Le Seigneur du Temps

téléfilm américano-britannique réalisé par Geoffrey Sax, diffusé en 1996
Le Seigneur du Temps
Description de l'image Logo_Doctor_Who_téléfilm_1996.jpeg.
Titre original Doctor Who
Réalisation Geoffrey Sax
Scénario Matthew Jacobs
Acteurs principaux
Sociétés de production BBC Worldwide
20th Century Fox Television
Universal Television Group
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre Science-fiction
Durée 85 minutes (Royaume-Uni)
89 minutes (États-Unis)
Première diffusion 1996

Série

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Le Seigneur du Temps (Doctor Who) est un téléfilm américano-britannique réalisé par Geoffrey Sax, diffusé en 1996. Produit en collaboration par BBC Worldwide, Universal Studios, 20th Century Fox et le réseau américain Fox, il constitue la première tentative de relancer la série télévisée anglaise Doctor Who cette fois-ci aux États-Unis après son arrêt en 1989, en montrant la fin du 7e Docteur (Sylvester McCoy) et les débuts du 8e Docteur (Paul McGann). Ce qui devait constituer un pilote, n'a pas eu le succès escompté pour engendrer une toute nouvelle série. Il faudra attendre 2005 et une production totalement britannique pour avoir une suite, avec un tout nouveau Docteur.

Résumé modifier

Sur la planète Skaro, le Maître, un Seigneur du Temps comme le Docteur, est jugé coupable de très nombreux crimes et est condamné par les Daleks à être exécuté. Sa dernière volonté est qu'on ramène ses restes sur sa planète d'origine, Gallifrey, accompagné par son ennemi juré, le Docteur. Ce dernier accepte et les cendres du Maître se voient transportées par le Docteur jusqu'à Gallifrey dans un petit conteneur.

Cependant, lors de ce voyage à bord du TARDIS, le conteneur est secoué et une sorte de larve visqueuse en sort. Elle endommage ensuite le poste de commande du TARDIS qui se voit obligé d'atterrir en urgence sur la Terre. Il atterrit le dans une ruelle de Chinatown à San Francisco, au milieu d'une fusillade entre deux bandes de malfaiteurs sino-américains. Chang Lee est sur le point d'être abattu quand le TARDIS se matérialise fortuitement devant lui ce qui le protège. Sort alors le Docteur, qui reçoit les balles de la fusillade avant de s'écrouler au sol. Lee appelle une ambulance mais, pendant ce temps, le Maître, toujours sous forme de larve visqueuse, réussit à s'enfuir.

Dans l'ambulance, Lee signe les documents que Bruce, un des ambulanciers, lui remet. En guise de nom pour le Docteur, il écrit « John Smith », afin qu'il puisse être soigné. Arrivé à l'hôpital, le Docteur est envoyé au bloc opératoire tandis que la larve se cache dans l'ambulance. Le personnel médical présent dans la salle d'opération est intrigué par le fait que la radiographie montre deux cœurs. Ils font alors venir la cardiologue qui assure la garde, le docteur Grace Holloway ; celle-ci assistait à une représentation d'un opéra de Giacomo Puccini, Madame Butterfly. Alors que l'équipe de nuit essaie de trouver pourquoi un des cœurs bat de manière irrégulière, le Docteur se réveille brusquement. Il tente alors d'expliquer qu'il n'est pas humain et qu'il a besoin d'une horloge atomique au béryllium pour réparer le TARDIS. Mais l'équipe lui administre une nouvelle dose de sédatif. Il se réveille encore une autre fois, puis se rendort.

Alors que l'équipe, désorientée par la physionomie très particulière du Docteur, explore son système cardio-vasculaire avec un endoscope, celui-ci entre en fibrillation et malgré les tentatives de réanimation, le Docteur meurt. Heureusement, étant un Seigneur du Temps, le Docteur est capable de se régénérer. Il sort de la morgue mais le traitement chimique qu'il a reçu lors de son opération a perturbé sa régénération et il est amnésique. Il s'habille avec des parties de costumes prévus par le personnel pour le Nouvel An avant de retrouver Grace et de la suivre. Il la convainc de son état quand il extrait de son corps la sonde qu'elle avait utilisé pendant l'opération. Grace, tout juste suspendue après l'échec de l'opération, ramène l'extraterrestre chez elle pour l'examiner.

