La Cage aux folles

pièce de théâtre écrite par Jean Poiret

La Cage aux folles
Auteur Jean Poiret
Genre Comédie
Date de création en français
Lieu de création en français Théâtre du Palais-Royal
Metteur en scène Pierre Mondy
Rôle principal Michel Serrault (Albin)
Jean Poiret (Georges)
Enregistrement Vidéo
(que partiellement)
Adaptations

La Cage aux folles est une pièce de théâtre de Jean Poiret créée au théâtre du Palais-Royal le dans une mise en scène par Pierre Mondy avec Jean Poiret et Michel Serrault dans les rôles principaux.

Jouée près de 2 000 fois[1], elle a été adaptée au cinéma en 1978, puis sous forme de comédie musicale à Broadway sous le même nom en 1983.

Historique modifier

 
La Cage aux folles (Ein Käfig voller Narren) au théâtre de Purkersdorf, Autriche, en 2019.

Si Michel Serrault et Jean Poiret avaient déjà joué un couple d'homosexuels dans un de leurs sketchs, Les Deux Hortenses[1], repris pour l'émission télévisée La Clé des champs de Pierre Tchernia en 1959[2], c'est la pièce L'Escalier (Staircase) du dramaturge britannique Charles Dyer créée en 1966, adaptée à Paris en 1967, avec Paul Meurisse et Daniel Ivernel, puis portée à l'écran en 1969 par Stanley Donen, avec Richard Burton et Rex Harrison, qui ont inspiré à Jean Poiret l'idée de sa pièce[3].

Abordant un sujet délicat sur un ton tranchant avec les représentations caricaturales (Haute Société, La Joyeuse Divorcée…) ou tragiques (Thé et Sympathie, La Fureur de vivre, La Rumeur…) de l'époque, elle raconte l'histoire d'un couple d'homosexuels vieillissants qui tiennent un salon de coiffure à Londres et passent leur temps à se déchirer même si il est clair qu'ils s'aiment.

Dans la pièce de Jean Poiret, deux homosexuels tiennent un cabaret de danseurs travestis appelé « La Cage aux folles ». Albin fait des scènes de plus en plus fréquentes à Georges. Ce dernier reçoit la visite de Laurent, le fils qu'il a eu à l'occasion d'une liaison hétérosexuelle qui lui apprend qu'il va se marier. Le problème : les parents de la fiancée sont très conservateurs, et ignorent tout de la profession et de la vie sexuelle des futurs beaux-parents de leur fille.

Jean-Michel Rouzière, directeur du théâtre du Palais-Royal, accepte de monter la pièce tout en étant réservé quant au comique exubérant résolument choisi par Poiret, le sujet restant tabou dans la société malgré la libération sexuelle de mai 68[1]. Créée le [4], les avis sont sévères. Tout en louant le jeu des acteurs, une grande partie de la critique crie au scandale et des militants homosexuels appellent au boycott en raison de l'image négative qu'elle donne des gays, malgré les spectacles d'artistes comme les Gazolines du FAHR ou Copi[5].

Le bouche-à-oreille fait cependant son office et un mois plus tard, le pièce devient un énorme succès, se jouant durant cinq ans (Jean-Jacques remplaçant Michel Serrault en 1977-1978), avant une reprise de deux ans à partir d' au théâtre des Variétés, Michel Roux remplaçant à son tour Jean Poiret face à Michel Serrault.

La pièce est jouée également au théâtre des Célestins en 1984 avec Jean-Jacques et Jacques Sereys dans les rôles principaux.

En 1999, la version française de la comédie musicale conçue par Harvey Fierstein et Jerry Herman est donnée au théâtre Mogador, pour 100 représentations.

Une reprise de la pièce a lieu du au au théâtre de la Porte-Saint-Martin avec Christian Clavier et Didier Bourdon.

