La Solitude du coureur de fond (film)

film sorti en 1962
La Solitude du coureur de fond

Titre original The Loneliness of the Long Distance Runner
Réalisation Tony Richardson
Scénario Alan Sillitoe d’après sa nouvelle éponyme
Musique John Addison
Acteurs principaux
Sociétés de production Woodfall Film Productions
Pays de production Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre Drame
Durée 104 minutes
Sortie 1962

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

La Solitude du coureur de fond (titre original : The Loneliness of the Long Distance Runner) est un film britannique réalisé par Tony Richardson, sorti en 1962.

Synopsis modifier

Colin Smith est un jeune révolté qui, à la suite d’un vol commis dans une boutique, est placé dans un centre d'éducation surveillée. Pratiquant la course de fond, il s’évade de son morne quotidien en rêveries durant ses courses solitaires. Il gagne sa notoriété dans l'établissement grâce à ses performances de coureur et prend le parti de suivre les ambitions qu’a pour lui le directeur du centre Ruxton Towers, à commencer par remporter la victoire contre une école privée venue disputer une compétition à domicile. Mais la question se pose : courir pour quoi ? Pour qui ?

Fiche technique modifier

Distribution modifier

  • Tom Courtenay : Colin Smith
  • Michael Redgrave : le directeur du centre Ruxton Towers
  • Alec McCowen : Brown, le majordome
  • James Fox : Gunthorpe, le coureur de l’école Ranley
  • Frank Finlay : l’employé des réservations
  • Avis Bunnage : Madame Smith
  • James Bolam : Mike
  • Joe Robinson : Roach
  • Dervis Ward : le détective
  • Topsy Jane : Audrey
  • Julia Foster : Gladys
  • John Brooking : Green
  • John Bull : Ronalds
  • James Cairncross : Monsieur Jones
  • Peter Duguid : le docteur
  • Ray Austin : Craig
  • Peter Madden (non crédité) : M. Smith

Production modifier

Tournage modifier

Accueil modifier

  • Jean-Louis Bory[2] : « Le beau titre. Comme tous les beaux titres, il satisfait d’abord à son harmonie propre. Satisfaction qui relève du « charme » poétique. Puis viennent les interprétations. Elles sont au moins deux comme pour toute poésie. Au premier degré nous demeurons sur le plan des apparences, de la réalité pure et simple : il s’agit bien d’un coureur de fond qui, tout le long de sa course épuisante, se trouve seul, livré à ses seules ressources physiques et morales. […] Au deuxième degré, sur le plan du symbole tout au long de sa vie, assimilée à une épreuve sportive, tout homme est ce coureur solitaire, surtout quand il a choisi la révolte. Tout le film de Richardson se bâtit sur l’étroit enlacement de deux suites de scènes, en accord avec cette double interprétation. […] La réussite de ce film tient beaucoup à l’étonnante présence de Tom Courtenay. D’un physique plutôt ingrat — qui évoque l’oiseau tombé du nid, le petit animal frileux — il joue avec une étonnante variété. […] Excellente bande sonore où la musique, loin de faire double emploi avec l’image, joue en contraste grinçant (les cantiques sur une des images de passage à tabac) ou indique le sentiment suggéré par le mouvement de la caméra (jazz, par exemple, pour souligner la joie ou le burlesque) ; habilité du montage greffant l’une sur l’autre les deux suites d’images d’une façon dépouillée d'arbitraire. […] Mais la caméra travaille à suggérer par son mouvement les mouvements sur lesquels l’histoire se déroule. […] Elle s’efforce, court, souffle, halète, s’éblouit en accord avec Smith, ou s’immobilise (plan général) pour mieux s’étendre sur les paysages lorsque les quatre jeune chiens, au bord de la mer, gesticulent à la limite de l’horizon ou que le coureur s’élance dans la vaste fraîcheur de l’aube. »

Récompenses et distinctions modifier

Récompenses modifier

Nominations modifier

Thèmes et contexte modifier

Le titre du film pourrait donner son nom au syndrome de « la solitude du coureur de fond » : l'enfant ou l'adulte refusant délibérément de réussir parce qu'il pense, à tort ou à raison (dans le film, c'est à juste titre), que sa réussite va faire le jeu de ceux qui l'ont opprimé. Réussir serait donc trahir son milieu d'origine et, même si l'échec doit le vouer à une vie pénible, c'est la solution qu'il choisira. On voit fréquemment cela chez les jeunes issus de milieux défavorisés qui, avec un certain sadomasochisme, semblent se faire une gloire de leurs échecs en s’arrêtant juste au moment de toucher la ligne d'arrivée. Ils croient que réussir serait comme se couper « des leurs », ceux qu'ils aiment, comme s’ils les méprisaient, eux qui n'ont pas réussi et ils se sacrifient en signe de loyauté. Une image symbolique du film : celle de Smith qui refuse d'avancer, les mains sur les hanches.

Notes et références modifier

  1. a et b CNC visas et classification.
  2. Extrait de l'essai Des yeux pour voir de Jean-Louis Bory, Éditions 10/18, Ramsay Poche Cinéma, Paris, 1971, (ISBN 2-85956-949-9)

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

Vidéographie modifier

  • 2009 : La Solitude du coureur de fond, 1 DVD   PAL Zone 2, Doriane Films

Liens externes modifier