La Vierge de Lorette (Le Pérugin)

peinture de Le Pérugin
La Vierge de Lorette
Artiste
Date
1507 environ
Type
Technique
Huile sur bois
Dimensions (H × L)
185,5 × 125,5 cm
Mouvement
No d’inventaire
NG1075Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
National Gallery, Londres (Grande-Bretagne)

La Vierge de Lorette (en italien : Madonna di Loreto) est une peinture religieuse à l'huile sur bois du Pérugin, datant de 1507 environ, conservée à la National Gallery à Londres. L'œuvre était probablement dotée d'une prédelle aujourd'hui conservée à la Galerie nationale de l'Ombrie à Pérouse.

Histoire modifier

L'œuvre a été commandée par Giovanni di Matteo Schiavone (mort le ) pour une chapelle qui était en projet de construction en l'église Santa Maria dei Servi à Pérouse. Le tableau devait être livré en . Il est probable que les collaborateurs du maître soient intervenus dans l'exécution du tableau.

Thème modifier

L'œuvre qui fait référence au lieu de pèlerinage de Lorette relatif à la Vierge reprend la représentation récurrente dans la peinture chrétienne de la Conversation sacrée, soit la Vierge en majesté (ici réduit à un piédestal), accompagnée de figures saintes ou des donateurs, ici les saints Jérôme de Stridon et François d'Assise.

Description modifier

La scène s'inscrit dans une espèce de concavité rectangulaire avec un bas parapet ressemblant au tondo de la Vierge à l'Enfant entre deux saintes et deux anges (1492). Selon un schéma pyramidal, la Vierge et l'Enfant sont sur un piédestal avec à leurs côtés sur la gauche, saint Jérôme habillé en cardinal et sur la droite, saint François d'Assise avec la bure et les stigmates aux mains et aux pieds. Les deux saints tiennent un livre. Le regard de la Vierge est dirigé vers le spectateur alors que celui de l'Enfant converge vers saint Jérôme qui à son tour le regarde tendrement alors que celui de saint François d'Assise regarde vers l'extérieur, évitant le spectateur.

En haut du tableau, deux anges portant un rameau sont représentés symétriquement tenant une couronne au-dessus de la tête de Marie.

Tous les personnages du bas sont pieds nus et auréolés d'un parfait cercle doré (les anges portent une auréole elliptique qu'on distingue à peine).

Un paysage typé rempli le fond du tableau dans un lointain vaporeux de monts et collines ponctuées d'arbrisseaux.

La prédelle modifier

La predelle comprend 3 petits tableaux conservés à la Galerie nationale de l'Ombrie à Pérouse :

  • Annonciation (17 × 37,35 cm),
  • Adoration des bergers (16,3 × 37 cm),
  • Baptême du Christ (17,2 × 36,7 cm).

Pour ces « petites peintures » le Pérugin a utilisé un coup de pinceau rapide et effilochée du type des œuvres de petites dimensions du début du XVIe siècle.

Analyse modifier

Bien que privée dans sa composition de caractéristiques particulières, l'œuvre est représentative de la phase tardive de l'artiste empreinte par un doux sfumato léonardesque, réaménagé selon son propre ressenti à l'insigne de figures gracieuses et élégantes.

Le peintre a préféré une exécution impeccable et de haute qualité, plutôt que l'originalité. En effet le dessin est souple et précis, gravé probablement en phase préparatoire avec la pointe en argent. La couleur à l'huile a du « corps » ; chaque détail est rendu avec grand soin et très étudié, comme la direction de la lumière, avec des effets dans les plis.

Le tableau est stylistiquement proche de l'effigie de Marie inspirée par celui de Chiara Fancelli.

Le paysage est typique du style du Pérugin avec une série de monts et collines ponctuées d'arbrisseaux qui se dégrade dans le lointain selon les règles de la perspective atmosphérique, rendant l'espace ample et profond. Dans le paysage dominent les couleurs vert turquoise et azur.

Notes et références modifier

Sources modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier