La Grande Évasion (histoire militaire)

évasion de masse du complexe Nord du Stalag Luft III, du 24 au 25 mars 1944

La Grande Évasion est une évasion de masse du complexe Nord du Stalag Luft III près de Sagan (Żagań), en Pologne, effectuée par des pilotes alliés dans la nuit du 24 au lors de la Seconde Guerre mondiale[1].

Cet événement sert de base pour le film La Grande Évasion (1963) de John Sturges.

Préparation et évasion modifier

Plus de 200 prisonniers participèrent à la réalisation de trois tunnels creusés à 10 m de profondeur, dont le plus connu : le tunnel « Harry ».

Les prisonniers les plus impliqués faisaient partie du « Comité X », que le pilote britannique Roger Bushell commandait. Les deux premiers tunnels devaient permettre à des prisonniers de s'échapper par la forêt, face nord.

L'un reliait le baraquement 123, l'autre les amenait à la liberté. « Tom », le tunnel qui reliait le baraquement 123 à la forêt, devait être vite construit car les Allemands projetaient de détruire les bois afin d'agrandir le camp. Ils n'étaient plus qu'à 12 mètres lorsque le tunnel fut découvert. Le tunnel « Harry » était le passage de la dernière chance, Roger Bushell décida d'attendre deux mois le temps que la tension se calme. Ainsi en , les travaux reprirent, face Nord, depuis le baraquement 104. Le Comité X devait creuser 120 mètres, sous 10 mètres de sable. De plus, ce tunnel était le plus risqué : il passait sous les baraquements d'administration. Les travaux avancent à une vitesse remarquable et, en , les travaux sont quasiment terminés.

Roger Bushell devient de plus en plus stressé et les Allemands finissent par remarquer quelque chose. Il ordonne que la « Grande Évasion » ait lieu le , 10 jours après l'inauguration de « Harry ».

À 19 heure, 203 hommes se présentent au baraquement 104, dont Roger Bushell. Les membres du Comité X passent en premier. L'ordre de passage des hommes est tiré au sort, les prisonniers ont chacun leur numéro. Problème, le tunnel est trop court de 10 mètres et débouche à l'orée du bois au lieu de la forêt. Le départ est retardé de h 30 et Roger Bushell n'a plus le choix, ils doivent partir. Les premiers partent à 22 h 30, 20 prisonniers s'échappent mais surviennent alors des effondrements.

76 prisonniers s'échappent jusqu'à ce qu'un garde allemand remarque le tunnel, l'alarme est sonnée. Le commandant du camp, qui suspectait le baraquement 104, en ordonne la fouille. Les prisonniers ont tout juste le temps de se changer. Les Allemands découvrent le trou et y placent des charges explosives : la première, trop puissante, fait sauter le baraquement ; la deuxième, elle, détruit bien « Harry ».

Pour l'Allemagne nazie, c'est une humiliation que 200 personnes tentent de s'évader, surtout dans le camp réputé infranchissable. Hitler ne respectera pas la Convention de Genève et ordonnera que l'on exécute 50 des prisonniers échappés.

Deux Français ont participé à cette évasion : le capitaine Raymond Van Wymeersch qui est repris alors qu'il se trouve près de Metz et envoyé en camp de concentration à Sachsenhausen[2], et le sous-lieutenant Bernard William Scheidhauer, des Forces françaises libres, qui est repris et assassiné avec le squadron leader Roger Bushell, près de Sarrebruck par la Gestapo[3].

Ainsi Roger Bushell et son compagnon avaient réussi à traverser toute l'Allemagne jusqu'à leur exécution à la frontière de la France.

Seuls trois évadés réussiront à rejoindre le Royaume-Uni, en terre libre.

Le , Paul Royle, l'ancien pilote de la RAF survivant australien de la « grande évasion », décède à Perth à l'âge de 101 ans[4]. Dick Churchill, le dernier survivant, décède à 99 ans le 12 février 2019 près de Crediton dans le comté de Devon[5].

Liste des évadés modifier

 
Mémorial des « 50 », le nombre des pilotes alliés exécutés après la « Grande Évasion », situé à Żagań.

Notes et références modifier

  1. « Cette nuit où 76 aviateurs se sont enfuis par un tunnel d’un camp nazi... La vraie histoire derrière « La Grande évasion » », sur 20minutes, (consulté le ).
  2. « Héros de " La grande évasion " Raymond Van Wymeersch pilote de la Royal Air Force à Sagan. », sur Culture - Histoire - Société - Saintes (consulté le ).
  3. Un Français Libre parmi 62848 Bernard William Scheidhauer, françaislibres.net, consulté le 29 janvier 2024.
  4. (en) Joshua Robertson, « Australian 'Great Escape' survivor Paul Royle dies in Perth aged 101. Former RAF pilot was the penultimate surviving member of a group of 76 prisoners who escaped a Nazi prison camp in Poland during second world war », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (en) Daniel E. Slotnik, « Dick Churchill, Last Survivor of ‘The Great Escape,’ Dies at 99 », The New York Times,‎ (lire en ligne).

Annexes modifier

Bibliographie modifier

Article connexe modifier

Liens externes modifier