Kahramanmaraş

ville turque

Kahramanmaraş
Maraş
Kahramanmaraş
Une vue du centre-ville.
Administration
Pays Drapeau de la Turquie Turquie
Région Région méditerranéenne
Province Kahramanmaraş
District Kahramanmaraş
Maire
Mandat
Hayrettin Güngör (AKP)
2019-2024
Préfet Ömer Faruk Çoşkun
Indicatif téléphonique international +(90)
Plaque minéralogique 46
Démographie
Population 558 664 hab. (2013)
Densité 39 hab./km2
Population de l'agglomération 1 637 145 hab. (2017)
Géographie
Coordonnées 37° 35′ 15″ nord, 36° 55′ 54″ est
Altitude 610 m
Superficie 1 421 300 ha = 14 213 km2
Localisation
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Kahramanmaraş
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Kahramanmaraş
Liens
Site de la mairie http://www.kahramanmaras.bel.tr
Site de la province http://www.kahramanmaras.gov.tr

Kahramanmaraş (en grec: Γερμανίκεια, en arménien: Մարաշ), anciennement Germanicia puis Marach, est une ville de Turquie, préfecture de la province du même nom. En 2021, sa population s'élève à 1 171 298 habitants.

Situation géographique modifier

C'est un chef-lieu de province, dans la Région Méditerranéenne. Il est entouré par Malatya et Adıyaman à l'est, Kayseri et Adana à l'ouest, Gaziantep et Osmaniye au sud, et Sivas au nord.

Histoire modifier

La ville était appelée Germanicia aux époques romaine puis byzantine, ensuite Marʿash (arabe: مرعش [ˈmarʕaʃ]) en arabe. Les Arabes et les Byzantins se la disputent pendant des siècles. Pendant les croisades, elle devient Marach pour les croisés et les Arméniens (en arménien : Մարաշ), forteresse du comté d'Édesse puis du Royaume arménien de Cilicie. Elle est ensuite la capitale de la principauté turque de Dulkadir. Elle est prise par les Ottomans en 1515[1] et devient, du XVIe à la fin du XIXe siècle, la capitale de l'eyalet de Dulkadir.

Depuis février 1973, à la suite de l'adoption d'une proposition de loi par les deux assemblées constituant le parlement turc d'alors, elle est dénommée Kahramanmaras (« Maraş l'héroique »)[2]. Le qualificatif d'« héroïque » fait référence à la Bataille de Marach contre les forces françaises d'occupation après la Première Guerre mondiale lors de la campagne de Cilicie[3]. Le rapport de la commission du Sénat de la République (n°192), daté du 10 juin 1970, indique dans son avis positif sur la proposition de loi « C'est alors qu'une guerre urbaine implacable a commencé contre les Français, qui avaient violé le drapeau et l'honneur, et les traîtres arméniens locaux. Le matin du 11 février 1920, au terme de cette terrible guerre qui avait duré 22 jours et 22 nuits, l'armée de tout un État [la France] quitta la ville et prit la fuite. Ainsi, une ville a vaincu un État et ouvert la voie à la guerre de Libération »[4].

Le , un incident, au début interne au lycée technique de la ville, déclenche le massacre de Maraş : pendant trois jours, des tueries (provoquant entre cent et mille morts, principalement alévis), des pillages et des viols perpétrés par des mouvements ultranationalistes, dans un climat de guerre civile larvée entre groupes d'extrême droite et groupes d'extrême gauche[5].

Le 6 février 2023, un séisme majeur d'intensité 7.8 sur l'échelle de Richter, suivi de plusieurs répliques, ébranle la région. Kahramanmaras est à proximité de l'épicentre de ce tremblement de terre qui fait plus de 57 000 morts en Turquie et en Syrie[6].

Références modifier

  1. TDVIA: Kahramanmaraş.
  2. Selon la loi 1657 du 7 février 1973 qui a été publiée au journal officiel le 12 février 1973 (n°144469)
  3. Rédaction 1978, Le Monde.
  4. « Le commandant des forces d'occupation alors sous l'influence des traîtres locaux Arméniens a pris soin de baisser le drapeau turc dans le château historique de Maraş. Le lendemain [31 octobre 1919] était un vendredi. Les gens se sont rassemblés dans la Grande Mosquée, et accompagné de la fatwa "Pas de prière sans drapeau", les gens sont montés au château dans un mouvement qui pourrait être comparé à la légende du Loup gris [Bozkurt Destan], et grâce au pouvoir des armes et de la foi, ils ont relevé la bannière qui avait été abaissée. Quelques jours plus tard, les Français ont tenté de violer les femmes turques sorties du hammam « Uzunoluk » et ils ont usé (?) des balles contre l'imam « Sütçü ». C'est alors qu'une guérilla urbaine implacable a commencé contre les Arméniens locaux et les Français, qui ont violé le drapeau et l'honneur. Un matin après cette terrible guerre qui a duré 22 jours et 22 nuits, l'armée d'un immense État [la France] a quitté la ville et s'est enfuie. Ainsi, une ville a vaincu un État et a ouvert la voie à la guerre de libération. (en original « İşgal kuvvetlerinin kumandanı yerli ve hain Ermenilerin tesiri altında kalarak tarihî Maraş kalesindeki Türk Bayrağını indirmek ihtiyatsızlığında bulundu. Ertesi gün Cuma idi. Halk Ulu Camide toplandı, «Bayraksız namaz kılınmaz» fetvası ile birlikte halk âdeta İkinei Bozkurt Destanı sayılabilecek olan bir hareketle kaleye tırmandı ve silâh gücüyle indirilen sancağını iman gücüyle tekrar dalgalandırdı. Birkaç gün sonra, «Uzunoluk» hamamından çıkan Türk kadınlarına tecavüze yeltenen Fransızlar «Sütçü İmam» ın kurşunlariyle yere serildi. Vaitlerinde durmıyan, bayrağa ve namusa tecavüz eden Fransızlarla yerli hain Ermenilere karşı amansız bir şehir savaşı başladı. 22 gün ve gece devam eden bu korkunç savaşın sonunda bir sabah koca bir devletin ordusu şehri terk edip kaçtı. Böylece bir şehir, bir devleti yenmiş ve kurtuluş savaşının yollarını açmıştı.)» Cumhuriyet Senatosu, 11. Yasama Yılı, MM 192 no'lu Komisyon Raporu
  5. Artun Unsal 1978, Le Monde.
  6. « Séisme en Turquie: le bilan des victimes s’élève à 50.400 personnes », sur Le Soir, (consulté le )

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Rédaction, « Maras l'héroïque », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Artun Unsal, « M. Ecevit qualifie de "génocide" les émeutes de Kahramanmaras », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Inci Aral, Scènes de massacre, Éditions L'Harmattan, .
  • (tr) Tufan Gündüz, Metin Tuncel et Hamza Gündoğdu, « Kahramanmaraş », sur TDV İslâm Ansiklopedisi, (consulté le ), p. 192-201

Liens externes modifier