Lilli Palmer

actrice allemande, XXe siècle
Lilli Palmer
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Lilli Palmer en 1957.
Nom de naissance Lilli Marie Peiser
Naissance
Posen, aujourd'hui Poznań en Pologne
Nationalité Drapeau de l'Allemagne Allemande
Décès (à 71 ans)
Los Angeles, États-Unis
Profession Actrice, artiste peintre, écrivain

Lilli Palmer, née Lilli Marie Peiser le à Posen, aujourd'hui Poznań en Pologne, et morte le à Los Angeles, est une actrice allemande, qui fut également artiste peintre et écrivain.

Biographie modifier

 
Plaque commémorative en hommage à Lilli Palmer devant la maison à Berlin-Westend où elle a habité entre 1917 et 1932.

Lilli Palmer est née à Posen (alors rattachée à la Prusse-Méridionale) en 1914[1],[2]. Son père, Alfred Peiser, est médecin-chef et chirurgien à l'hôpital juif de Berlin et sa mère, Rose Lissmann, a été actrice de théâtre avant ses fiançailles[1]. Lilli a une sœur aînée, l'actrice et chanteuse Irene Prador, et une sœur cadette, Hilde. Quand Lilli Palmer a quatre ans, sa famille s'installe dans la Hölderlinstraße 11 à Berlin-Westend, où une plaque commémorative orne aujourd'hui leur maison. ils y restent jusqu'en 1932. Voulant devenir actrice, même si son père l'encourageait plutôt à mener des études de médecine[2], elle effectue des études d'art dramatique[1]. Elle quitte l'Allemangne en 1933, peu après l'arrivée au pouvoir des nazis[1]. Elle avait échappé de peu à une arrestation par les autorités nazies locales lors d'une représentation à Darmstadt. Après une première éprouvante, Palmer est épargnée à la dernière minute lorsque les nazis apprennent la médaille de la Croix de fer de la Première Guerre mondiale gagnée par son père[2].

Après une première année à Paris[2], elle arrive en Angleterre en 1934[1]. Elle obtient un premier contrat pour six films à la British Gaumont. En 1936, elle joua un rôle secondaire dans Quatre de l'espionnage d'Alfred Hitchcock[1]. Elle entame également une carrière théatrâle[1]. En 1943, elle épouse l'acteur de théâtre Rex Harrison, dont elle a un fils en 1944[2].

Ils émigrent aux États-Unis. Elle y joue entre autres aux côtés de Gary Cooper dans Cape et Poignard en 1946 et de John Garfield dans Sang et Or en 1947. En Amérique, Rex Harrison a une liaison avec Carole Landis, qui se suicide en 1948[2]. Après ce suicide, le scandale qui s'ensuit interrompt provisoirement la carrière hollywoodienne de Lilli Palmer. Le couple Harrison s'installe à New York[2], où il connaît le succès à Broadway, entre autres en jouant dans Bell, Book and Candle (Adorable Voisine), ou encore César et Cléopâtrede George Bernard Shaw en 1949[2]. Ils se retrouvent ensuite à Hollywood pour le film The Four Poster sorti en 1952, qui vaut à Lilli Palmer la coupe Volpi de la meilleure actrice à Venise)[2], mais ils ne forment plus qu'un couple de façade.

En 1954, Lilli Palmer revient en Allemagne, où elle devient une star du cinéma d'après-guerre. Elle joue entre autres aux côtés de Curd Jürgens (Le Congrès s'amuse) et de Romy Schneider (Jeunes Filles en uniforme) et, en 1956, dans le rôle-titre d'Anastasia, la dernière fille du tsar[2], performance éclipsée par celle d'Ingrid Bergman la même année. L'actrice s'illustre aussi en France, notamment dans Les Amants de Montparnasse, encore appelé Montparnasse 19, de Jacques Becker[1] avec Gérard Philipe, Le Rendez-vous de minuit de Roger Leenhardt[1] et Le Grain de sable de Pierre Kast, ainsi qu'en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Elle tourne notamment avec Clark Gable, James Mason, Jean Gabin, Fred Astaire, William Holden, Robert Taylor et Fernandel. Interprète de Bernard Shaw, Frederick Lonsdale, Somerset Maugham (Adorable Julia d'Alfred Weidenmann au côté de Charles Boyer et Jean Sorel), Julien Green, August Strindberg, Edgar Poe sur grand écran, d'Anne Boleyn (face à Harrison en Henri VIII) et de La Mégère apprivoisée (1956) face à Maurice Evans à la télévision, elle fut récompensée par de nombreux prix, notamment le Filmband in Gold et le Deutscher Filmpreis de la meilleure actrice en 1956 et 1957.

En 1956, Lilli Palmer et Rex Harrison divorcent. Lilli se remarie le avec l'écrivain et acteur argentin Carlos Thompson[2].

En 1968 elle apparaît dans le film d'espionnage Les Filles du code secret avec Dirk Bogarde et dans Le Roi Œdipe en Jocaste face à Christopher Plummer. Puis elle passe de Roger Corman à Jean Delannoy. En 1972, elle travaille sur un film inachevé d'Orson Welles. En 1975 elle tient la vedette titre de Lotte in Weimar d'après Thomas Mann et participe à la distribution de Ces garçons qui venaient du Brésil qui comprend Laurence Olivier et Gregory Peck. En Allemagne, elle participe également à des téléfilms et à des séries télévisées tels que Der Kommissar, Inspecteur Derrick et Eine Frau bleibt eine Frau[2], dont elle écrit plusieurs scénarios sous le nom de son défunt grand-père. En 1985, elle figure encore dans le thriller Le Pacte Holcroft signé par John Frankenheimer. L'année suivante, celle de sa mort, elle interprète un rôle dans une superproduction historique américaine pour la télévision Pierre le Grand.

En 1974, elle fait paraître ses mémoires, Dicke Lilli - gutes Kind (Un Bon petit soldat, Paris, 1979)[1],[3], un best-seller mondial. Elle publie ensuite Der roter Rabe en 1979 (Le Corbeau rouge, Paris, 1980), où elle raconte la relation entre elle-même, son compagnon et sa meilleure amie, puis Umarmen hat seine Zeit en 1981 (Les Rivages insolites, Paris 1982), Nachtmusik en 1984, Um eine Nasenlänge en 1984 (Dans l'ombre du bonheur, Paris, 1985), Eine Frau bleibt eine Frau en 1985 et Wenn der Nachtvogel schreit, qui paraitra après sa mort en 1988. Outre son activité d'écrivain, Lilli Palmer a été aussi une artiste-peintre lorsqu'elle s'est retirée en Suisse[1].

Elle succombe à un cancer en 1986, à l'âge de 71 ans, à Los Angeles[2],[4].

Filmographie modifier

Cinéma modifier

Télévision modifier

Notes et références modifier

  1. a b c d e f g h i j et k Jacques Siclier, « L'actrice Lilli Palmer », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  2. a b c d e f g h i j k l et m (en) Burt Folkart, « Lilli Palmer, Actress and Best-Selling Author, Dies », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne)
  3. Jacques Siclier, « Le nouveau roman populaire », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  4. (en) « Lilli Palmer », sur Jewish Women's Archive

Annexes modifier

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Bibliographie modifier

Liens externes modifier