Malgré le succès, la pièce n'a jamais été filmée en intégralité[6] et aucun producteur français n'accepta de l'adapter au cinéma. C'est la raison du recours à une coproduction italienne, impliquant l'emploi de nombreux acteurs italiens en lieu et place de la distribution française, à commencer par Ugo Tognazzi à la place de Jean Poiret, sans que cela n'altère toutefois le succès, devenant avec le temps non seulement un classique du théâtre et du cinéma mais reconnaissant, avec le recul, « un côté progressiste » à l’œuvre dans une époque où la culture homosexuelle était proche du « néant »[5].

Principales productions modifier

Théâtre du Palais-Royal, 1973 modifier

Distribution
Mise en scène de Pierre Mondy
Décors et costumes d'André Levasseur

Théâtre des Variétés, octobre 1978-février 1980 modifier

Distribution
Mise en scène de Pierre Mondy
Décors et costumes d'André Levasseur

Théâtre de la Porte Saint-Martin, 2010 modifier

Distribution
Mise en scène de Didier Caron
Costumes de Mimi Lempicka

Le texte a été actualisé et intègre des clins d'œil à des personnalités ou des faits contemporains. Durant le spectacle, Christian Clavier fait référence à l'un des personnages qu'il a joué auprès de ses compères du Splendid : Katia le travesti dans Le père Noël est une ordure.

Québec, 2011 modifier

Présentée au théâtre du Vieux-Terrebonne du au , puis au théâtre Capitole du au .

Distribution

Cette mise en scène québécoise de Normand Chouinard, assisté de Pascale d'Haese, dépoussière l'œuvre grâce aux deux textes retrouvés, celui de 1972 mais également celui de 1979, qui est le texte tel que Jean Poiret l'avait réécrit après l'avoir joué pendant plusieurs années, avec ses ajouts, ses corrections et ses notes. Il y a été cependant ajouté quelques chansons confiées à Yves Morin et chorégraphiées par Dominique Giraldeau.

Il existe également une version québécoise datant des années 1980 de Réal Giguère, Georges Carrère et Normand Brathwaite.

Adaptations modifier

Cinéma modifier

La pièce est adaptée au cinéma sous le même titre par Édouard Molinaro en 1978. Du fait de la coproduction italo-française, Jean Poiret est remplacé par Ugo Tognazzi qui incarne Renato Baldi, Michel Serrault reprenant le rôle.

Le film connaît deux suites : La Cage aux folles 2 du même réalisateur en 1980, puis La Cage aux folles 3 de Georges Lautner en 1985.

Un remake américain sort en 1996 : Birdcage ou La Cage de ma tante au Québec (The Birdcage) de Mike Nichols, avec Robin Williams et Nathan Lane dans les rôles principaux.

Comédie musicale modifier

 
Harvey Fierstein, Jerry Herman, Arthur Laurents lors de la création à Broadway
Distribution de la création française
  • Patrick Rocca : Albin
  • Bernard Alane : Georges
  • Arnaud Denissel : Laurent
  • Alexandra Gonin : Muriel
  • Laure Balon : Madame Dieulafoi
Livret : Harvey Fierstein d'après la pièce de Jean Poiret
Musique : Jerry Herman
Adaptation française et mise en scène Alain Marcel
Scénographie : André Levasseur

Notes et références modifier

  1. a b et c Jacques Pessis, « L'Œil de l'INA : La Cage aux folles, des images inédites », sur lefigaro.fr,
  2. Pierrick Geais, « Pourquoi La Cage aux folles fascine-t-elle autant les Américains ? », sur vanityfair.fr, .
  3. Pierre Mondy, La Cage aux souvenirs, Plon, , p. 175
  4. Jacques Pessis mentionne quant à lui le 13 février.
  5. a et b Renaud Machart, « Merci Zaza ! La folle histoire de “La Cage aux folles”, sur Paris Première : le triomphe d’une pièce sulfureuse », sur lemonde.fr, .
  6. L'Institut national de l'audiovisuel ne possède qu’un enregistrement de 65 minutes.

Voir aussi modifier

  • La Cage aux folles, le film