Le Tocsin de Buchenwald

Le Tocsin de Buchenwald (en russe Бухенвальдский набат) est une chanson soviétique écrite en 1958. La musique en est du compositeur Vano Mouradeli (en russe Вано Мурадели), et les paroles du poète Alexandre Sobolev (ru) (en russe Александр Соболев). Il s'agit d'une chanson très forte, qui a pour cela été traduite dans de nombreuses langues : allemand, suédois[1], estonien, finnois…

Genèse modifier

 
Le mémorial de Buchenwald, en haut duquel se trouve le tocsin évoqué par la chanson.

En 1958, alors qu'il est en vacances au bord d'un lac moscovite, avec sa femme Tatiana, le poète Alexandre Sobolev entend à la radio qu'un mémorial a été ouvert au camp de concentration de Buchenwald, alors en RDA ; le mémorial est surmonté d'un clocher où une cloche rappelle aux allemands les horreurs de la guerre. Marqué par cette information, le poète se met aussitôt à écrire. Deux heures après, il lit à sa femme les premiers vers de la future chanson : « des centaines de brûlés vifs… » Il envoie alors naïvement son poème à la Pravda pensant que le journal pourrait être intéressé, car la guerre est encore récente et l'auteur est un ancien combattant et mutilé de guerre. La Pravda refuse le texte, car Alexandre Sobolev n'appartient pas au parti communiste. Il envoie alors son texte au journal Troud (Travail) qui le publie, puix le fait suivre au compositeur Vano Muradeli. Celui-ci téléphone quelques jours plus tard, disant simplement : « Je compose la musique en pleurant… Quelles paroles ! ». La chanson est proposée à la radio, qui la reçoit froidement. Un auteur-compositeur de l'époque déclare : « Ce n'est pas de la poésie… C'est de l'obscurantisme ! ». Un destin heureux attend cependant la chanson. Juste à ce moment-là, se prépare à Vienne le Festival mondial de la jeunesse et des étudiants. Sobolev propose sa chanson au Comité Central du Komsomols, qui l'accepte. À Vienne, Le Tocsin de Buchenwald est d'abord chanté par un chœur d'étudiants de l'Université de l'Oural, et reporte un énorme succès. C'est un triomphe. Il est immédiatement traduit dans de nombreuses langues. La chanson est devenue célèbre en URSS un peu plus tard, avec le film Vent de printemps au-dessus de Vienne («Весенний ветер над Веной» en russe). Son succès fut irrésistible. Elle a pris place dans le répertoire traditionnel des Chœurs de l'Armée rouge[2].

Interprétations modifier

Bien que son interprétation la plus connue reste celle des Chœurs de l'Armée rouge[3], d'autres versions sont toutes aussi puissantes, telle que celle qu'en donna le chanteur russe Muslim Magomayev[4], celle en finnois de Reijo Frank[5], ou encore celle en allemand du groupe Kapelle Vorwärts[6].

Notes et références modifier

  1. (ru) Lake, « Бухенвальдский набат - Шведский », sur Sovmusic.ru (consulté le )
  2. (ru) Lake, « Бухенвальдский набат », sur Sovmusic.ru (consulté le )
  3. (ru) Lake, « Бухенвальдский набат », sur Sovmusic.ru (consulté le )
  4. (ru) Lake, « Бухенвальдский набат », sur Sovmusic.ru (consulté le )
  5. (ru) Товарищ С., « Бухенвальдский набат - Финский », sur Sovmusic.ru (consulté le )
  6. (de) Kampflieder De, « Die Glocken von Buchenwald », sur Kampflieder.de (consulté le )

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier