Kernos

vase à offrandes composé de plusieurs récipients reliés entre eux

Dans la céramique grecque antique, un kernos (en grec ancien κέρνος or κέρχνος, pluriel kernoi) est un vase à offrandes composé de plusieurs récipients reliés entre eux. Les fouilles archéologiques en ont retrouvé dans tout le monde méditerranéen, de la Grèce jusqu'au Levant, les plus anciens remontant au moins à la civilisation des Cyclades autour de 2300-2200 av. J.-C.[1].

Kernos en terre cuite de la période du Cycladique Ancien III-Cycladique Moyen II (v. 2000 av. J.-C.), provenant d'une tombe à Mélos. (Musée du Louvre, coll. Sèvres no 3552).
Kernos cycladique en terre cuite avec des traces de polychromie, vers 2.300-2.000 av. NE, au Musée des Beaux-Arts de Lyon (inv. X282)

Caractéristiques modifier

Un kernos se compose d'une base unique à laquelle sont attachés plusieurs récipients plus petits destinés à recevoir des offrandes. Les petits récipients sont parfois reliés entre eux. Il s'agit d'un type de vase à la forme particulièrement complexe, qui permet au potier de montrer la virtuosité de sa technique[1].

Usages modifier

Athénée, dans les Deipnosophistes, donne une description du kernos et des types d'offrandes qu'il pouvait recueillir : « Il y a aussi le kernos, vase de terre qui contient plusieurs petits cotyles qui y sont agglutinés : il y a dans ses cotyles des pavots blancs, du froment, de l'orge, des pois, de la gesse, des cicerolles, des lentilles ; celui qui portait ce vase pouvait manger de tout cela, comme s'il eût porté le vœu, selon ce que dit Ammonius, liv. 3 Des autels et des sacrifices. »[2]

 
L'inscription de Duenos, sur kernos
telle que retranscrite par Heinrich Dressel

Annexes modifier

Notes et références modifier

  1. a et b Joan R. Mertens (2010), p. 32.
  2. Athénée, Deipnosophistes [détail des éditions] (lire en ligne), XI, 476e-f : κέρνος ἀγγεῖον κεραμεοῦν, ἔχον ἐν αὑτῷ πολλοὺς κοτυλίσκους κεκολλημένους, ἐν οἷς, φησίν, μήκωνες λευκοί, πυροί, κριθαί, πισοί, λάθυροι, ὦχροι, φακοί. ὁ δὲ βαστάσας αὐτὸ οἷον λικνοφορήσας τούτων γεύεται, ὡς ἱστορεῖ Ἀμμώνιος ἐν γ περὶ Βωμῶν καὶ Θυσιῶν. [lire en ligne] Traduction de Jean Baptiste Lefebvre de Villebrune, 1809. [lire en ligne]

Bibliographie modifier

  • (en) Joan R. Mertens, How to Read Greek Vases, New York, Metropolitan Museum of Art, 2010.

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