Konono No 1 est un orchestre de Kinshasa en République démocratique du Congo. Le groupe existe depuis la fin des années 1960. Fondé par Mingiedi Mawangu, virtuose du likembé (connu aussi sous le nom de sanza et parfois dénommé piano à pouces, composé de lamelles métalliques fixées à une caisse de résonance), le groupe se compose de trois likembés électriques (médium, aigu, basse) équipés de micros fabriqués à partir de vieux alternateurs de voiture, une section rythmique mêlant percussions traditionnelles et bricolées (couvercles de casseroles, pièces de voitures), trois chanteurs, trois danseurs et une sono munie de "lance-voix"(mégaphones) datant de l'époque coloniale.

Konono N°1
Description de cette image, également commentée ci-après
Konono N°1 en concert au Radio City Music Hall à New York
Informations générales
Pays d'origine Kinshasa Drapeau de la république démocratique du Congo République démocratique du Congo
Genre musical traditionnel
Années actives 1970 - ...2018
Labels Crammed Discs
Site officiel Official Site
Composition du groupe
Membres
Menga Waku
Bachelier Makonda Mbuta
Pauline Mbuka Nsiala
Vincent Visi Niati
Jacques Ndofusu Mbiyavanga
Anciens membres Mingiedi Mawangu, Augustin Makutima Mawangu

Origines et historique modifier

Les musiciens de Konono no 1 sont originaires du village de Damba, au nord de l'Angola. Le style du groupe emprunte largement aux musiques de transe bazombo mais il leur a fallu littéralement composer avec la distorsion du système d'amplification, au départ non voulue mais inévitable.

Comme d'autres musiciens dits tradi-modernes (tels que ceux du groupe Kasai Allstars), les membres de Konono no 1 ont quitté la brousse pour s'établir dans la capitale et, afin de pouvoir continuer à assumer leur fonction sociale en se faisant entendre des ancêtres (et surtout de leurs concitoyens) au milieu du vacarme urbain, ils ont été contraints d'électrifier leurs instruments en bricolant à partir d'objets trouvés. Cette amplification de fortune a provoqué une mutation radicale de leur son, qui les a fortuitement rapprochés de l'esthétique du rock et de la musique électronique les plus "extrêmes", et a fortement séduit le public indie rock en Grande-Bretagne et aux États-Unis, où Congotronics, le premier album officiel du groupe, produit entre 2002 et 2003 à Kinshasa par Vincent Kenis et paru en 2004, a figuré dans les listes des meilleurs albums de l'année publiées par l'ensemble de la presse (du New York Times à The Independent en passant par Pitchfork, la BBC, et les listes personnelles d'artistes tels que Beck, Andrew Bird ou encore Animal Collective).

Konono No 1 avait auparavant enregistré un album live, Lubuaku, lors d'une tournée aux Pays-Bas en compagnie du groupe The Ex. En 2004, The Ex se sont inspirés de la musique de Konono no 1 sur leur album Turn (Theme From Konono).

L'album Live at Couleur Café est paru en 2007, et a obtenu une nomination aux Grammy Awards en 2008.

Björk a invité Konono no 1 sur son album VOLTA pour le titre Earth Intruders, produit par Timbaland et paru en single. Konono a également collaboré avec Herbie Hancock et figure sur son album The Imagine Project. La chanson Imagine, enregistrée en collaboration avec Konono No 1, Seal, Pink, Jeff Beck, India.Arie et Oumou Sangare, a obtenu le Grammy de la Best Pop Collaboration en 2011.

Assume Crash Position, le 2e album studio du groupe a été lui aussi produit à Kinshasa par Vincent Kenis, et est paru en 2010.

En 2010, Crammed Discs produit "Tradi-Mods Vs. Rockers"[1], un album composé d’interprétations et reprises en hommage aux groupes dits "Congotronics", enregistrées par 26 artistes issus des scènes électronique et indie-rock, dont notamment Deerhoof, Animal Collective, Andrew Bird, Juana Molina, Shackleton, Megafaun, Aksak Maboul, Mark Ernestus et d'autres.

En 2011, Konono N°1 obtient le Grammy de la "Best Pop Collaboration" pour sa participation au titre "Imagine" de Herbie Hancock (avec Seal, P!nk, India.Arie, Jeff Beck, Oumou Sangare etc).

En 2011, Konono No 1 participe au projet Congotronics vs Rockers, un "supergroupe" comprenant dix musiciens congolais et 10 musiciens indie rock (dont des membres de Konono N°1, Deerhoof, Wildbirds & Peacedrums, Kasai Allstars, Skeletons, ainsi que Juana Molina et Vincent Kenis), qui ont collaboré à la création d'un répertoire commun, et se sont produits dans une quinzaine de grands festivals et salles de concert, dans 10 pays[2],[3],[4],[5],[6].

Mingiedi Mawangu, le fondateur du groupe, a cessé de tourner avec Konono No 1 vers 2009, confiant les rênes de la formation à son fils Augustin Makuntima Mawangu, lui-même excellent joueur de likembe solo, qui développe encore davantage le son du piano à pouce électrifié par l'adjonction de diverses pédales d'effets.

Mingiedi Mawangu meurt le , à l'âge de 85 ans. Augustin Makoutima Mawangu, meurt à son tour le . Son fils Bachelier, Makonda Mbute reprend alors la direction du groupe fin 2017. Mais en 2018, les pressions politiques sont telles que les membres du groupe se dispersent. Konono N°1 ne joue plus pour l'instant.

Discographie modifier


Compilations et hommages :

  • Kinshasa 1978, Crammed Discs(2019). Inclut un titre inédit enregistré en 1978, ainsi qu'un remix fait en 2019 par Martin Meissonnier, aux côtés de pièces interprétées par trois autres groupes de Kinshasa.
  • Tradi-Mods vs Rockers (Alternative Takes on Congotronics), Crammed Discs (2010) - double CD comprenant des reprises, remixes et hommages à la musique de Konono N°1 et Kasai Allstars par 26 artistes issus des scènes rock et électronique.

Voir aussi modifier

Articles connexés modifier

Liens externes modifier

Extraits de presse modifier

  • Ne ressemble à rien de connu dans la sphère des musiques africaines, scène congolaise comprise. Le Konono est une sorte de sound system D d'une redoutable efficacité, dont la brutalité sophistiquée marque durablement la conscience. (Les Inrockuptibles, France)
  • Un univers sonique hallucinant, qui évoque à la fois le rock d'avant-garde et l'expérimentation électroacoustique. Des univers bien entendu parfaitement étrangers aux musiciens de Konono. (Libération, France)

Notes et références modifier