La Vie parisienne (magazine)

magazine français culturel illustré

La Vie parisienne
Image illustrative de l’article La Vie parisienne (magazine)
Couverture du 12 février 1876.

Pays Drapeau de la France France
Langue Français
Périodicité Hebdomadaire
Genre Magazine culturel illustré
Fondateur Émile Marcelin
Date de fondation
Date du dernier numéro 1970
Ville d’édition Paris

ISSN 2022-1274

La Vie parisienne est un magazine français culturel illustré créé en 1863 par Marcelin et publié sans interruption jusqu’en 1970. Il a donné son nom au célèbre opéra-bouffe de Jacques Offenbach, La Vie parisienne[1].

Exemple d’article illustré ironisant sur la mise en scène du Macbeth de Verdi joué au Théâtre Lyrique le 13 mai 1865.
La Vie parisienne de mars 1918.

Développant une approche littéraire et critique singulière jusqu’en 1905, il s’oriente peu après vers un public plus masculin, faisant place à des illustrations érotiques.

Sans rapport direct, un magazine a repris ce nom en 1984 ciblant, lui, un « public averti[2] ».

Origines du magazine modifier

L’expression « vie parisienne » entre dans l’usage courant avec la Restauration puis connaît un franc succès quand Balzac publie, dès 1834, un recueil de romans intitulé Scènes de la vie parisienne, et qui composera tout un pan de ses histoires de mœurs regroupées sous le titre générique de La Comédie humaine. Mais c’est sous le Second Empire que Paris devient une référence en matière de vie culturelle, notamment pour tout ce qui concerne la mode et les soirées.

Profitant d’une très relative liberté d’expression qui se fait sentir au milieu du Second Empire, Émile Marcelin envisage de lancer à la fin de l’année 1862, à Paris, un magazine intitulé La Vie parisienne, sous-titré « Mœurs élégantes, Choses du jour, Fantaisies, Voyages, Théâtres, Musique, Modes » : il s’agit d’un hebdomadaire illustré qui propose dès de montrer les joies et les plaisirs mondains de la capitale et, notamment, sa vie théâtrale. Amoureux d’une comédienne, costumier à ses heures, Marcelin dessine dans un premier temps la plupart des images, puis accueille des écrivains et des illustrateurs, non sans essuyer quelques critiques outragées face aux potins rapportés et son audace grivoise qui consiste parfois à esquisser les jambes d’une actrice ou à évoquer les demi-mondaines. Dans sa critique théâtrale, la revue convoque un style imagé et sans ambages. Le public visé est bien le couple bourgeois en quête de soirées, de loisirs, de divertissements, amateur de la scène, des bals, des chansonniers et de la dernière mode, sans doute lassé des comptes rendus corsetés et que les caricatures amusent[3]. Notons que la Vie parisienne participe à la fois d’une libéralisation et d’une diversification de la presse, ainsi, la même année, sort également Le Petit Journal, un quotidien du soir qui va rapidement s’opposer à une presse jugée trop sérieuse.

Contenu modifier

La Vie parisienne propose également des nouvelles et des contes dialogués destinés à un lecteur pressé. Dès , Jules Barbey d’Aurevilly souligne toute l’originalité du contenu, à l’occasion de remarques sur Gustave Droz : « Mais enfin si ce n’est pas exactement toute la vie parisienne que ce journal, c’en est une partie. C’en est la mousse, le pétillement, la surface, les petits vices, — viciolets, — les élégances, et les élégances jusqu’aux extravagances, tout cela très animé d’esprit, très cinglant d’ironie, très indifférent — et même trop — à la morale, et j’allais presque dire à la littérature ; car les hommes de talent qui font ce journal ont le dandysme de ne pas se montrer littéraires… »[4].

Les chroniqueurs signent d’initiales ou de pseudonymes assez fantaisistes qui renvoient le lecteur aux « indiscrétions » d’un certain milieu, les mondains ou l’aristocratie , anticipant la presse que l’on qualifierait aujourd’hui de « people ». Jusqu’en 1914, La Vie parisienne influence à sa manière l’évolution du théâtre et des mœurs culturelles : en 1889, le théâtre Antoine porte sur la scène une pièce tirée des nouvelles et contes publiées dans le magazine. Le style fait bientôt école, d’autant que l’opéra-bouffe d’Offenbach avait connu un énorme succès, les librettistes Ludovic Halévy et Henri Meilhac ayant écrit dans le magazine à ses débuts.

Le siège fut un temps situé au 9 place de la Bourse.

En 1905, le titre est racheté à Armand Baudouin (?-1916) par Charles Saglio, membre de la rédaction du Petit Journal, qui, profitant d’un relâchement de la censure, ouvre La Vie parisienne à des illustrations érotiques, ce qui lui vaudra plus tard quelques ennuis. En , Colette y publie sa première nouvelle.

Durant la Première Guerre mondiale, elle est lue dans les tranchées et publie les demandes (et les offres) de « marraines de guerre »[5], figure féminine qui illustre régulièrement la couverture — un autre hebdomadaire illustré, La Baïonnette, fait de même.

Dans les années 1920, le cinéma commence à y tenir une place importante, et les premières photographies noir et blanc de femmes en déshabillé font leur apparition dans les années 1930.

Vers la fin des années 1940, le titre est repris par Georges Ventillard, la photographie couleurs y fait son apparition, au profit de pin-ups de plus en plus dénudées…

Contributeurs modifier

Notes et références modifier

  1. Cet opéra-bouffe est dédié à Marcelin, fondateur du magazine.
  2. En réalité, deux titres se font concurrence depuis 2005 : La Vie parisienne Magazine et La Vie parisienne, votre mensuel libertin, contenant entre autres des petites annonces. Sources : « La Vie Parisienne Magazine » : imbroglio entre les droits sur une marque, sur une dénomination sociale et sur un titre original éponymes, en ligne.
  3. Clara Sadoun-Édouard, « La Vie parisienne ou la mise en scène de la mondanité », Médias 19,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. Jules Barbey d’Aurevilly, « Monsieur, Madame et Bébé et Autour d’une source de Gustave Droz », Le Nain jaune, 20 juin 1866, rapporté par C. Sadoun-Édouard (supra, 2012).
  5. Voir Benjamin Gilles (préf. John Horne), Lectures de poilus : Livres et journaux dans les tranchées, 1914-1918, Paris, Éditions Autrement, , 329 p., 23 cm (ISBN 978-2-7467-3324-4, lire en ligne).

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier