Les Gueux (Jacques Callot)

Série d'estampes de Jacques Callot

Les Gueux[n 1] est une série de vingt-cinq estampes réalisée par Jacques Callot et publiée à Nancy en 1622 ou 1623.

Description modifier

Description générale modifier

La série représente des gueux ou mendiants d'Italie, dans diverses situations[2]. Callot montre la condition humaine des malheureux : leur fatigue, leur souffrance, leur envie, leur colère, en mettant l'accent sur leur physionomie[1]. Seules deux planches ont un arrière-plan — Les deux pèlerins, qui sont aussi les seules à être agrémentées d'une description —, et le sujet est en général composé d'un mendiant isolé, sauf trois plaques, dont deux contiennent deux personnages et l'autre en contient trois[1].

La série Les Gueux est constituée de vingt-cinq eaux-fortes (dont un frontispice de 145 × 93 mm[2]). Les dimensions des estampes sont très similaires — à l'exception de l'estampe no 3 (Les deux pèlerins), un peu plus haute (144 × 89 mm), et qui ne semble pas avoir fait partie de la série originale des gueux[3] — avec une hauteur comprise entre 137 et 139 mm et une largeur entre 86 et 91 mm[2].

Toutes les planches existent en deux états[2]. De ces deuxièmes états, deux tirages ont été réalisés, le premier étant identifiable grâce au filigrane du chiffre de Charles IV de Lorraine (double « C » couronné et traversé de la croix de Lorraine)[1],[2].

Les estampes ne sont pas chiffrées par l'auteur ou l'éditeur, mais Fagnani les a numérotées de 2 à 25 (la no 1 étant le frontispice), à l'angle inférieur gauche[2].

Les vingt-cinq planches modifier

Analyse modifier

Jacques Callot (1582-1635) a réalisé lui-même les dessins servant de modèle, à la fin de son séjour à Florence, vers 1617, puis les a gravés à Nancy vers 1622-1623[1].

Alexandre-Pierre-François Robert-Dumesnil (1778-1864) possédait 12 dessins originaux (nos 4, 5, 6, 8, 12, 13, 15, 17, 18, 21, 22 et 23 ; Emmanuel Meaume pense que ces dessins, réalisés à la plume, sont inspirés des maîtres italiens[4].

Cette série est l'une des plus copiée et imitée de l’œuvre de Callot[1],[2], et Rembrandt, qui possédait une collection de gravures de Callot, en a été fortement inspiré pour ses mendiants[n 2],[5],[6].

Notes et références modifier

Notes
  1. Autres titres : Les Mendiants ; Les Baronis[1].
  2. Voir la liste des gravures de Rembrandt et en particulier Gueux assis se chauffant les mains (voir œuvre sur Wikimedia Commons) et Gueux dans le goût de Callot (voir œuvre sur Wikimedia Commons).
Références
  1. a b c d e et f « Notice de la série Les Gueux », sur bnf.fr (consulté le ).
  2. a b c d e f et g Meaume 1860, p. 328.
  3. Meaume 1860, p. 330.
  4. Meaume 1860, p. 329.
  5. Musée du Petit Palais, Rembrandt : Eaux fortes, Paris, Paris Musées, , 307 p. (ISBN 2-905028-10-6), p. 31.
  6. Vanessa Selbach, « La numérisation des gravures de Jacques Callot », sur blog Gallica, (consulté le ).

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • J. Lieure, Jacques Callot : catalogue raisonné de l’œuvre gravé, t. 2, Paris, 1924-1929, nos 479-503.  
  • Edouard Meaume, Recherches sur la vie et les ouvrages de Jacques Callot suite au Peintre-graveur français de M. Robert-Dumesnil, Paris, , p. 328-334, nos 685-709.  
  • Roger-Armand Weigert, Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIe siècle nationale, Tome II, Boulanger (Jean) - Chauveau (François), Paris : Bibliothèque nationale, 1951, Callot n° 279, 479-503.
  • Cat. exp. Jacques Callot : 1592-1635 : Musée historique lorrain, Nancy, -, Paris, 1992, n° 317-342.

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