Pendant ce temps, le Maître est parvenu à prendre possession du corps de Bruce, mais il sait que le corps humain de l'ambulancier ne supportera pas la possession, aussi il compte utiliser le TARDIS pour retrouver le Docteur et lui voler ses vies restantes. Il retrouve Chang Lee, qui a volé les affaires du Docteur et ouvert le TARDIS. Le Maître manipule alors le jeune homme en lui disant que le Docteur est un criminel dangereux qui lui a volé son corps. Pour le retrouver, le Maître force Lee à ouvrir l’Œil de l'Harmonie, qui ne s'ouvre que grâce à un motif d’œil humain. Ce faisant, le Docteur recouvre la mémoire et comprend ce que le Maître a fait, mais l'ouverture de l'Œil met en danger toute la planète qui sera absorbée par lui s'il n'est pas fermé à minuit et pour le fermer, le Docteur a besoin d'une horloge atomique. Grace refuse de le croire mais le monde physique commence à souffrir de l'ouverture comme le prouve le Docteur en passant à travers une vitre sans la briser. Ils apprennent ensuite qu'une nouvelle horloge atomique va être lancée pour le nouvel an dans un institut technologique de San Francisco. Lee et le Maître viennent les chercher en ambulance et, sans se douter de la vérité, le Docteur et Grace les suivent. Au cours du trajet, le Docteur démasque Bruce et il fuit avec Grace en volant la moto d'un policier, mais pas avant que le Maître ne crache un venin sur le bras de Grace.

En les poursuivant, Lee prend un raccourci et arrive à l'institut avant le Docteur, mais celui-ci parvient à trouver un circuit intégré dans le système de l'horloge atomique dont il a besoin pour redémarrer le TARDIS et fermer l'Œil. De retour dans la machine, il installe la puce mais comprend que l'Œil a été ouvert trop longtemps et qu'il est trop tard. Il doit donc remonter dans le temps avant l'ouverture de l'Œil mais à ce moment, le Maître entre dans le TARDIS et prend le contrôle de Grace grâce au venin. Le Docteur est assommé et attaché à un dispositif qui lui maintient les yeux ouverts et s'apprête à lui voler ses vies. Le Docteur tente de convaincre Lee de le libérer et de ne pas rouvrir l'Œil en parvenant à montrer que le Maître lui a menti ; quand Lee lui désobéit, le Maître le tue et libère Grace de la possession afin d'utiliser ses yeux humains pour ouvrir l'Œil et commencer le rituel. Grace reprend conscience et parvient à redémarrer le TARDIS, qui se place en orbite temporelle, permettant de suspendre pour un moment le rituel et la destruction de la Terre. Quand Grace revient libérer le Docteur, le Maître la précipite du haut d'un balcon et la tue, mais le Docteur a alors le temps de se libérer et précipiter le Maître dans l'Œil, le tuant. L'Œil se ferme et le TARDIS s'arrête à nouveau le , permettant ainsi le retour à la vie de Lee et Grace.

De retour peu avant minuit le 31, ils constatent que la Terre est sauve. Lee part après avoir rendu ses affaires au Docteur, sauf deux sacs de poussière d'or, et Grace choisit elle aussi de rester malgré la proposition du Docteur. Ils se quittent après un baiser et le Docteur repart dans le TARDIS pour une nouvelle aventure.

Continuité modifier

  • C'est la première fois que le Tournevis sonique réapparaît dans la série depuis la destruction de l'original dans l'épisode de 1982 « The Visitation », qui est dans le doublage VF des années 90 été dénommée en "Tournevis acoustique".
  • L'Œil de l'Harmonie est apparu dans l'épisode de 1976 « The Deadly Assassin », où il est présenté comme la source fondamentale d'énergie de Gallifrey. Ce téléfilm établit pour la première fois qu'une source similaire, du même nom, alimente également le TARDIS.
  • "John Smith" est un pseudonyme couramment utilisé par le Docteur, même s'il est ici choisi par Lee. Ce pseudonyme sera encore réutilisé de nombreuses fois dans la nouvelle série.
  • La célèbre écharpe du quatrième Docteur se trouve dans un des casiers que le Docteur fouille.
  • On retrouve trois fois les "jelly babies" (bébés en gelées), le bonbon préféré du quatrième Docteur : le Docteur en mange dans son fauteuil au début du téléfilm, il en offre un au policier qui barre la route et au garde de la sécurité.
  • On retrouve le "sceau de Rassilon" parmi les décorations du TARDIS.
  • Le Docteur déclare être à moitié humain du côté de sa mère, affirmation qui sera fortement contestée puis ignorée dans la nouvelle série.
  • Ce fut pendant très longtemps le seul épisode filmé dans lequel Paul McGann joue le huitième Docteur. Toutefois, il réapparaîtra dans le mini-épisode prélude à l'épisode 50e anniversaire « Le Jour du Docteur » et nommé « The Night of the Doctor. ». Puis il fait à nouveau une petite apparition dans l'épisode spécial à l'occasion des 100 ans de la BBC, « Le Pouvoir du Docteur » pour venir en aide au treizième Docteur. Entretemps, des aventures du huitième Docteur ont été publiées sous forme de comic-books, de romans et d'épisodes audiophoniques.
  • Le prologue explique que le Maître a été jugé et exécuté sur Skaro, la planète des Daleks. Si on ne les voit pas, on peut entendre leur fameux « Exterminate » au moment de la sentence.

