Ligne D du métro de Lyon

ligne du réseau métropolitain de Lyon

Métro ligne D

Réseau Métro de Lyon
Terminus Gare de Vaise
Gare de Vénissieux
Communes desservies 2
Histoire
Mise en service  : Gorge de Loup à Grange Blanche
Dernière modification Prolongement de Gorge de Loup à Gare de Vaise le
Exploitant Keolis Lyon
Infrastructure
Conduite (système) Automatique (PAI)
Exploitation
Matériel utilisé MPL 85
(36 rames)
Dépôt d’attache Unité de transport métro D du Thioley
Points d’arrêt 15
Longueur 12,6 km
Temps de parcours 24 min
Distance moyenne entre points d’arrêt 900 m
Jours de fonctionnement LMaMeJVSD
Fréquentation
(moy. par an)
84 201 000 (2019)[1]
1er/4 (2019)
Lignes connexes Métro de Lyon Ligne A Ligne B Ligne C Ligne D

La ligne D du métro de Lyon est une ligne du réseau métropolitain de Lyon. Cette quatrième ligne, sur pneumatiques, dont le premier tronçon a été ouvert en 1991[2], relie aujourd'hui la station Gare de Vaise, dans le nord-ouest de Lyon, à la station Gare de Vénissieux.

Rame MPL 85 à la station Gorge de Loup.

Avec une longueur de 12,6 km[3], elle constitue une voie de communication « est-ouest » importante pour l'agglomération lyonnaise, transitant par le quartier historique du Vieux Lyon, le centre (place Bellecour) et le quartier des hôpitaux (Grange Blanche) : c'est la ligne de métro la plus fréquentée du réseau avec 76,2 millions de voyageurs en 2016 et jusqu'à 296 595 personnes par jour (en 2010)[3].

MAGGALY (Métro Automatique à Grand Gabarit de l'Agglomération LYonnaise)[3] est un nom de code désignant le système automatique de la ligne, lors de sa construction[4].

Histoire modifier

Chronologie modifier

Les origines de la ligne modifier

Alors que la première phase du métro lyonnais est en construction, les élus décident de doter l'agglomération d'un véritable réseau de quatre lignes. C'est ainsi que le le syndicat des TCRL vote le principe d'une ligne D reliant Saint-Jean à Parilly via Grange Blanche, sans que le mode et le tracé soient encore réellement définis. Par anticipation, des réserves avaient cependant été prévues place Bellecour au moment de la réalisation de la ligne A. En 1977, la SEMALY soumet trois scénarios : tramway, métro léger semi-enterré ou bien métro lourd. Bien que plus onéreuse, c'est cette dernière option qui est cependant retenue. Les caractéristiques seront les mêmes que pour les lignes A et B : roulement sur pneumatiques et gabarit large de 2,90 m.

Alors prévu pour 1988, le projet est amendé sous la pression des élus. Il est ainsi decidée que la traversée du Rhône se fera en souterrain, contrairement à la ligne A qui passe dans le tablier du Pont Morand, tandis que l'option d'un passage aérien est écartée entre Mermoz-Pinel et Parilly. De plus, à la demande des commerçants, une station est ajoutée afin de desservir le quartier de la Guillotière. En 1982, suite à l'organisation d'un concours international, la SEMALY retient la méthode du tunnelier à pression de boue, jugée intéressante bien qu'encore inédite en France. La même année, l'État accepte de subventionner le prolongement de la ligne à la gare de Vénissieux, permettant d'y créer une correspondance avec le réseau SNCF.

Les travaux modifier

La moitié des travaux se son fait avec un tunnelier baptiser Pascal et certaines parties en tranchés ouvertes pour économie

Tracé et stations modifier

 
Tracé géographique de la ligne D

Cette ligne, qui est entièrement souterraine et même localement la plus profonde[3], a été construite selon trois techniques :

Elle naît à la gare de Vaise, dans un pôle d'échanges intermodal construit à la place de l'ancienne gare qui dessert le nord-ouest de l'agglomération (notamment les quartiers lyonnais de la Duchère et Saint Rambert, ainsi que les communes des Monts d'Or).

Le tracé s'oriente alors globalement au sud, sous des immeubles proches de la voie ferrée puis la rue de Bourgogne. À partir de la place Valmy, le tracé s'oriente plein sud sous la rue du sergent Michel Berthet.

