Leila Ben Gacem

entrepreneuse sociale tunisienne

Leila Ben Gacem (arabe : ليلى بن قاسم), née en , est une entrepreneuse sociale tunisienne. Elle est la fondatrice de la société Blue Fish et de plusieurs initiatives qui visent à promouvoir le patrimoine tunisien et la scène culturelle à travers la société civile.

Leila Ben Gacem
Portrait de Leila Ben Gacem.
Biographie
Naissance
Nom dans la langue maternelle
ليلى بن قاسم‎Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
Propriétaire de
Blue Fish
Dar Ben Gacem
Distinction
Prix Fatima al-Fihriya

Elle est également conseillère municipale de Béni Khalled depuis les élections municipales de 2018.

Biographie modifier

Jeunesse modifier

Ben Gacem est née en 1969 en Tunisie[1]. Dès son jeune âge, Ben Gacem est exposée à un environnement multiculturel[1] : son père quitte en 1972 son poste au ministère du Développement et de la Coopération internationale pour poursuivre ses études à l'université Harvard[2]. Il y devient ingénieur, titulaire d'une maîtrise en administration publique de la John F. Kennedy School of Government, et aide à établir les premiers plans de développement en Tunisie et aux Émirats arabes unis[2],[1].

Âgée de trois ans, Leila Ben Gacem accompagne sa famille aux États-Unis puis, en 1972, aux Émirats arabes unis où elle vit pendant quatorze ans[3],[2]. Elle décide après l'obtention de son baccalauréat de poursuivre des études d'ingénierie biomédicale à l'université de Boston[3].

Carrière professionnelle modifier

Elle obtient son diplôme à l'âge de 23 ans[3] et décide de retourner en Tunisie. La difficulté d'y trouver un emploi correspondant à son diplôme et le fait de ne pas parler français l'oblige à entamer la procédure d'équivalence de son diplôme, qui se réduit à un certificat de technicien de santé[3]. Elle se voit alors obligée d'accepter un poste dans une société tunisienne avec un faible revenu[3].

Après quatre ans, Hewlett-Packard lui offre un contrat en Allemagne, qu'elle accepte aussitôt[3]. En raison des faibles bénéfices du département médical, la multinationale décide toutefois que le département n'est plus nécessaire au fonctionnement de l'entreprise[3]. Ben Gacem fait alors son retour en Tunisie[3]. On lui propose, après une courte période, un poste en Libye[3].

En 2006, elle ne renouvelle pas son contrat et fait ses premiers pas dans le monde de l'entrepreneuriat social[3]. Elle commence dans un premier temps à s'intéresser à l'artisanat tunisien et fonde Blue Fish, une entreprise qui vise à aider les artisans, en particulier les femmes, à exporter leurs œuvres et à développer leur business[1].

En 2007, elle est membre du bureau national du Centre des jeunes dirigeants d'entreprise[4]. Elle occupe par la suite le poste de directrice de la formation au Khalifa Fund for Enterprise Development, y aidant les artisans émiratis à développer leurs entreprises[5].

 
Porte de Dar Ben Gacem.

Son frère, premier Tunisien à être accepté en deuxième cycle universitaire à Harvard, l'aide financièrement à réaliser son rêve d'acheter une maison d'hôtes[3],[2]. En 2013, elle ouvre donc Dar Ben Gacem, un hôtel-boutique et une entreprise sociale située dans une maison de la médina de Tunis auparavant habitée par une famille pendant 300 ans[6]. Son objectif principal est aussi de contribuer au développement de la médina[6].

En 2017, elle rejoint le réseau des femmes leaders du Maghreb[7].

Engagement civique et changement social modifier

Ben Gacem est connue comme un catalyseur socioculturel[8]. Elle est impliquée dans de nombreuses initiatives culturelles pour relancer la médina de Tunis et assurer son développement durable[8]. En 2015, Ben Gacem joue avec d'autres acteurs de la société civile un rôle dans la relance de l'association de La Rachidia à l'occasion de son 80e anniversaire, puis se joint à d'autres initiatives culturelles telles que le Journal de la médina ou le projet MedinaPedia sur Wikipédia[8]. Elle mène également une campagne nationale pour relancer l'artisanat des balghas et des chéchias[9].

 
Dar El Harka.

Présidente de l'Association de sauvegarde de Béni Khalled[10], elle est également trésorière de l'association Ultra Marathon Tunisie qui organise un ultra-marathon, UltraMirage, dans le Jérid[11]. Elle fonde par ailleurs un centre culturel et espace de coworking, Dar El Harka, dans la médina de Tunis[12].

Candidate aux élections municipales tunisiennes de 2018 dans le cadre d'une liste de candidats indépendants[source insuffisante][13], Ben Gacem est élue conseillère municipale à Béni Khalled et préside sa commission des finances[14].

Prix et distinctions modifier

En 2016, elle devient une boursière Ashoka[1].

En 2017, Ben Gacem reçoit le prix Fatima al-Fihriya à Kairouan aux côtés de l'actrice Mouna Noureddine[15]. La même année, elle obtient le titre de femme entrepreneure culturelle de l'année[12].

Références modifier

  1. a b c d et e (en) « Leila Ben Gacem », sur ashoka.org (consulté le ).
  2. a b c et d (ar) [vidéo] Hazem Ben-Gacem installe à Tunis un bureau de Harvard : une double opportunité sur YouTube.
  3. a b c d e f g h i j et k (ar) [vidéo] Decision Makers 05 - Leila Ben Gacem sur YouTube.
  4. Moncef Mahroug, « Monia Jeguirim Saïdi présidente du CJD », sur webmanagercenter.com, (consulté le ).
  5. (ar) « 31 أسرة منتجة تشارك في ورشة تعريفية بخدمات صندوق خليفة للمشاريع » [« 31 familles productives participent à un atelier d'introduction sur les services du Khalifa Fund for Enterprise Development »], sur alittihad.ae,‎ (consulté le ).
  6. a et b (ar) « النهوض بالموروث الثقافي التونسي » [« Promouvoir le patrimoine culturel tunisien »], sur alqabas.com (en),‎ (consulté le ).
  7. « Lancement du réseau des femmes leaders du Maghreb », sur pressreader.com, (consulté le ).
  8. a b et c (en) Frank Carlson, « How a new generation is reviving the old heart of Tunis », sur pbs.org, (consulté le ).
  9. « Dar Ben Gacem : un patrimoine retrouvé », sur femmesdetunisie.com, (consulté le ).
  10. « Sana Gharbi remporte le prix Orange « Coup de cœur ô féminin » », sur thd.tn, (consulté le ).
  11. (en) « La Dream Team », sur ultramirage.com (consulté le ).
  12. a et b Samy Bennaceur, « Leïla Ben-Gacem, entrepreneure sociale tunisienne : « Pour que la Médina résiste et rayonne » », sur lemanager.tn, (consulté le ).
  13. « Élections municipales Tunisie 2018 : résultats préliminaires dans la circonscription de Nabeul II », sur directinfo.webmanagercenter.com, (consulté le ).
  14. (en) « Interview with Leila Ben Gacem: Social Innovation », sur connective-cities.net (consulté le ).
  15. « Deux Tunisiennes parmi les lauréates du prix "Fatima Fihriya" », sur kapitalis.com, (consulté le ).

Liens externes modifier