Références extérieures modifier

Fiche technique modifier

Distribution modifier

Production modifier

Hiatus de la série originale modifier

Le téléfilm fut au départ produit pour tenter de faire revivre la série par une coproduction britanno-américaine, sept ans après la fin de la série originelle en . Dès le mois d', Philip David Segal, un Anglais expatrié, travaillant pour la Columbia Pictures se dit intéressé pour reprendre les droits de Doctor Who. La série commençait à être connue aux États-Unis ces dernières années à la suite de sa diffusion sur le Public Broadcasting Service. La BBC se montra réticente et l'accord n'eut pas lieu[1]. Une autre tentative se fit au cours de l'année 1992, avec le concours de Peter Wagg, le créateur de la série Max Headroom, sans suite[1].

Finalement, c'est le nouveau chef de la BBC, Alan Yentob, qui autorise, le , Philip David Segal à devenir le nouveau producteur de Doctor Who, avec pour projet de relancer la série aux États-Unis avec l'aide de Peter Wagg à la fin de l'année 1994. Segal approche Michael Crawford puis Michael Palin pour tenir le rôle du Docteur[2].

Projet initial modifier

Formant un partenariat avec Universal Television, ceux-ci lui imposent comme scénariste, John Leekley qui avait travaillé pour les séries Deux flics à Miami et K 2000. Segal, Leekley et le designer Richard Lewis mettent au point une bible intitulée "The Chronicles Of Doctor Who" ("les chroniques de Doctor Who") et établissant l'histoire générale. Finie le , cette Bible raconte que le Maître et le Docteur sont deux demi-frère, fils d'un seigneur du temps explorateur nommé Ulysse. Après la mort de leur grand-père, Barusa, le Maître est devenu Président des seigneurs du temps et le Docteur a quitté Gallifrey dans un vieux TARDIS qui contient l'esprit de son grand-père afin de partir à la recherche d'Ulysse, ayant pour seul indice, une « Planète Bleue », la Terre d'où viendrait sa mère[2]. De plus, la bible affirme que Davros aurait été tué par le Maître afin qu'il puisse commander les Daleks.

Dans la première mouture du pilote, le Docteur devait retrouver un message laissé par Ulysse dans une vieille ruine au Caire en Égypte et quelques épisodes étaient prévus qui voyaient le retour des Daleks avec une armure araignée, des Cybermen se seraient appelés les "Cybs" et devenus des maraudeurs de l'espace, des Yetis descendant des Néanderthals. La bible se terminait en expliquant que le dernier épisode de la série devait raconter les retrouvailles entre le Docteur et Ulysse, leur retour à Gallifrey et la chute de la tyrannie du Maître[2].

À l'époque, l'idée était d'intéresser une chaîne américaine afin d'avoir un téléfilm d'une heure et demie, suivi d'une saison de 22 épisodes de 50 minutes. Prévu pour être tourné en juillet, le pilote est repoussé à août puis faute d'investisseur intéressé. Leekley commence à cette époque à écrire certains épisodes prévus par la bible dont un remake de l'épisode de 1966 « The Gunfighters » sous le titre de “Don't Shoot, I'm The Doctor” ("Ne tirez pas, je suis le Docteur.") Segal se met à rechercher un acteur principal et de nombreux candidats sont évoqués (dont Peter Capaldi[3], Christopher Eccleston[4] et John Hurt qui finiront par tenir le rôle des années plus tard) et Peter O'Toole est retenu pour le rôle de Barusa[2].

