Le Laboureur et ses enfants

fable de Jean de La Fontaine

Le Laboureur et ses enfants
Image illustrative de l’article Le Laboureur et ses enfants
Dessin de Grandville

Auteur Jean de La Fontaine
Pays Drapeau de la France France
Genre Fable, Apologue
Éditeur Claude Barbin
Lieu de parution Paris
Date de parution 1668
Chronologie

Le Laboureur et ses enfants est la neuvième fable du livre V de Jean de La Fontaine, situé dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1668.

Cette fable fait l'éloge du travail. À un niveau plus subtil, on peut y voir une analogie entre le laboureur et l'écrivain : La Fontaine prône le respect de l'héritage littéraire des Anciens[1].

La source de cette fable est un apologue d'Ésope du même titre[2].

On peut rapprocher ce texte à une autre fable de La Fontaine, Le Vieillard et ses enfants, où les recommandations du mourant n'empêchent pas la discorde des frères.

Gravure de François Chauveau (1613-1676).


Texte modifier

 
Illustration de Benjamin Rabier (1906)
 
Illustration de Gustave Doré (1876)


Travaillez, prenez de la peine :
C’est le fonds qui manque le moins[3].
Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine,
Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.
Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l’héritage
Que nous ont laissé nos parents.
Un trésor est caché dedans.
Je ne sais pas l’endroit ; mais un peu de courage
Vous le fera trouver, vous en viendrez à bout.
Remuez votre champ dès qu’on aura fait l’Aout[4].
Creusez, fouillez, bêchez ; ne laissez nulle place
Où la main ne passe et repasse.
Le père mort, les fils vous retournent le champ
Deçà, delà, partout ; si bien qu’au bout de l’an[5]
Il en rapporta davantage.
D’argent, point de caché. Mais le père fut sage
De leur montrer avant sa mort
Que le travail est un trésor.

— Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine, Le Laboureur et ses enfants

Notes et références modifier

  1. Par Amélie Vioux, « Le laboureur et ses enfants, La Fontaine : analyse », sur commentaire composé.
  2. (fr + grk) Ésope (trad. Émile Chambry), « LE LABOUREUR ET SES ENFANTS », sur archive.org, .
  3. « fonds » : le capital. Ce terme désigne ici le travail, qui au sens figuré, représente le capital le plus sûr.
  4. « Dès qu’on aura fait l’août » : dès qu'on aura fait la moisson qui déroule durant le mois d'août.
  5. « au bout de l’an » : au terme d'une année de travail jusqu'à la moisson suivante.

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