Leintz-Gatzaga

commune espagnole
Leintz-Gatzaga
Nom officiel
(eu) Leintz-GatzagaVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays
Communauté autonome
Province
Comarques
Partie de
Intermunicipalité de Debagoiena (d), Intermunicipalité de Bideberri (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Chef-lieu
Leintz Gatzaga (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Superficie
14,72 km2Voir et modifier les données sur Wikidata
Altitude
455 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Coordonnées
Démographie
Population
194 hab. ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Densité
13,2 hab./km2 ()
Gentilé
GatzagarVoir et modifier les données sur Wikidata
Fonctionnement
Statut
Chef de l'exécutif
Eugenio Otsoa Ugalde (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Histoire
Fondation
Identité
Langue officielle
Identifiants
Code postal
20530Voir et modifier les données sur Wikidata
INE
20068Voir et modifier les données sur Wikidata
Immatriculation
SSVoir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Carte

Leintz-Gatzaga[1] en basque ou Salinas de Léniz en espagnol est une commune du Guipuscoa dans la communauté autonome du Pays basque en Espagne.

Étymologie modifier

Le nom Salinas dérive de l'existence d'importantes Mines de sel proches dans la haute vallée du fleuve Deba. Ces salines ont été à la base de la fondation de la ville. Actuellement elles ne sont plus exploitées commercialement mais un musée d'interprétation s'y trouve à la place.

L'appellation de « Léniz » fait référence au nom de la vallée dans laquelle est située la population. La municipalité se situe au fond de la Vallée de Leintz, qu'est le nom que l'on donne à la partie la plus haute de la vallée du fleuve Deba. La Vallée de Leintz inclut aussi les villes de Arrasate, Aretxabaleta ou d'Eskoriatza. Actuellement la dénomination de vallée de Leintz est utilisée normalement dans des contextes historiques, comarque du Debagoiena. L'origine du toponyme Léniz/Leintz est obscure. Selon quelques philologues il pourrait avoir une origine latine.

Le nom basque de la municipalité est « Leintz-Gatzaga », Leintz étant la forme basque du nom Léniz et Gatzaga signifiant « salin ».

Leintz-Gatzaga, a conservé une architecture médiévale avec quatre de ses sept portes originales, ainsi que des palais et une fontaine à douze jets.

Cette petite municipalité rurale avait 250 habitants d'après le recensement effectué en 2005 pour une superficie de 14,7 km², ce qui fait une densité de 17 habitants au km².

Géographie modifier

Histoire modifier

L'histoire de cette ville est attachée à deux éléments qui l'ont marquée le long de son histoire : les salines et le chemin royal.

Les salines qui donnent son nom à la ville ont été exploitées depuis au moins le Moyen Âge et sont la principale raison de la fondation de cette ville, en 1331.

Avant la fondation de la ville, la vallée de Leintz était formée par de petits villages et fermes dispersés sur le territoire des actuelles municipalités de Leintz-Gatzaga et d'Eskoriatza. Toutes ces populations étaient protégées par le château d'Aitzorrotz (à 744 m d'altitude) situé sur une colline sur l'actuelle municipalité d'Eskoriatza. Les habitants des villages de Zuritza, la Bidea, Gaztelueta, Beguinarro et d'autres points des environs ont abandonné leurs lieux de résidence pour peupler la nouvelle ville qu'a fait construire le roi Alfonse XI de Castille dans les alentours des sources d'eau salée et près du lieu où situait le village de Gaztelueta et l'Église de Notre dame du Château ou de Dorleta. Bien que les salines soient de propriété royale, les habitants de la ville ont disposé de plusieurs privilèges pour qu'ils développent le commerce et l'exploitation du sel.

Le contrôle des salines, d'une grande importance économique, a été la raison de nombreux conflits. En 1374, le puissant comte d'Oñati, Beltrán de Guevara, s'est approprié les salines et la ville pendant les conflits féodaux qui ont fait face aux côtés Oñaciens[2] et de Gamboins[3]. Le roi Henri II de Castille a fini par accorder au comte d'Oñati l'exploitation des salines. Celui-ci a été autorisé de protéger toute la vallée de Leintz en construisant une forteresse dans la ville de Salinas de Léniz.