Le projet intéresse un temps CBS, qui oppose un refus en . Il est finalement accepté par FoX TV qui autorise le , la mise en chantier d'un téléfilm pouvant servir de pilote à une éventuelle série[2].

Scénario modifier

Durant l'été 1994, Leekley écrit les grandes lignes du pilote, qui introduisait une nouvelle assistante : Lizzie Travis, une femme soldat américaine que le Docteur rencontre à Londres durant la Seconde Guerre mondiale. À ce moment-là, il est prévu que l'épisode se tourne en pour une diffusion en [2]. Toutefois, si le script est accepté par la Fox, le réalisateur Steven Spielberg alors président d'Amblin, la société qui co-produisait le pilote, a une objection. Selon lui, le scénario ressemble trop à sa franchise Indiana Jones et il demande le le renvoi de Leekley et l'écriture d'un nouveau scénario, repoussant à nouveau la production du téléfilm[2].

Un autre scénariste, Robert DeLaurentis, ayant travaillé pour les séries Hôpital St Elsewhere et Alfred Hitchcock Présente est engagé. Il soumet les grandes lignes le  : L'histoire autour de l'âme de Borusa est abandonnée et Lizzie est accompagnée d'un bouledogue nommé Winston. La recherche du père du Docteur est résolue dès le pilote, après que celui-ci retrouve sa trace dans un complot destiné à tuer Hitler. L'idée est de consacrer le reste de la série à la recherche du Maître, en fuite. Le script final est soumis à Segel le  : Lizzie est renommée Jane McDonald, Winston est abandonné, les Daleks deviennent des humanoïdes pouvant changer de formes et le Docteur est accompagné d'un extra-terrestre nommé Gog. La Fox refuse le script, DeLaurentis quitte la production en et Amblin arrête de co-produire le projet lors du départ de Segel pour la Paramount en [2].

C'est finalement un anglais, Matthew Jacobs, ancien scénariste sur les séries Inspecteur Wexford et Les Aventures du jeune Indiana Jones qui est engagé le . Laissant de côté les autres scénarios, l'auteur décide de se concentrer sur une population plus jeune et de laisser tomber les créatures du passé comme les Daleks ou les Cybermen et de ne prendre que le Maître. Il garde l'idée que le Docteur à une mère terrienne et propose que l'on puisse voir la régénération du 7e Docteur en 8e Docteur. Le , les grandes lignes du scénario actuel sont proposés, à la différence que l'épisode se passait à Halloween, que le 7e Docteur devait se faire tuer par le Maître, que celui-ci devait ramener à la vie le père de Chang (appelé à l'époque "Jack") et s'accompagner d'une armée de morts-vivants. La chirurgienne qui opérait le Docteur s'appelait à l'origine Kelly Grace et le Docteur devait repartir avec elle[2].

Peter Wagg quitta le projet au mois de , lorsque le premier brouillon du pilote fut rendu. Dans cette version, Jack devenait Chang Lee, son oncle devait être tué par le Maître, Kelly Grace devenait Grace Wilson et un libraire nommé Gareth devait jouer un rôle dans l'épisode. Le corps du Maître devait être celui d'un pompier et pourrir durant le téléfilm, l'Œil d'Harmonie devait servir de lien avec une autre dimension et le Docteur devait l'utiliser pour ressusciter Grace et Chang Lee grâce au fantôme de sa mère. Le plan du Maître changera selon les brouillons, en , il devait tenter de transformer l'univers grâce à l'Œil, en , il devait se faire passer pour un prophète pour prendre possession d'une comète passant à proximité de la Terre le . L'idée d'une ouverture de l'Œil grâce au côté "humain" du Docteur, apparaît[2].

En , Segal repense la série pour ne plus être une succession de 22 épisodes, mais être une suite de téléfilms d'une heure et demie à raison de six par an dont certains seraient des remakes des épisodes de la série "classique." Après suggestions de l'équipe de production en octobre, le nouveau scénario est écrit le avec l'idée que le Maître est tué hors champs par les Daleks, afin d'avoir une évocation des monstres iconiques de la BBC, et le personnage de Gareth devient un professeur ayant inventé une horloge atomique et se renomme "Professeur Wagg" en hommage à Peter Wagg[2]. En , quelques semaines avant le début du tournage, Jacobs décide de laisser tomber l'intrigue autour de la comète et le Maître cherche à prendre les régénérations du Docteur. Le nom Wilson est changé en Holloway et le background autour de Chang Lee est éliminé[2].

