Laevaricella guadeloupensis

Laevaricella guadeloupensis (anciennement Oleacina guadeloupensis) est une espèce d'escargot de la famille des Oleacinidae, endémique de l'île de Basse-Terre, en Guadeloupe.

Description

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La glandine de Guadeloupe (Laevaricella guadeloupensis) présente une coquille turriculée oblongue, fine, lisse et brillante, à varices peu nombreuses et arquées, peu proéminentes et bordées de bandes brun marron (flammules). La spire est formée de 7 tours peu convexes. Elle s’amincit progressivement et présente un apex obtus. Le dernier tour forme environ un tiers de la longueur de la coquille et s’amincit à la base. La columelle très arquée est étroitement tronquée. L’ouverture est légèrement oblique, ovale et appointée, au péristome fin, avec le bord droit s’arquant vers l’avant et bordé de roux. Les dimensions du type sont 14 mm de longueur pour 4,3 mm de large, et une ouverture de 4,7 × 2,5 mm[1].

L'animal vivant a été observé par H. Mazé, qui en propose la description suivante : « L'animal en marche mesure de 14 à 17 millimètres. La partie supérieure du corps, y compris les tentacules, est d'un noir bleuâtre, qui passe, par des nuances successives, au blanc laiteux, vers et sous le pied »[2].

Mazé distingue une variété β dont la coquille se caractérise par une absence de flammule.

 
Représentation de la forme typique (3) et de la variété β (4) de Laevaricella guadeloupensis (Mazé 1883, planche 1, fig. 3-4).

Distribution

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La localité-type est la Guadeloupe. Le spécimen-type décrit par Pfeiffer a été trouvé par Caillet[3], qui est connu pour avoir collecté à l'habitation Gommier, Pointe Noire[2]. Les autres stations où l'espèce a été collectée au XIXe s. se situent également sur le versant ouest de la Basse-Terre, à des altitudes comprises entre 300 et 500 m d'altitude. La variété β a été collectée sur les rives de la ravine Malanga, commune de Saint-Claude, à une altitude supérieure à 700 m d'altitude[2].

Habitat

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Laevaricella guadeloupensis est une espèce forestière présente dans la forêt sempervirente saisonnière et de la partie basse de la forêt ombrophile[4]. Selon Mazé, Laevaricella guadeloupensis « vit sous les pierres, les détritus de végétaux, dans les lieux humides ou ombragés, parfois dans les cavités de vieux murs en ruines, mais toujours à une altitude supérieure à 300 mètres »[2].

Écologie

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La famille des Oleacinidae regroupe des espèces carnivores, consommateurs d'autres mollusques[5]. Aucune observation n'a toutefois été rapportée sur la glandine de Guadeloupe qui permette d'établir ses proies. L'observation d'un spécimen dans une galerie de lombric suggère que l'espèce pourrait se nourrir de vers de terre[6].

Conservation

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L’espèce n'a pas été revue au vingtième siècle, malgré les prospections malacologiques de l'île de Basse-Terre[7]. Elle a, pour cette raison, été inscrite comme éteinte sur la liste rouge des espèces menacées de 1996[8].

La prospection des stations où l'espèce a été collectée au XIXe s. n'a pas non plus permis d'observer d'individu. L'espèce a toutefois été retrouvée au début des années 2010 dans les hauteurs de Bouillante, sous la forme d'une coquille fraiche et d'un spécimen vivant[9] et, plus récemment, sur la crête Mahault, commune de Pointe Noire[4], ainsi que sur la crête Corossol, commune de Vieux-habitants, et dans la forêt ombrophile des contreforts de la Soufrière, commune de Saint-Claude[6]. La persistance de cette espèce dans des forêts d'altitude et son absence des localités historiques indiquent, néanmoins, que cet escargot a vu son aire de distribution se réduire depuis le XIXe s[4].


Références

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  1. (en) Pilsbry H. A., « Oleacinidae, Ferussacidae. », Manual of Conchology, serie 2, vol. 19,‎ , p. 1-366.
  2. a b c et d Mazé H., « Catalogue révisé des mollusques terrestres et fluviatiles de la Guadeloupe et de ses dépendances », Journal de Conchyliologie, vol. 31,‎ , p. 5-54.
  3. (en) Pfeiffer L., « Descriptions of Fifty-eight New Species of Helicea from the Collection of H. Cuming, Esq », Proceedings of the Zoological Society of London, vol. 24,‎ , p. 324-336.
  4. a b et c Lenoble A. et Charles L., « Nouvelle station de Laevaricella guadeloupensis (L. Pfeiffer, 1856), une espèce endémique rare de Guadeloupe (Mollusca, Gastropoda) », MalaCo, vol. 15,‎ , p. 11-13.
  5. Barker G.M. et Efford M. G., « Predatory Gastropods as Natural Enemies of Terrestrial Gastropods and Other Invertebrates », dans Natural enemies of terrestrial molluscs, Wallingford, UK, CABI Publishing, , p. 279–403
  6. a et b Cucherat X. et Perrier C., « Deux nouvelles localités de la Glandine de Guadeloupe Laevaricella guadeloupensis (L. Pfeiffer, 1857) (Mollusca, Gastropoda, Oleacinenidae) », MalaCo, vol. 19,‎ , p. 10-13.
  7. Bouchet P., Pointier, J.-P., Les mollusques terrestres et dulçaquicoles de la Guadeloupe, MNHN, EPHE, Parc National de la Guadeloupe, , 24 p.
  8. (en) Baillie J. et Groombridge B., 1996 IUCN Red List of Threatened Animals, Gland, Switzerland and Cambridge, UK, International Union for Conservation of Nature, , 378 p.
  9. Charles L, « Inventaire des mollusques terrestres de Guadeloupe, Petites Antilles : données préliminaires », MalaCo, vol. 12,‎ , p. 47-56.