Limnologie

science des écosystèmes des eaux intérieures
Limnologie
Vue satellite du Léman (Suisse).
Partie de
Aquatic science (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Pratiqué par
Limnologue (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Objet
Eaux intérieures (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

La limnologie est la « science des eaux continentales », ce qui la différencie de l'océanographie. On distingue les écosystèmes lentiques (à renouvellement lent), les écosystèmes lotiques (à écoulement rapide) et les zones humides (dont les sols sont saturés d'eau)

Le terme « limnologie » trouve sa racine dans le grec λίμνη = limne (lac) et λόγος = logos (la parole, énoncée). François-Alphonse Forel (1841-1912) en fut le précurseur avec son étude du Léman.

Définition modifier

La limnologie est l'écologie appliquée aux eaux continentales. Elle se subdivise en limnologie physique, limnologie chimique et limnologie biologique[1].

 
Le lac Hawea (Nouvelle-Zélande)
 
Lac de Grand-Lieu (France), qui fait partie des systèmes lacustres peu profond dits « plans d’eau pelliculaires » (shallow lakes pour les anglophones), réagissant plus fortement et rapidement aux changements environnementaux

L'étude des variations saisonnières de la stratification thermique des eaux est d'un intérêt primordial pour la qualité biologique des milieux. Cela tient en particulier à l’anomalie dilatométrique de l'eau, qui se traduit par une inversion des strates chaudes/froides lorsqu'il gèle à la surface d'un lac ou d'une mer.

À l'origine la limnologie était définie comme l'« océanographie des lacs » et parfois incorrectement comme « l'écologie des eaux douces ». Elle est parfois classée comme une subdivision de l'hydrologie qui appartient au domaine de la géographie.

Importance modifier

La Convention de Ramsar fait appel à la limnologie pour définir et caractériser les zones humides d'importance internationale[2].

Certains scientifiques, comme Laurent Touchart et Pascal Bartout ont proposé de considérer au sein de la biosphère, une limnosphère[3] incluant « toutes les eaux dormantes des lacs, étangs, mares et marais, qu’ils soient d’origine naturelle ou artificielle » (sans se limiter donc aux milieux lentiques) et intégrant les valeurs socio-culturelles des zones humides, pour notamment mieux montrer combien la biosphère et la planète sont marquées par les plans d’eau continentaux[3].
Comme les autres sphères que sont la stratosphère (concept proposé en 1902 par le Français Léon Teisserenc de Bort), la pédosphère (proposée en 1905 par le Russe Arséni Yarilov (Ярилов, 1904-1905), l'asthénosphère (proposée en 1914 par le géologue américain Joseph Barrell) et la noosphère, elle est aussi marquée par les effets de l'anthropocène et sera affectée par le dérèglement climatique.

Organisation de la recherche modifier

Un grand nombre d'universités, instituts scientifiques et laboratoire publics travaillent sur ce thème dans le monde. On peut citer l'Institut limnologique d'Irkoutsk, dont les recherches portent principalement sur le système du lac Baïkal.

Les chercheurs peuvent adhérer à la Société internationale de limnologie (SIL[4]), et en France à l'Association française de limnologie (AFL[5]).

Bibliographie modifier

  • Bernard Dussart, Limnologie – L'étude des eaux continentales, Paris, Gauthier-Villars, (réimpr. 1992, éd. Boubée), 678 p..
  • Bernard Dussart, 2004, « Limnologie », Encyclopaedia Universalis, CD-ROM Version 10
  • (en) Charles Remington Goldman et Alexander J. Horne, Limnology, McGraw-Hill, (ISBN 978-0-07-023651-6, OCLC 299389378, résumé).
  • (en) George Evelyn Hutchinson, A Treatise on Limnology : Geography, physics and chemistry, vol. 1, John Wiley & Sons Inc, , 1015 p. (lire en ligne).
  • Alexander Wolfe (dir.), « Limnologie générale », Géographie physique et Quaternaire, Paris, Masson, vol. 50, no 2,‎ , p. 248–248 (ISBN 2-225-84687-1, ISSN 0705-7199 et 1492-143X, DOI 10.7202/033095ar, lire en ligne, consulté le )
  • Ulrich Lemmin (dir.), « Limnologie physique », dans Limnologie générale, vol. 50, Paris, Masson, , 956 p. (ISBN 2-225-84687-1), chap. 2, p. 60-114
  • Laurent Touchart, Limnologie physique et dynamique : Une géographie des lacs et des étangs, L'Harmattan, , 395 p. (ISBN 2-7475-3463-4, Modèle:Googlelivres)
  • (en) Paul S. Welch, Limnology, Mcgraw Hill Book Company Inc., , 538 p. (lire en ligne)
  • (en) Robert G. Wetzel, Limnology, Philadelphia, Saunder College Publishing, , 858 p. (ISBN 9780030579134)
  • (en) Robert G. Wetzel, Limnology : Lake and river ecosystems, San Diego, Gulf Professional Publishing, , 3e éd., 1006 p. (ISBN 978-0-12-744760-5, lire en ligne)

Voir aussi modifier

 
Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Limnologie.

Notes et références modifier

  1. Institut national de la recherche agronomique, « définition de la limnologie » (consulté le ).
  2. convention de Ramsar, « Les zones humides d’importance internationale » (consulté le ).
  3. a et b Laurent Touchart et Pascal Bartout, « Faut-il concevoir une limnosphère ? », L'Information géographique, vol. 82, no 2,‎ , p. 77-107 (DOI 10.3917/lig.822.0077, résumé).
  4. (en) Site officiel de la SIL.
  5. Site officiel de l'AFL.