Casting modifier

  • Le aura lieu un casting pour le rôle du Docteur où se présenteront entre autres Anthony Stewart Head, Peter Woodward, Mark McGann, Tim McInnerny, Nathaniel Parker, John Sessions et Liam Cunningham. Ce dernier est le préféré de la production, mais hélas, il s'avère indisponible[5]. D'autres casting auront lieu durant l'année et c'est le que la production arrête son choix sur Paul McGann. Durant l'année 1995, la Fox insistera d'ailleurs pour que le rôle du Maître aille à un acteur plus "connu" et propose même le nom du chanteur Sting. Un compromis fut trouvé avec Segal et la BBC pour que McGann soit maintenu à condition que le rôle du Maître aille à un acteur "célèbre." Son rôle fut révélé à la presse le [2].
  • Après de nombreuses propositions, c'est Eric Roberts qui décrocha le rôle en partie grâce à l'appui des studios Universal. Il fut un temps prévu que le rôle soit tenu par Christopher Lloyd, célèbre pour son rôle de Doc' Emmett Brown dans la trilogie Retour vers le futur[2].
  • De même, de nombreuses actrices furent castées pour le rôle de Grace Halloway dont Maria Bello, Erika Eleniak ou Carrie Ann Moss avant que la production ne s'arrête sur Daphne Ashbrook.
  • C'est l'avant dernière apparition de Sylvester McCoy dans le rôle du septième Docteur qui réapparaîtra que 26 ans plus tard dans l'épisode spécial centenaire BBC de 2022, « Le Pouvoir du Docteur ». Il porte un nouveau costume pour l'occasion.
  • Segal avait proposé que Sophie Aldred revienne jouer le rôle d'Ace mais la BBC refusa[2].
  • Miranda, la femme de Bruce, est joué par la femme d'Eric Roberts, Eliza Roberts.

Tournage modifier

À la suite des différents aléas liés à la réécriture de l'épisode, le tournage ne démarre que début pour une diffusion prévue à la mi-. Un tournage en Angleterre étant trop coûteux, c'est finalement à Vancouver que le tournage se fait avec des plans de la ville de San Francisco en insert pour simuler l'action dans la ville. Le réalisateur choisit pour le tournage est Geoffrey Sax, un britannique qui avait déjà travaillé pour l'émission de télé Spitting Image ainsi que les séries Bergerac et Lovejoy.[2]

Philip Segal souhaite que la console du TARDIS ait un côté "Jules Verne" comme celle vue durant les années 1970. Richard Hudolin fabriquera pour l'occasion un intérieur énorme et des décors que le tournage n'utilisa pas en entier. La console du TARDIS était entièrement manipulable et chaque bouton effectuait une action. Lors du casting en 1994, Paul McGann avait les cheveux longs, or, il se les étaient coupées entre-temps et il porta une perruque durant tous les temps du tournage[2]. De plus, on découvrit que le costume prévu pour Eric Roberts était trop petit et celui-ci supportait mal les lentilles de contact censées simuler les yeux de serpents. C'est en partie pour cela qu'il porte une veste en cuir et des lunettes de soleil durant une grande partie du téléfilm[2].

Le tournage débute à Vancouver du 15 au par les scènes dans l'appartement de Grace filmée dans une maison privée à sur Ogden Avenue et les scènes dans le parc Hadden Park : Les scènes dans le bâtiment d'ITAR eurent lieu aux dans le Plaza of Nations (18 et ) et le tournage ayant pris trop de temps, une partie des scènes prévues furent abandonnées. Les scènes dans l'hôpital furent tournées au British Columbia Children's Hospital, dans une aile qui allait être démolie (du 23 au .) Les allées où le TARDIS s'est matérialisé sont entre East Georgia Street et Union Street. (1er et .) Le plan des rues du quartier chinois eu lieu au Walker General parking garage (.) La scène dans les bouchons fut filmée sur Keefer Street et Carrall Street (.) Les adieux du Docteur à Grace et Lee eurent lieu sur Andy Livingston Park (le ) malgré la pluie[6].

Les scènes se déroulant dans le TARDIS, l'ambulance, l'appartement de Bruce, dans les escaliers de l'ITAR ainsi que l'exécution du Maître furent quant à elles tournées en studio (22 et , 8, 9, 10, 12, 14, 20 et .) De plus, une grande partie du tournage en studio concerna les scènes de la salle du Cloitre, tournées du 13 au . Le tournage dépassa le budget prévu de près de 170 000 $ et certaines scènes ne furent pas tournées, engendrant des trous scénaristiques ou obligeant à bâcler la mort de Lee[2].