Les salines ont été sous domination seigneuriale jusqu'en 1493 quand elle[Qui ?] a récupéré sa condition de ville royale[pas clair]. La tour du comte a été détruite et à sa place on a construit le Palais Elexalde. Historiquement liée au Guipuscoa, pendant la domination seigneuriale, les Salines de Léniz ont fait partie du giron de l'Alava, en retournant au Guipuscoa en 1496.

Pendant le Moyen Âge, les Salines de Léniz ont été plusieurs fois la proie des flammes, en 1334, en 1371, en 1492 et en 1498. Après ce dernier incendie on a décrété la construction en pierre obligatoire dans le centre urbain.

Au XVIIe siècle on construit le « Chemin Royal » qui à travers les Salines de Léniz relie la côte du Gipuzkoa avec l'intérieur. Des parties des salines de Léniz se transforment ainsi en route qu'unit l'Europe avec la Castille. Ce fait donne une grande prospérité à ville et par elle passent des monarques et gens illustres de tout type.

Toutefois, cette situation stratégique de Salinas de Léniz est la cause de plusieurs conflits depuis la fin du XVIIIe siècle et pendant bonne partie du XIXe siècle. Pendant la Guerre de la Convention[4], la Guerre de l'Indépendance espagnole et les Guerres Carlistes Salinas de Léniz a été le théâtre de nombreuses confrontations de guerre et partisans. À souligner dans ces faits d'armes l'embuscade qu'a tendue le prêtre partisan Santa Cruz[Lequel ?] aux troupes françaises en 1811 ou Batailles d'Arlabán en 1836 qui a fait face au général libéral Espartero [5] avec le carliste Eguía, qui vainquirent.

La décadence de Salinas de Léniz arrivera vers le milieu du XIXe siècle, fruit de plusieurs facteurs. D'abord l'ouverture en 1851 d'une nouvelle route entre Idiazabal et Altsasu à travers le port d'Etxegarate, qui reléguera en importance le chemin royal de Salinas comme principal passage sur la route entre Guipuscoa et Alava et par conséquent sur la route entre Madrid et l'Europe. Cette marginalisation de Salinas sera augmentée avec l'inauguration en 1864 de la ligne ferroviaire Madrid-Irun qui laisserai aussi hors de son schéma les Salines de Léniz. La perte d'importance économique des salines qui cesseront d'être rentables et leur fermeture, ainsi que les dommages causés par les nombreux conflits de guerre du XIXe siècle plongeront les Salines de Léniz dans une crise économique et démographique profonde.

Économie modifier

L'activité économique dans la municipalité est très modeste. À peine un peu plus de 50 personnes travaillent à Leintz-Gatzaga, tandis que 125 habitants de la municipalité font partie de la population active (Données de 2001).

Bien que la municipalité ait une importante empreinte rurale, ce qui est certain c'est que l'activité primaire dans la municipalité est restreinte, avec très peu de gens se consacrant exclusivement à des tâches agricole ou d'élevage (les exploitations agricoles à temps partiel sont plus habituelles). Presque la moitié de la population travaille dans le secteur industriel, mais le fait pour la plupart dans les municipalités environnantes.

Actuellement la municipalité essaye de renforcer le tourisme en combinant l'offre des logements avec le tourisme rural. Le village dispose d'un office de tourisme près du fronton couvert, de 5 restaurants et de plusieurs logements de tourisme rural. Dans le secteur tertiaire il est à souligner aussi les activités liées à l'administration municipale. Les dimanches matins, durant l'année, les jeunes viennent pratiquer la pelote basque et compétitionnent entre eux. La langue basque est présente autant chez les plus jeunes que chez les personnes plus âgées.

Administration modifier

Démographie modifier

Leintz-Gatzaga a actuellement une population de 250 habitants (2004). Elle a toujours eu une faible population, mais celle-ci a été diminuée de moitié tout au long du XXe siècle, dû au fait qu'elle est la seule municipalité de la comarque qui est resté en marge de l'industrialisation.

