Lacus Curtius

espace sacré à Rome

Lacus Curtius
Image illustrative de l’article Lacus Curtius
Vestiges du Lacus Curtius.

Lieu de construction Regio VIII Forum Romanum
Forum Romain
Date de construction 445 av. J.-C.
Ordonné par Sénat romain
Type de bâtiment Aire sacrée
Le plan de Rome ci-dessous est intemporel.
Carte de la Rome antique montrant la localisation de Lacus Curtius.
Lacus Curtius
Localisation du Lacus Curtius dans la Rome antique (en rouge)

Coordonnées 41° 53′ 32″ nord, 12° 29′ 06″ est
Liste des monuments de la Rome antique

Le Lacus Curtius (ou curtilacus chez Festus Grammaticus) est un espace sacré situé à peu près au milieu du vieux Forum Romanum[1],[2].

C'est un lieu entouré d'une clôture en treillage, où se trouvent une margelle de puits arrondie dite « putéal » et plusieurs autels. Quoique plusieurs versions expliquent l'origine de ce lieu sacré, elles ont toutes en commun un lien avec la gens Curtia, une des plus anciennes familles patriciennes de Rome d'origine sabine. Un relief en marbre datant probablement de l'époque de Jules César a été découvert à proximité en 1553, il représente le héros Curtius se jetant dans le gouffre. Historiquement, c’est près du Lacus Curtius que Galba est massacré en 69 par des soldats de sa garde[3].

Origines modifier

Plusieurs traditions antiques expliquent sa création : selon l'une, le lacus était un marais dans lequel aurait été acculé le roi sabin Mettius Curtius, lors de la guerre entre Romains et Sabins qui fit suite à l'enlèvement des Sabines. Mettius Curtius serait tombé avec son cheval dans le marécage et n'en serait sorti qu'avec difficulté[4].

Dans ses travaux sur l'origine des noms de lieux romains, l'auteur Varron mentionne l'existence de traditions romaines multiples, la chute de Mettius Curtius et deux autres versions[5]. Selon l'une, un gouffre se serait ouvert et les oracles auraient dit que les dieux voulaient qu'un citoyen s’y sacrifiât : Marcus Curtius s'y serait jeté à cheval et en armes, offrant en sacrifice ce que Rome avait de plus précieux, sa jeunesse armée. La dernière version évoquée par Varron ne fait pas appel au surnaturel : la foudre étant tombé sur ce lieu, y imprimant la marque de Jupiter, le Sénat aurait ordonné au consul de 445 avant J.-C. Caius Curtius d'enclore ce lieu devenu sacré[6].

La version héroïque consacrant Marcus Curtius que Tite-Live date de 362 avant J.-C.[7] est largement reprise par les auteurs latins[8].

Plan du Forum Romain
Liste des édifices du Forum Romain
Plan du Forum à la fin de l'époque républicaine.
Plan du Forum à la fin de l'Empire.

Notes modifier

  1. Filippo Coarelli, traduit de l’italien par Roger Hanoune, Guide archéologique de Rome, édition originale italienne 1980, Hachette, 1998, (ISBN 2012354289), p. 56
  2. Pietro Romanelli, Le forum romain, traduction d’Olivier Guyon, Istituto Poligrafico dello Stato, Rome, 1967, p. 37
  3. Plutarque, Vie de Galba, 31
  4. Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, livre I, 42 ; Plutarque, Vie de Romulus ; Tite-Live, Histoire romaine, livre I, 13 ;
  5. Varron, De lingua latina, VI, 148-150
  6. Dion Cassius, Fragments, VII, 69
  7. Tite-Live, Histoire romaine, livre VII, 6
  8. Dion Cassius, Fragments, livre VII, 69 ; Festus Grammaticus, De la signification des mots, livre III ; Ampelius, Liber memorialis, XX