La station Gorge de Loup, construite en limite sud de la zone densément construite de Vaise, dessert un deuxième pôle d'échanges important desservant tout l'ouest de l'agglomération.

Après une courbe assez marquée, le tracé s'infléchit au sud-est, direction que la ligne va garder pendant la plus grande partie de la traversée de Lyon. Le tunnel s'enfonce assez profondément sous la colline de Fourvière, en une grande ligne droite sans station de 1700 mètres environ. L'implantation à grande profondeur de la station Vieux Lyon permet ensuite la traversée sous-fluviale de la Saône par un tunnel bi-tube, qui enserre le quai central de la station Bellecour, située à l'est de la place, perpendiculairement à la station de la ligne A, sous laquelle elle se situe. Le tunnel continue en traversée sous-fluviale du Rhône avant de remonter sous le cours Gambetta.

La ligne suit ensuite une longue ligne droite, en tranchée couverte à faible profondeur sous les cours Gambetta puis Albert Thomas, à l'exception de quelques cas particuliers : elle passe au-dessus de la ligne B, mais en dessous de la section enterrée de la rue Garibaldi et d'un collecteur d'eaux usées, puis de la tranchée de la Guillotière de la voie ferrée.

Au bout de cette ligne droite, se trouve la station Grange Blanche, établie à quai central, qui dessert le quartier des hôpitaux et établissements d'enseignement liés à la santé.

La ligne suit le début de l'avenue Rockefeller, mais s'incurve plus au sud sous un terrain dont les constructions ont été démolies pour le métro et réutilisées depuis pour la station Ambroise Paré des lignes T2 et T5 du tramway. Suivant la même orientation, la ligne passe sous la rue Guillaume Paradin, avant de tourner vers le sud sous le boulevard Pinel.

Elle dessert la station Mermoz - Pinel située sous le carrefour routier qui marque le début de l'autoroute A43, puis Parilly, située à proximité du périphérique et qui constitue le troisième grand pôle d'échanges de périphérie, desservant le sud-est et notamment Saint-Priest.

Toujours orientée plein sud, la ligne rejoint son terminus à la Gare de Vénissieux, quatrième pôle d'échanges et troisième gare. Elle se situe au 2e sous-sol et accueille la ligne de tramway T4.

Liste des stations modifier

Les stations de métro de la ligne sont présentées d'ouest en est :

      Stations Lat./Long. Communes desservies Correspondances[5]
    Gare de Vaise 45° 46′ 49″ N, 4° 48′ 16″ E Lyon 9e        ,  , TER Auvergne-Rhône-Alpes,                  ,                  
    Valmy 45° 46′ 29″ N, 4° 48′ 20″ E Lyon 9e      ,          
    Gorge de Loup 45° 45′ 59″ N, 4° 48′ 19″ E Lyon 9e                  ,                ,  , TER Auvergne-Rhône-Alpes
    Vieux Lyon - Cathédrale Saint-Jean 45° 45′ 36″ N, 4° 49′ 35″ E Lyon 5e      ,      ,      
    Bellecour 45° 45′ 27″ N, 4° 49′ 59″ E Lyon 2e    ,            ,              
    Guillotière - Gabriel Péri 45° 45′ 19″ N, 4° 50′ 34″ E Lyon 3e et Lyon 7e    ,      
    Saxe - Gambetta 45° 45′ 14″ N, 4° 50′ 49″ E Lyon 3e et Lyon 7e    ,          
    Garibaldi 45° 45′ 06″ N, 4° 51′ 13″ E Lyon 3e et Lyon 7e      
    Sans Souci 45° 44′ 51″ N, 4° 51′ 55″ E Lyon 3e et Lyon 8e     (à la station Manufacture Montluc),    
    Monplaisir - Lumière 45° 44′ 43″ N, 4° 52′ 18″ E Lyon 3e et Lyon 8e    
    Grange Blanche 45° 44′ 35″ N, 4° 52′ 44″ E Lyon 3e et Lyon 8e      ,            ,        , Cars RégionX05X06X07
    Laënnec 45° 44′ 19″ N, 4° 53′ 11″ E Lyon 8e      
    Mermoz-Pinel 45° 43′ 50″ N, 4° 53′ 14″ E Lyon 8e et Bron    ,      ,        , Cars RégionX05X06X07,  
    Parilly 45° 43′ 10″ N, 4° 53′ 15″ E Vénissieux    ,            , Cars RégionT36,  
    Gare de Vénissieux 45° 42′ 19″ N, 4° 53′ 17″ E Vénissieux    ,              ,         113  , TER Auvergne-Rhône-Alpes