La diminution de la population pendant le dernier siècle a été freinée à deux moments historiques. Pendant les décennies de 1940 et 1950 étant donné un accroissement démographique naturel qui serait dû à l'émigration aux localités industrielles de la comarque à partir de 1960 et durant les années 1990 quand après avoir touché le fonds la population de la municipalité, Leintz a commencé à faire valoir un courant modéré immigrant provenant des municipalités industrielles voisines, qui cherchaient dans la localité un environnement plus naturel et un logement aux prix plus abordables.

Évolution démographique
1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1981 1991 2000 2005
503 473 424 394 353 392 408 293 232 207 260 250

Monuments et patrimoine modifier

Patrimoine civil modifier

  • Source les Douze Blancs ou l'As de copas : c'est une source monumentale située face à l'église. Elle a été construite en 1715.
  • Palais Torrekua ou Elexalde : Placée dans le lot qui occupait anciennement la tour du Seigneur d'Oñate (d'où il tire son nom de Torrekua). Il appartenait à la famille Elejalde ou Elexalde. De style Renaissance, il date du XVIIe siècle.
  • Palais Ostatua : qui date de 1766. Restauré, actuellement un restaurant.
  • Maison de Baltasar García de Olabe (XVIe siècle).
  • Palais Indianokua ou de Soran : le palais de Soran était le logement des rois lorsque ceux-ci transitaient par Salinas de Léniz. Le palais primitif a été démonté par un descendant de la famille Soran et a été transféré pierre à pierre en Navarre. À sa place on a construit l'actuelle édifice.
  • Palais de Kapitangoa (XVIe siècle) : C'est le palais le plus ancien qui est conservé à Leintz-Gatzaga.
  • Palais Garro (XVIIe siècle) : de style baroque. Il a été réhabilité actuellement et est la Maison de la Culture.
  • Vestibule de San Ignacio : était l'entrée principale de la ville. L'arche date de 1760.
  • Vestibule de Barandapea (XVIIe siècle).
  • Vestibule de la Vierge de Rosario.
  • Mairie : construite au XVIIIe siècle.

Les installations de Leintz-Gatzaga, qui ont été réhabilitées et préparées comme un musée. La plupart des restes sont ceux de l'usine de sel du XIXe siècle.

Patrimoine religieux modifier

  • L'église paroissiale de San Millán : située dans le centre du noyau. Elle a été construite au XIVe siècle, bien qu'elle ait souffert de plusieurs incendies et l'actuelle reconstruction date du XVIe siècle. Elle possède une tour néo-classique du XIXe siècle.
  • Le Sanctuaire de la Vierge de Dorleta, patronne des cyclistes espagnols et basques, est situé à proximité du village de Leintz-Gatzaga, et tout près du col de Puerto de Arlaban (617 m) souvent emprunté par les courses cyclistes.
  • Ermitage de San Martín de Zurtitza.

Fêtes et traditions modifier

Personnalités modifier

Notes et références modifier

  1. (eu) Toponymes officiels du Pays basque de l'Académie de la langue basque ou Euskaltzaindia, avec la graphie académique actuelle ainsi l'équivalent en français ou espagnol. Autres sources: Euskal Herriko udalerrien izendegia [PDF] ou directement sur le site d'Euskaltzaindia (EODA).
  2. Les Oñaciens étaient des partisans de la lignée guipuscoane des Oñas. Elle était menée par la famille Mendoza, avec comme alliés les Beaumontais et la couronne de Castille.
  3. Les Gamboins étaient les partisans de la lignée guipuscoane des Gamboa. Ils étaient alliés aux Agramontais (qui apparaissent pour la première fois au début du XIIe siècle avec Sanche VII le Fort) et le Royaume de Navarre.
  4. La guerre du Roussillon, aussi dénommée guerre des Pyrénées ou guerre de la Convention est un conflit qui oppose l'Espagne et la France révolutionnaire entre 1793 et 1795 (durant la Convention nationale), à l'intérieur du conflit plus général entre la Première Coalition et la France.
  5. Joaquín Baldomero Fernández Espartero Álvarez de Toro, prince de Bergara, duc de Vitoria et de Morella, comte de Luchana et vicomte de Banderas, plus connu sous le nom de Baldomero Espartero (27 février 1793 - 8 janvier 1879) était un militaire et homme politique espagnol.

Voir aussi modifier

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Sources modifier

Liens externes modifier