Post-production modifier

La scène où le Maître gèle les gardes fut coupée durant le montage car jugée trop violente. La voix des Daleks dans le prologue fut effectuée par Geoffrey Sax lui-même et ceux-ci n'eurent pas leur voix habituelle, car celle-ci fut jugée "inaudible pour le public américain." La voix du Maître avant son jugement fut jouée par Gordon Tipple mais ne fut finalement pas utilisée.

Le nouvel arrangement du générique de la série fut composé par John Sponsler et John Debney. À l'origine, il était prévu que Debney compose un tout nouveau générique, mais il préféra réorchestrer la composition du générique original de Ron Grainer[2].

Au lieu de créer un nouveau logo Doctor Who, il fut décidé d'utiliser une version en image de synthèse du logo utilisé à l'époque où Jon Pertwee était acteur de la série. L'épisode pris le titre de « Enemy within » (« l'ennemi intérieur ») lors de la post-production afin de le différencier d'autres téléfilms éventuellement produits par la suite. La classification de cet épisode dont le titre est « Doctor Who » pose des problèmes aux fans anglais qui l'appellent parfois « the television movie » (le téléfilm) ou TVM

Diffusion et réception modifier

Bandes annonces modifier

Le premier trailer pour l'épisode fut diffusé le sur la Fox avant l'épisode « Le Seigneur du magma » de la série X-Files. Cette bande annonce utilise une version du générique qui ne sera pas utilisée dans le téléfilm.

Diffusions modifier

Le téléfilm fut diffusée le 12 et au Canada sur CITV, ASN et CHEK. Aux États-Unis, il fut diffusé le mardi aux États-Unis sur la Fox à 8 heure sur la côte Est, face à un épisode important de la série Roseanne et fit près de 5 millions de spectateurs, et 9 % de part de marché[7], se hissant péniblement au rang du 75e programme le plus regardé cette semaine là. Le mauvais score d'audience déplut à la Fox qui décida de ne pas commander d'autres épisodes[2].

En Angleterre, à la suite d'une fusillade trois mois auparavant à Dunblane, le téléfilm fut réédité afin d'en supprimer certains passages violents. Il fut diffusée le sur BBC1 et précédée par une vente sous format VHS le . Le téléfilm fut introduit par un texte d'hommage à Jon Pertwee, l'acteur ayant incarné le 3e Docteur et mort le . L'épisode fit un bon score d'audience au Royaume-Uni, avec 9 millions de spectateurs et un indice d'appréciation de 75 %[2].

En France, le téléfilm fut diffusé pour la première fois sur France 2 le à 23 h sous le titre de Le Seigneur du Temps[8]. Il fut rediffusé de nombreuses fois : six fois entre le et le sur Festival, deux fois entre le et le sur France 4 ainsi qu'à de multiples reprises sur Ciné FX dont plusieurs fois en .

Avenir de la série modifier

La série n'arrivant pas à s'implanter aux États-Unis, Universal, décida de financer une autre saison de la série Sliders plutôt que de produire Doctor Who et leur droit d'utilisation de la série expire à la fin de l'année 1997. En 1998, Segal propose à la BBC de faire un remake des films des années 1960 Dr. Who et les Daleks et Les Daleks envahissent la Terre mais ceux-ci refusent[2]. La plupart des décors furent détruits, seule la console du TARDIS fut sauvée par un fan de Doctor Who, Paul J. Salamoff, qui l'a en partie reconstruite et permet aux curieux d'aller la voir gratuitement[9].

Il faudra attendre 2005 pour que Doctor Who réapparaisse, dans une nouvelle saison produite par la BBC Wales.

Critiques modifier

Le lendemain de sa diffusion en Angleterre, les critiques furent partagées. Maureen Paton dans le Daily Express apprécie le téléfilm "Au moins nous avons un Doctor Who aux effets spéciaux améliorés avec Paul McGann... et seuls les luddites passionnés de vieux effets spéciaux vont dire que l'amateurisme du vieux format leur manque... les créateurs seraient fous de ne pas poursuivre avec une nouvelle saison."[10] Matthew Bond du The Times en revanche trouvait que "si la série revient il lui faudra des scénarios bien plus solides que cette offre simpliste qui a de la peine à remplir ses 85 minutes et peine dans ses recherches d'humour[10]. Le courrier des lecteurs du programme télévisé The Radio Times fut divisé entre ceux qui aimaient et ceux qui détestaient le téléfilm[10].

