Loïc Bertrand

chercheur

Loïc Bertrand, né en 1974, est un scientifique français, physico-chimiste, chercheur à l'Université Paris-Saclay. C'est un spécialiste de l'étude par imagerie spectrale des matériaux anciens et patrimoniaux.

Loïc Bertrand

Naissance
Paris (France)
Nationalité France Française
Résidence France, Royaume-Uni
Domaines Physique, Chimie, Matériaux du patrimoine
Institutions Université Paris-Saclay, ENS Paris-Saclay, Synchrotron SOLEIL
Diplôme École polytechnique, École des mines de Paris, Université Pierre-et-Marie-Curie
Directeur de thèse André Rassat

Biographie modifier

Loïc Bertrand est né en 1974[1]. Après des études secondaires au lycée Lakanal de Sceaux, il effectue ses classes préparatoires au lycée Henri-IV à Paris[2]. Il est diplômé de l'École polytechnique (promotion 1994[3]) puis de l'École nationale supérieure des mines de Paris (promotion 1996[4]) et d'un diplôme d'études approfondies (DEA) à l'université Pierre-et-Marie-Curie.

Il entre au laboratoire des musées de France, dirigé par le physicien Maurice Bernard et y prépare une thèse de doctorat, sous la direction du chimiste André Rassat (École normale supérieure (Paris)) et la supervision du chimiste Philippe Walter (Centre national de la recherche scientifique). Il poursuit par une année de postdoc en bio-cristallographie dans le laboratoire de Tom Blundell (en) du département de biochimie de l'université de Cambridge[2].

Il est titulaire d'un doctorat de l'université Pierre-et-Marie-Curie et d'une habilitation à diriger les recherches de l'Université Paris-Sud[5].

Il poursuit ses recherches successivement au Laboratoire de physique des solides puis au synchrotron SOLEIL, où il crée puis dirige de 2009 à 2019, le laboratoire Ipanema (Institut photonique d'analyse non européen des matériaux anciens)[6] du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), du ministère de la Culture, de l'Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et du Muséum national d'histoire naturelle[7]. Il rejoint en 2020 l'Université Paris-Saclay et le laboratoire de chimie de l'École normale supérieure Paris-Saclay (PPSM)[8],[9].

Travaux modifier

Les travaux de Loïc Bertrand portent notamment sur l'étude de l'altération des objets archéologiques, les processus conduisant à la préservation exceptionnelle des fossiles et les méthodologies associées, notamment sur installation synchrotron : mise au point d'approches de photoluminescence UV/visible pour l'étude des modes de fabrication du plus ancien objet dont la fabrication a été attestée par fonte à la cire perdue[10], étude morphologiques et de la fossilisation de spécimens paléontologiques du Crétacée, développement de l'imagerie Raman de rayons X pour les matériaux du patrimoine avec le physicien de Stanford Uwe Bergmann. Il a en particulier montré la présence de cellulose rémanente dans des textiles archéologiques très anciens, préservés par un mécanisme de minéralisation, et montré la proximité du mécanisme impliqué avec la condensation sol-gel[11],[12].

Il a étudié le mode de production de vernis d'instruments de musique anciens, en particulier ceux du luthier crémonais Antonio Stradivari, dans des travaux conduits par Jean-Philippe Échard[13],[14],[15] au Musée de la Musique de Paris.

Il a proposé le concept de paléo-inspiration pour évoquer les potentialités d'exploitation des propriétés des matériaux anciens pour la synthèse de nouveaux matériaux[16],[17].


Loïc Bertrand a coordonné le domaine d'intérêt majeur (DIM) « Matériaux anciens et patrimoniaux », puis le DIM « Patrimoine Matériels » (DIM PAMIR) de la région Île-de-France. Le réseau PAMIR a pour objectif de « connecter musées, entreprises, écosystème francilien de la création et de l’artisanat et 96 laboratoires de recherche franciliens autour de questionnements de recherche fondamentale et de recherche appliquée aux collections et problématiques patrimoniales »[18].

Loïc Bertrand est représentant pour la France à l'infrastructure européenne « European Research Infrastructure for Heritage Science »[19] et est co-responsable avec Isabelle Pallot-Frossard de l'infrastructure française E-RIHS France. Il préside le comité sectoriel Patrimoine de l'Association des ingénieurs et scientifiques de France (IESF).

Publications modifier

Loïc Bertrand a publié de très nombreux articles[20].

Liens externes modifier

Références modifier

  1. « Loïc Bertrand », sur L'interface publique IdRef (consulté le ).
  2. a et b Pierre Laszlo, « Le goût de la recherche »in La Jaune et la Rouge, no 701 de .
  3. Répertoire des ingénieurs et scientifiques de France.
  4. Répertoire des ingénieurs et scientifiques de France.
  5. « Loïc Bertrand », sur le fichier des thèses (consulté le ).
  6. David Larousserie, « Le passé sondé grâce aux rayons X », sur le site du quotidien Le Monde, (consulté le ).
  7. « Loïc Bertrand », sur le journal du CNRS (consulté le ).
  8. « Profil de chercheur : Loïc Bertrand | ENS-PARIS-SACLAY », sur ens-paris-saclay.fr (consulté le )
  9. « Loïc Bertrand : Révéler des savoirs patrimoniaux inédits grâce à la micro-imagerie », sur Sciences, (consulté le )
  10. Nathaniel Herzberg, « Plongée aux origines de la métallurgie », sur le site du quotidien Le Monde, (consulté le ).
  11. Nathaniel Herzberg, « L’énigme de la conservation des textiles antiques déchiffrée », sur le site du quotidien Le Monde, (consulté le ).
  12. (en) Corentin Reynaud, Mathieu Thoury, Alexandre Dazzi, Gaël Latour, Mario Scheel, Jiayi Li, Ariane Thomas, Christophe Moulherat, Aurore Didier et Loïc Bertrand, « In-place molecular preservation of cellulose in 5,000-year-old archaeological textiles », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 117, no 33,‎ , p. 19670–19676 (ISSN 0027-8424 et 1091-6490, PMID 32747556, PMCID PMC7443972, DOI 10.1073/pnas.2004139117, lire en ligne, consulté le )
  13. (en) Jean-Philippe Echard, Loïc Bertrand, Alex von Bohlen et Anne-Solenn Le Hô, « The Nature of the Extraordinary Finish of Stradivari’s Instruments », Angewandte Chemie International Edition, vol. 49, no 1,‎ , p. 197–201 (DOI 10.1002/anie.200905131, lire en ligne, consulté le )
  14. « Le secret des stradivarius dévoilé », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. (en-US) Henry Fountain, « What Exalts Stradivarius? Not Varnish, Study Says », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  16. Science-et-vie.com, « Béton, fer, pigments... Les technos du passé ont l'avenir... - Science & Vie », sur www.science-et-vie.com, (consulté le )
  17. Nathaniel Herzberg, « Paléo-inspiration : quand le passé invente le futur », sur le site du quotidien Le Monde, (consulté le ).
  18. « DIM Pamir : étudier le patrimoine pour éclairer le présent et se projeter dans le futur | INC », sur www.inc.cnrs.fr (consulté le )
  19. Nathaniel Herzberg, « Sciences du patrimoine : un réseau européen en gestation », sur le site du quotidien Le Monde, (consulté le ).
  20. Publications de Loïc Bertrand.