Stations particulières ou à thème modifier

 
Le quai de la station Valmy.
  • Monplaisir - Lumière a pour thème le cinéma, des photographies des frères Lumière ornant les piliers, et une sculpture en leur honneur décorant une des entrées.
  • Parilly est construite dans une architecture proche de celle de cathédrales, avec des colonnes et des arches.
  • Vieux Lyon est décorée de pierres de couleur beige et est la plus profonde de toutes les stations du métro ; elle accueille le plus grand escalator du réseau.
  • Valmy est la seule station à avoir un sol éclairé, composé de blocs de verre.

Raccordement modifier

La ligne D ne comporte qu'un seul raccordement vers le reste du réseau, vers la ligne B. Il est établi sur la voie 1 (direction Vaise) entre les stations Garibaldi et Saxe - Gambetta. Il suit le tracé de l'avenue Félix-Faure.

Ateliers modifier

 
Rame MPL 85 quittant les fosses des ateliers du Thioley, afin d'effectuer des manœuvres sur la piste d'essais.
 
Rame MPL 85 n°4, 307-308, aux ateliers du Thioley

Le matériel roulant de la ligne D est entretenu aux ateliers du Thioley dans le quartier de Parilly, à Vénissieux.

Un raccordement établi sur la voie 2 (direction Gare de Vénissieux) permet l'entrée et la sortie du site.

Plan de voies[6] modifier

Exploitation modifier

La fréquence en heures de pointe est d'une rame toutes les 90 secondes, de 2 minutes 50 secondes en heures creuses et de 5 minutes 30 en soirée[2], et la vitesse commerciale est de 31 km/h[3]. Vingt-neuf trains roulent simultanément aux heures de pointe[2]. Le poste de commande centralisé (PCC) est supervisé par 3 régulateurs et se trouve attenant à la station Gare Part-Dieu[2].

Matériel roulant modifier

 
Rame MPL 85 au terminus Gare de Vénissieux.

Les 36 rames affectées à la ligne depuis son ouverture sont composées de 2 voitures (motrice + motrice) non intercirculantes de type MPL 85 (métro pneumatique Lyon 1985).

Ces rames sont aptes à la circulation en unités multiples de deux ensembles, soit quatre caisses. Mais en raison du manque de rames pour l'ensemble de la ligne prolongée et de la complexité de gestion avec le pilotage automatique, cette possibilité n'a jamais été utilisée avant 2016. Les rames quatre caisses (MPL 16) vont être petit à petit implantées sur la ligne pour augmenter la capacité, jusqu'à 30% en plus vers 2025.

En , la capacité de la ligne D a été augmentée de 10 % pour pallier la fermeture du Tunnel de la Croix-Rousse pendant 9 mois[7].

Automatisation modifier

Rame MPL 85 entrant dans la station Guillotière - Gabriel Péri.
 
Pupitre de pilotage des rames MPL 85.

MAGGALY est le nom de code du système de pilotage automatique intégral utilisé lors du projet d'automatisation de la ligne, signifiant : Métro Automatique à Grand Gabarit de l'Agglomération Lyonnaise[4].

La ligne D a été la première ligne de métro automatique sans conducteur du monde dont l'espacement des trains a été assuré par des cantons mobiles déformables (dit aussi système CBTC)[8]. Elle n'a été inaugurée le entre Gorge de Loup et Grange Blanche qu'en conduite manuelle, car l'automatisme n'était pas encore au point. Le service était assuré du lundi au samedi de h à 21 h, puis les bus prenaient le relais de 21 h à h et les dimanches, afin de terminer les travaux et essais des automatismes.

Après une fermeture totale de la ligne l'été 1992, les voyageurs découvrent la ligne en mode automatique le , le service restant assuré du lundi au samedi de h à 21 h avec relais bus de 21 h à h et les dimanches. Elle fut ensuite ouverte sur sa totalité de Gorge de Loup à Gare de Vénissieux le . Le service était alors assuré de h à h. Les quais ne possèdent pas de portes palières, contrairement à la plupart des métros automatiques. Un tapis de rayons infrarouges espacés de 15 cm est présent au-dessus de chaque voie sous le quai, et une porte interdit l'accès au tunnel. Dès qu'un objet de plus de 15 cm tombe sur la voie, le courant est coupé sur la partie concernée de la ligne. Les portes des rames sont équipées d'un système de « bords sensibles » permettant de détecter un objet coincé, afin de ne pas entraîner un passager resté sur le quai dont un bout de vêtement serait retenu.