En 1998 les auteurs de Doctor Who : The Television Companion font une longue analyse du téléfilm qui se veut, de façon surprenante, proche de l'esprit de la série originale. Ils reprochent néanmoins à celui-ci de justifier l'excentricité du Docteur par son côté "anglais" plus que par son côté "extra-terrestre" et ils trouvent que l'histoire manque de profondeur et est bourrée d'erreurs, que le Maître est "cartooniste" et estiment que l'épisode chasse plus les amateurs d'X-files que ceux de Doctor Who. Ils estiment toutefois que la réalisation est bonne, et que le nouveau TARDIS est superbe et apprécient le jeu des acteurs[11].

En 2010, Nash du site That Guy with the Glasses fait une vidéo-critique de l'épisode dans laquelle il juge l'épisode mauvais mais très amusant à regarder. Il estime que Paul McGann rattrape la totalité de l'épisode[12].

En 2012, Mark Braxton de Radio Times écrit que le téléfilm réussit à jongler parfaitement entre des enjeux américains et des enjeux anglais. Il aime globalement l'épisode, même si des points l'irritent, comme Eric Roberts en Maître et que des opportunités sont gâchées[13].

Récompenses modifier

Novélisation modifier

L'épisode fut romancé par Gary Russell sous le titre de "Doctor Who : The Movie" et publié en . Ce roman, qui est le premier roman de la série Doctor Who à être publié chez BBC Books est le début de toute une gamme de romans sur le 8e Docteur nommées les "Eighth Doctor Adventures." Il comporte de nombreux passages qui avaient été coupées dans le script, et approfondit les personnages secondaires ainsi que le lien avec l'ancienne série. Le passage du baiser est expliqué par un "je ne sais pas ce qui m'a pris", le côté "humain" du Docteur est amenuisé et Grace et Lee sont juste inconscient et non mort avant que l'œil les ramène à la vie. Ce roman n'a jamais connu de traduction à ce jour.

Suite des aventures du huitième Docteur en comic-books et romans dérivés modifier

En comic-book, les aventures du huitième Docteur continueront d'être publié une fois par semaine dans le programme télévisé Radio Times à partir du mois de . Le Docteur y est accompagnée par une femme du futur nommée Stacy Townsend[14] et un guerrier des glaces nommé Ssard[15] Ces strips s'arrêteront en [16].

En parallèle des épisodes du Radio Times les aventures du huitième Docteur continueront d'être publié tous les mois dans le Doctor Who Magazine. La première histoire s'étendant d' à janvier 1997 présente un nouveau compagnons appelé Izzy Sinclair et approfondi le personnage récurrent de Maxwell Edison[17]. À partir d', ils sont rejoints par Fey Truscott-Sade, une agent secret[18] et celle-ci fusionne pour devenir un nouveau personnage "Feyde" dans un récit trouvant fin en [19]. Izzy fini par quitter le TARDIS lors d'un long arc autour d'une possession, en [20]. Il y croise aussi de nombreuses fois un personnage nommé "Destrii" une extra-terrestre obsédée par la culture terrienne avant que ses aventures ne terminent en [21].

Après la novélisation du pilote, les "Eighth Doctor Adventures" se poursuivit par un roman original The Eight Doctors ("les huit Docteurs") écrit par Terrance Dicks. Le personnage de Grace Holloway ne pouvant être utilisé car appartenant à Universal, le Docteur va rencontrer de nouveaux compagnons. Des volumes 1 à 19 ( à ) il est accompagné par Samantha "Sam" Jones, une lycéenne de 1997. À noter que le premier volume fait référence aux personnages de Stacy et Ssard. À partir du vingtième roman, The Taint (), ils sont accompagnés par Fitz Kreiner, une jeune femme venue de 1963. Sam quitte l'équipage du TARDIS après le roman 26 Interference en , et le Docteur et Fitz sont alors accompagné dans le volume 27 par Compassion, un extra-terrestre d'une race autrefois humaine, destinée à se transformer en TARDIS.

