Louis Joseph Le Poittevin de La Croix-Vaubois

Louis-Joseph de la Croix-Vaubois
Louis Joseph Le Poittevin de La Croix-Vaubois

Nom de naissance Louis-Joseph Le Poittevin de La Croix
Naissance
Anvers (Royaume uni des Pays-Bas)
Décès (à 73 ans)
Quai Voltaire (7e arrondissement de Paris)
Grade Général de division
Années de service 1837 – 1880
Commandement Grenadiers de la Garde impériale
3e régiment de tirailleurs algériens
Conflits Conquête de l'Algérie
Guerre de 1870
Faits d'armes Siège de Zaatcha
Révolte de Mokrani
Distinctions Grand-croix de la Légion d’honneur
Grand-croix de l’Ordre de Saint-Stanislas
Commandeur de l’Ordre pontifical de Saint-Grégoire le Grand
Nichan Iftikhar

Louis-Joseph de la Croix-Vaubois (1815-1889) est un général de division français, grand-croix de la Légion d'honneur, ayant pris part à la conquête de l'Algérie entre la Monarchie de Juillet et la Troisième République. Pendant la guerre de 1870, il commande une brigade de grenadiers de la Garde impériale de Napoléon III.

Biographie modifier

Louis-Joseph Le Poittevin de La Croix naît le 23 mars 1815 à Anvers. Sa mère, Marie-Thérèse de Visser (1784-1844), est la fille d’un bourgmestre d’Anvers au pouvoir lors de l’annexion française de 1794. Son père, Anne-Louis Joseph Le Poittevin de La Croix, est le fils de Louis-Antoine Le Poittevin de La Croix (1753-1839), receveur des fermes à Paris sous l’Ancien Régime puis receveur des douanes d’Anvers après la Révolution et sous l’Empire.

Il intègre l’École militaire de Saint-Cyr en 1832, puis l’École d'état-major en 1834[1],[2],[3]. Poittevin de la Croix est affecté en 1837 au 63e régiment d'infanterie et séjourne pendant deux ans en Algérie. Stationné à Paris, il est nommé capitaine au régiment des zouaves en décembre 1840 et regagne l’Afrique. Le général Bugeaud, nommé gouverneur général de l'Algérie par Adolphe Thiers (alors ministre de Louis-Philippe Ier), mène à partir de 1841 une politique de la terre brûlée et des « enfumades » face aux tribus n’ayant pas fait acte de soumission. L’émir Abdelkader se rend en 1847.

Le capitaine de la Croix participe pendant ces années à plusieurs affrontements[4]. Il se distingue lors du siège de l’oasis de Zaatcha, le 26 novembre 1849. Éraflé à la tête par un coup de feu, il fait exploser un mur de la maison ou s’est retranché le meneur de la révolte[1],[2],[3], Bouziane, un cheikh reconnu par ses partisans comme le Mahdi. Les Français massacrent les 1 500 habitants de l’oasis et décapitent Bouziane et son fils de quinze ans. Conservés à Paris comme trophées, leurs crânes sont restitués à la république algérienne par le président Macron en juillet 2020[5].

En janvier 1850, Poittevin de la Croix devient chef de bataillon au 2e d’infanterie légère d'Afrique. Au mois d’août, il épouse à Agen sa cousine germaine Marie-Françoise, petite-fille du comte de Vaubois. Lieutenant-colonel au 68e régiment d'infanterie en 1855, il est promu colonel en 1858 au 3e régiment de tirailleurs algériens[1],[2],[3]. En août 1860, en reconnaissance de sa conduite dans les ravins de la Kabylie orientale, il est cité à l'ordre général de l'armée d'Algérie. Il est élevé au rang de général de brigade en 1864 et commande la subdivision de Bône[1],[2],[3].

Général dans la garde impériale modifier

En décembre 1866, il est nommé général de la 2e brigade des grenadiers de la garde impériale de Napoléon III. Il est autorisé par décret du 17 avril 1869 à porter le nom de Vaubois, puis par décision du conseil du sceau des titres du 1er août 1870 à relever le titre du comte de Vaubois, grand-père maternel de son épouse). Pendant la guerre franco-prussienne, il participe à la défense de Metz. Sa monture est tuée à la bataille de Gravelotte[1],[2],[3]. Il est prisonnier des Prussiens du 29 octobre 1870 au 15 mars 1871.

Dernières années modifier

Élevé au rang de général de division, il est de retour en Kabylie afin de réprimer la révolte de Mokrani et de Cheikh El Haddad contre la colonisation française. La province de Constantine lui offre une épée d'honneur[1],[2],[3]. Il est rappelé en France en 1873 et placé à la tête de la 21e division d'infanterie[1],[2],[3].

Il est élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur le et prend sa retraite la même année[1],[2],[3].

Le général de la Croix-Vaubois meurt à Paris le [6].

Décorations modifier

Références modifier

  1. a b c d e f g et h « Prise de Zaatcha (1849) par le général Le Poittevin de La Croix » in Carnet de la sabretache, n° 136, 1903, pp. 334-340. Lire en ligne..
  2. a b c d e f g et h « Souvenirs du général de division Le Poittevin de La Croix, comte de Vaubois » in Carnet de la sabretache, 1908. Lire en ligne..
  3. a b c d e f g et h « Nécrologie : le général de division Le Poittevin de La Croix » in La revue du cercle militaire, 24 février 1889, p. 177. Lire en ligne.
  4. « Carnet de la Sabretache, revue militaire rétrospective, septième volume, 1908, Paris »
  5. « « La France remet à l’Algérie vingt-quatre crânes de résistants décapités au XIXe siècle et entreposés à Paris », article paru le 3 juillet 2020 dans Le Monde »
  6. Acte de décès à Paris 7e, n° 226, vue 29/31.

Bibliographie modifier

Sources contemporaines modifier

  • « Prise de Zaatcha (1849) par le général Le Poittevin de La Croix » in Carnet de la sabretache, n° 136, 1903, pp. 334-340. Lire en ligne..
  • « Souvenirs du général de division Le Poittevin de La Croix, comte de Vaubois » in Carnet de la sabretache, 1908. Lire en ligne..
  • « Nécrologie : le général de division Le Poittevin de La Croix » in La revue du cercle militaire, 24 février 1889, p. 177. Lire en ligne.

Sources modernes modifier

  • Michel Wattel et Béatrice Wattel (préf. André Damien), Les Grand’Croix de la Légion d’honneur : De 1805 à nos jours, titulaires français et étrangers, Paris, Archives et Culture, (ISBN 978-2-35077-135-9), p. 260.

Articles connexes modifier