Prolongements envisagés modifier

En 2019, le SYTRAL dévoile les nombreux prolongements du métro envisagés jusqu’en 2050. Parmi ces prolongements, deux concernent la ligne D :

  • au nord jusqu’au quartier de l’industrie d’ici à 2050 ;
  • au sud jusqu’au Boulevard urbain sud (BUS) d’ici à 2050.

Propriété, financement et tarification modifier

L'infrastructure et le matériel roulant sont propriété de SYTRAL Mobilités, autorité organisatrice des mobilités des territoires lyonnais, qui en a confié l'exploitation et l'entretien dans le cadre d'une délégation de service public à la société Keolis Lyon, filiale du groupe Keolis. SYTRAL Mobilités définit les conditions générales d'exploitation ainsi que la durée et la fréquence des services.

La tarification de base est identique sur tout le réseau et accessible avec les mêmes abonnements. Un ticket à l'unité permet un trajet simple quelle que soit la distance avec une ou plusieurs correspondances possibles avec les autres lignes de métro, funiculaire, tramway et bus dans la limite d'une heure. Si les deux lignes de funiculaire sont accessibles avec l'ensemble des tickets et abonnements du réseau TCL, un aller-retour sur une de ces deux lignes est aussi possible avec un ticket dédié dont le tarif est légèrement plus avantageux que l'achat de deux tickets à l'unité mais sans permettre de correspondance.

Trafic modifier

 
Une rame MPL 85 rénovée à la station Parilly.

C'est la ligne la plus fréquentée du réseau. En , elle transportait 273 000 voyageurs par jour ouvrable moyen[9]. Elle transporte jusqu'à 296 500 voyageurs par jour[Quand ?].

Accident modifier

Dans la nuit du 15 au , peu après minuit, une femme de 19 ans en état d'ébriété saute d'une mezzanine à la station Bellecour[10] ou à la station Guillotière - Gabriel Péri (sources contradictoires[11]) pour descendre sur le quai, mais elle tombe sur le toit d'un métro[12] qui démarre en direction de la station Saxe - Gambetta. C'est dans ce tunnel que la jeune femme heurte une caméra de surveillance. Des voyageurs voyant du sang couler du haut de la rame ont enclenché le signal d'alarme. La jeune femme est blessée mais survit.

Tourisme modifier

La ligne D dessert des lieux touristiques importants de la ville de Lyon. Parmi les principaux, on peut citer (d'ouest en est) :

Notes et références modifier

  1. Rapport du délégataire Keolis Lyon au SYTRAL de décembre 2020
  2. a b c d e f et g « Lyon en Lignes - Ligne D » (consulté le )
  3. a b c d et e « Le métro D », Sytral (consulté le )
  4. a et b René Waldmann, Les charmes de Maggaly, Lyon, LUGD, éditions lyonnaises d'art et d'histoire, coll. « Entreprises et entrepreneurs en Rhône-Alpes », , 311 p., 24cm, relié (ISBN 2-905230-95-9, OCLC 464982820, BNF 35687226), chap. 7 (« La création de MAGGALY, 1983 - 1985 »), p. 227
  5. Pour alléger le tableau, seules les correspondances SNCF, métro, funiculaire, tramway et lignes majeures « C » sont données. Les correspondances bus sont reprises dans les articles de chaque station.
  6. D'après le site Carto. métro
  7. Lyon Mag, « Fermeture du tunnel de la Croix-Rousse : le dispositif du Grand Lyon pour les automobilistes », Lyon Mag, (consulté le )
  8. (en)Siemens Transportation Systems, « Brochure : Trainguard MT CBTC » [archive du ] : « In 1992, Maggaly was the first driverless Moving Block CBTC for heavy metros. »
  9. « Le métro D », sur site du Sytral (consulté le )
  10. « Du nouveau dans l’accident du métro D », sur Lyonmag.com (consulté le ).
  11. Le Parisien, « Blessée après avoir sauté sur le toit d'un métro », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. Alice Géraud, « Une jeune fille blessée sur le toit du métro », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. Des vestiges ont été trouvés lors de la construction de la station Gorge de Loup

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • René Waldmann, Les charmes de Maggaly, Editions lyonnaises d'art et d'histoire, Lyon, 1997

Lien externe modifier