Louis Barbotin

prêtre catholique français

Louis Barbotin, né le à Fontenay-le-Comte, et mort le au Tallud, est un prêtre catholique français, aumônier de l'Armée catholique et royale lors de la Guerre de Vendée.

Abbé Barbotin
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité

Biographie modifier

Louis Barbotin naît le à Fontenay-le-Comte. Son père est tailleur de pierre. Il est ordonné prêtre à Nantes le , et devient vicaire à Saint-Georges-des-Gardes[1].

Guerre de Vendée modifier

Il refuse la Constitution civile du clergé et devient alors prêtre insermenté. De ce fait, il est dénoncé et se réfugie à Nuaillé pour continuer à exercer le culte. Le , il se met au service de Jacques Cathelineau et devient aumônier de l'Armée catholique et royale avant de partir servir Jean-Nicolas Stofflet[1].

Il accompagne l'Armée catholique et royale de Vendée à la bataille de Cholet où il chante un Te Deum pour célébrer la victoire. À la bataille de Coron le , il bénit l'armée vendéenne puis assiste les blessés et soldats des deux camps après la bataille. On le retrouve à célébrer des messes à Vihiers, Chemillé et Chalonnes-sur-Loire[1].

Selon Jean-Clément Martin, l'abbé Barbotin fait partie des quelques rares prêtres réfractaires à s'engager activement dans la contre-révolution : « Il est présent aux combats de l'armée d'Anjou. Sa présence, pour le moins, parait acquise lors d'un massacre de prisonniers. En 1813, il se vantera publiquement d'avoir tué beaucoup de patriotes »[2].

L'ordre est donné aux troupes républicaines de s'emparer de lui, « à quelque prix que ce soit, de ruse ou de force ». Stofflet menace de le fusiller car Louis Barbotin se permet de vivement le reprendre à chaque juron païen. À mesure que l'influence de l'abbé Bernier grandit, la sienne finit par diminuer[1].

Fuite, condamnation et exil modifier

À la suite du désastre de la seconde bataille de Cholet, il traverse la Loire avec l'armée vendéenne et entame la Virée de Galerne. Il s'enfuit lors de la déroute de la bataille du Mans. Il retourne en 1794 à Saint-Georges-des-Gardes, où il se met à exercer en cachette. Le gouvernement le considère comme un « prêtre sanguinaire qui organisa la rébellion » et est déclaré « ennemi de la Révolution et du Gouvernement républicain ». Lors du Coup d'État du 18 fructidor an V, il continue à se cacher, et est condamné le à la déportation. Il se réfugie dans une ferme à Yzernay et y demeure jusqu'en 1800. À la demande insistante de certains de ces paroissiens, il retourne à Saint-Georges-des-Gardes, mais ses déclarations royalistes rendent sa présence indésirable pour les patriotes républicains[1].

Au printemps 1801, il est nommé à Vezins, mais il continue ses déclarations contre le gouvernement. Hostile au Concordat, il manifeste son désaccord en faisant chanter le Te Deum au lieu du Domine, Salvam fac Rem Publicam. Il est dénoncé, arrêté et exilé à Turin en 1802. Il y passe quatre ans[1].

Retour en France modifier

Par le truchement d'un ami, l'évêque de Poitiers Dominique Dufour de Pradt le nomme à son service. Il est nommé à Chanteloup, puis à Fenioux. Il arrive en 1818 à Allonne, il entre en conflit avec les libéraux qui lui reprochent son soutien à la royauté[1].

Quand Louis-Philippe arrive au pouvoir, il se range aux côtés de Charles X à travers des sermons fort virulents. L'adjoint au maire, Célestin Renaudon, dénonce en 1831 ses prises de position et l'aumônier est appréhendé par les soldats avant d'être enfermé à Parthenay. Alphonse Garnier, procureur du roi, interviendra en sa faveur et obtiendra sa libération[3],[4],[1].

À la suite de cette expérience malheureuse, il décide de démissionner en 1831 et se retire auprès de l'abbé Barreau, curé du Tallud. L'abbé Barbotin décédera le à proximité de Parthenay, dans le presbytère du Tallud[1].

Références modifier

  1. a b c d e f g h et i Port 1965, p. 233
  2. Martin 2014, p. 113.
  3. Abbé Barbotin chez Genenallone
  4. Henri Bourgeois, L'abbé Barbotin, 233 p., Imprimerie L.-P. Gouraud, 1908

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Jean-Clément Martin, La guerre de Vendée 1793-1800, Points, , 368 p.  
  • Célestin Port, Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou : A-C, t. 1, Angers, H. Siraudeau et Cie, , 2e éd. (BNF 33141105, lire en ligne)

Liens externes modifier