-Félix Thiéfaine où le chanteur dit : « sur mon compteur électrique, j'ai le portrait du Prince Ringard ».

Ouvrages modifier

  • 1933 : Les Transmutations artificielles (Hermann)
  • 1937 : Cours de physique de l'École polytechnique (avec révisions annuelles) (École polytechnique)
  • Les rayons cosmiques: les mésotons (préf. Maurice de Broglie, nouvelle édition en 1949 dans la même collection avec le titre:"Les rayons cosmiques: les mésons"), Paris, Albin Michel, coll. « Sciences d'aujourd'hui », , 373 p. (BNF 32375116)
  • 1952 : Les Inventeurs célèbres (en collaboration avec son père, Félix Leprince-Ringuet) (Editio)
  • 1956 : Des Atomes et des hommes (Fayard)
  • 1957 : Les Grandes Découvertes du XXe siècle (en collaboration) (Larousse)
  • 1959 : Cours de physique nucléaire au Collège de France (cours publié chaque année par le laboratoire du Collège de France)
  • 1963 : collection de vulgarisation « Le Bilan de la Science » (direction de cette collection)
  • 1965 : La Science contemporaine. Les Sciences physiques et leurs applications (en collaboration, 2 tomes) (Larousse)
  • 1973 : Science et Bonheur des hommes (Flammarion)
  • 1976 : Leprince-Ringuet -- Le bonheur de chercher, interview par Jean Puyo, Le centurion, (ISBN 2-7654-0142-X)
  • 1978 : Le Grand Merdier ou l'espoir pour demain ? (Flammarion)
  • 1981 : La Potion magique (Flammarion)
  • 1982 : L'Aventure de l'électricité (Flammarion)
  • 1985 : Les Pieds dans le plat (Flammarion)
  • 1991 : Noces de diamant avec l'atome (Flammarion)
  • 1996 : Foi de physicien (Bayard)

Notes et références modifier

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. L'Écho républicain de la Beauce et du Perche, 15 juillet 1966 : "Dominique Leprince-Ringuet, fils du savant, meurt après avoir réussi l'ascension du mont Huascaran. Une avalanche de neige et de pierres se déclencha. Dominique Leprince-Ringuet, violemment frappé à la tête, fut emporté sans que ses comparses, eux-mêmes en mauvaise posture, ait pu lui porter secours."
  3. Annuaire des anciens élèves de l'ENST.
  4. Anella Naizot, « La découverte des mésons K dans les Alpes retranscrite par Jean Marc Richard », sur Fédération de Recherche André Marie Ampère – Université de Lyon, (consulté le )
  5. a et b (en) Bernard Degrange, Gérard Fontaine et Patrick Fleury, « Tracking Louis Leprince-Ringuet’s contributions to cosmic-ray physics », Physics Today, vol. 66, no 6,‎ , p. 8–8 (ISSN 0031-9228 et 1945-0699, DOI 10.1063/PT.3.1989, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Olivier Ravel, « Early cosmic ray research in France », Hal,‎ (lire en ligne)
  7. a et b « Louis LEPRINCE-RINGUET », sur www.academie-francaise.fr
  8. « PREMIER " QUART D'HEURE " DE M. LEPRINCE-RINGUET », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Ph.D., « Louis Leprince-Ringuet, pionnier de la vulgarisation », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Fondation Mines Alès », sur Fondation Mines-Télécom (consulté le )
  11. George Besson, « Jeanne Laillard, Dauchot, Leprince-Ringuet »; Les Lettres françaises, n°849, 10 novembre 1969.
  12. Emmanuel Bénézit: Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999. Voir Louis Leprince-Ringuet au tome 8 page 548.
  13. Louis Leprince-Ringuet dans Revue économique française Volumes 112-113 Société de géographie commerciale et d'études coloniales, 1990 « Je suis venu disputer les finales de différents Corps d'Armée à Paris ; j'ai battu un joueur classé en seconde série, puis un autre, et je suis tombé en demi-finale contre un certain Paul Féret… »
  14. Louis Leprince-Ringuet Noces de diamant avec l'atome 1991 «… qui eurent lieu à Paris, après avoir passé plusieurs tours je fus éliminé honorablement par le jeune Paul Féret… »
  15. entretien avec Bernard Pivot dans Apostrophes
  16. Cimetières de France et d'ailleurs
  17. « Louis Leprince-Ringuet », sur Allociné (consulté le ).
  18. https://academiedenimes.org/site/wp-content/uploads/2011/11/FB-Michel.pdf
  19. J.R. no 34 janvier 1951 ; no 200 ; no 210 1966 et notices de l'Académie des sciences.
  20. BO PTT 1954, 54 Cab 4, Page 21

Voir aussi modifier

Liens externes modifier

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