C'est dans ces romans que l'on apprend que l'ancienne assistante du Docteur, Romana est devenue présidente des seigneurs du temps et a vécu une nouvelle régénération. Lors du 37e roman, le Docteur abandonne Compassion et Fitz et devient amnésique durant cinq romans. Le roman Escape Velocity en voit le retour de Fitz et l'arrivée d'une nouvelle compagne nommée Anji Kapoor. Le groupe reste ensemble jusqu'au roman Time Zero (no 60, ) où ils sont rejoints par Trix MacMillan. Anji quitte le TARDIS avec le roman Emotional Chemistry (no 66, .) Les aventures se terminent avec le 73e roman nommé "The Gallifrey Chronicles" et publié en .

Éditions commerciales modifier

L'épisode n'a jamais été édité en France, mais a connu plusieurs éditions au Royaume-Uni et dans les pays anglophones.

  • L'épisode devait à l'origine sortir en VHS vers le , quelques semaines avant la version télévisée mais la British Board of Film Classification insista pour qu'il reçoive les mêmes coupures que la version télé, ce qui repoussa la parution au .
  • En 1997, il sortit en format laserdisc à Hong Kong[22].
  • La bande son de l'épisode est paru en CD chez John Debney Productions au cours de l'année 1997.
  • En 1997, une adaptation de la novélisation par Paul McGann est sortie en version audiobook.
  • L'épisode fut édité en DVD en 2001 dans une version non-censurée puis une réédition DVD en 2010 avec de nombreux bonus supplémentaires. L'édition contient les commentaires audios de Sylvester McCoy, Paul McGann et Geoffrey Sax, un documentaire sur la création de l'épisode, des interviews de l'équipe, des scènes coupées et d'autres bonus. Une réédition est réalisée au format haute-définition Blu-Ray 1080p/4:3 en 2016, avec les suppléments et bonus du DVD de 2010, plus l'épisode "The Night of the Doctor" diffusé en sur internet par BBC iplayer, avec Paul McGann et John Hurt.

Notes et références modifier

  1. a et b (en) « Dimensions in Time », Shannon Sullivan "A Brief History Of Time (Travel) (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v et w (en) « Doctor Who (1996) », Shannon Sullivan "A Brief History Of Time (Travel) (consulté le )
  3. Philip Bates, « Capaldi could’ve been the Eighth Doctor! », sur Kasterborous.com, (consulté le )
  4. Hickman, Clayton, « Revolution #9 », Doctor Who Magazine, Tunbridge Wells, Panini UK, no 343,‎ , p. 11
  5. (en) [[Philip David Segal|Philip Segal]] et Gary Russell, Doctor Who : Regeneration, Londres, HarperCollins, (ISBN 0-00-710591-6)
  6. (en) « TvMovie - Story Locations », Doctor Who The Location Guide (consulté le )
  7. Bailey, David, « Doctor Who », Doctor Who Magazine, Panini Comics, no #433,‎ , p. 53
  8. Programme de France 2 du mardi 18 mars 1997, sur L'Humanité.
  9. (en) « Doctor Who Fans Refurbish TARDIS Console From 1996 Movie for Gallifrey One Convention », LA Weekly (consulté le )
  10. a b et c (en) David J. Howe, Stephen James Walker et Mark Stammers, The Handbook : The Unofficial and Unauthorised Guide To The Production of Doctor Who, Tolworth, Telos, , 776–7 p. (ISBN 1-903889-59-6)
  11. (en) Howe, David J & Walker, Stephen James, Doctor Who : The Television Companion, Londres, BBC Books, , 1re éd., 557 p. (ISBN 978-0-563-40588-7, lire en ligne)
  12. (en) « Doctor Who Classic – Episode 3: The TV Movie (The Enemy Within) », Nash (consulté le )
  13. (en) Mark Braxton, « Doctor Who(The Movie) », Radio Times, (consulté le )
  14. (en) « In The Comics - 1996 », Altered Vistas (consulté le )
  15. (en) « In The Comics - Descendance », Altered Vistas (consulté le )
  16. (en) « In The Comics - Coda », Altered Vistas (consulté le )
  17. (en) « In The Comics - Endgame », Altered Vistas (consulté le )
  18. (en) « In The Comics - Tooth and Claw », Altered Vistas (consulté le )
  19. (en) « In The Comics - Wormwood », Altered Vistas (consulté le )
  20. (en) « In The Comics - Oblivion », Altered Vistas (consulté le )
  21. (en) « In The Comics - The Flood », Altered Vistas (consulté le )
  22. Bailey, David, « Doctor Who », Doctor Who Magazine, Panini Comics, no #433,‎ , p. 61

Liens externes modifier