Kérity (Côtes-d'Armor)

ancienne commune française fusionnée avec Paimpol

Kérity
Kérity (Côtes-d'Armor)
La chapelle Sainte-Barbe en 2015.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Côtes-d'Armor
Arrondissement Saint-Brieuc
Commune Paimpol
Intercommunalité Guingamp-Paimpol Agglomération
Statut Ancienne commune
Code postal 22500
Code commune 22089
Démographie
Population 3 085 hab. (1954)
Géographie
Coordonnées 48° 46′ 10″ nord, 3° 01′ 33″ ouest
Élections
Départementales Paimpol
Historique
Fusion 1960
Commune(s) d'intégration Paimpol
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Kérity
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Kérity
Géolocalisation sur la carte : Côtes-d'Armor
Voir sur la carte topographique des Côtes-d'Armor
Kérity
Géolocalisation sur la carte : Côtes-d'Armor
Voir sur la carte administrative des Côtes-d'Armor
Kérity

Kérity est un quartier de la commune de Paimpol dans le département des Côtes-d'Armor.

C'est une ancienne commune ayant fusionné en 1960 avec Plounez et Paimpol.

D'un point de vue religieux, la paroisse de Kérity était enclavée dans l'évêché de Saint-Brieuc faisait partie du doyenné de Lanvollon relevant de l'évêché de Dol et était sous le vocable de saint Samson. L'église de Keriti (dès 1189) ou de Quérity (1198) est citée dans les chartes des abbayes de Saint-Riom et de Beauport.

Histoire modifier

Les chantiers Bonne modifier

 
La goélette Occasion, maquette exposée au musée de la mer de Paimpol.

En 1852, Louis Morand arme l'Occasion, le premier navire à quitter le port de Paimpol pour pêcher la morue au large de l'Islande. En 1935, la Glycine sera la dernière goélette à partir pour la Grande Pêche. Entre ces deux dates, Paimpol et sa région vont connaître une période de prospérité, que l'on appelle depuis dans la cité des Islandais (surnom de Paimpol), la Grande époque. Toutes sortes d'activités vont alors se développer et notamment la construction navale. En 1899, les chantiers Bonne s'établissent à Poulafret sur le territoire de Kérity. Ils vont alors donner une très forte impulsion à la construction navale paimpolaise.

Les guerres du XXe siècle modifier

Le monument aux Morts porte les noms de 124 soldats morts pour la Patrie[1] :

  • 76 sont morts durant la Première Guerre mondiale.
  • 44 sont morts durant la Seconde Guerre mondiale.
  • 2 sont morts durant la Guerre d'Algérie.
  • 2 sont morts durant la Guerre d'Indochine.

Annexion de Kérity par la ville de Paimpol modifier

La commune de Paimpol à l'origine ne compte que quatorze hectares. En 1838, elle décide d'entreprendre de grands travaux avec l'assèchement d'un étang et la construction d'un port. Celui-ci comprendra des quais et une jetée protégeant des vents de Nord-Est qui devra obligatoirement s'appuyer sur la rive de l'étang situé à Kérity. Pour faciliter les travaux, la municipalité de Paimpol propose d'annexer une partie du quartier de Kernoa malgré l'opposition de Kérity. Cette opération sera décidée en 1843 et désormais la zone portuaire fera partie intégrante de Paimpol.

En 1899, le chemin de fer arrive à Paimpol (en provenance de Guingamp). La gare sera implantée sur un nouveau terrain obtenu en asséchant un étang. Mais une partie de celui-ci fait encore partie du territoire de Kérity. Le préfet décide de rectifier à nouveau la frontière dans la mesure où la commune de Kérity ne peut faire face aux investissements indispensables.

Pour assurer le développement économique de la région de Paimpol et l'extension de sa zone urbanisée, la fusion des communes apparaît nécessaire juste après la seconde guerre mondiale. Ce sera chose faite quinze ans plus tard lorsque le , à la suite d'un vote organisé à l'intention des habitants des communes concernées, sera créé le « Grand Paimpol » avec Kérity et Plounez.

Le sentiment d'appartenance à Kérity est encore aujourd'hui très présent dans l'esprit de bon nombre de ses habitants. Pourtant, ces dernières années, le petit bourg a perdu la plupart de ses commerces alimentaires emportés par le développement de la grande distribution. Kérity a vu s'implanter sur son territoire un hôpital et un collège et de nombreuses zones résidentielles. Des projets de développement sont en cours. L'activité touristique s'est développée autour de l'abbaye de Beauport.

Politique et administration modifier

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1790 1790 Joseph Pierre François Lambert    
1790 1795 René Rolland    
Les données manquantes sont à compléter.
1801 1808 Jean Pierre    
1808 1815 Yves-Marie Dauphin    
1815 1830 Roland Guillou    
1830 1849 Yves-Marie Dauphin    
1849 1850 François Lec'hvien    
1850 1852 Séverin Jean Marie Dauphin    
1852 1870 François Guillou    
1870 1879 François Denis Jacob    
1879 1880 Pierre Floury    
1880 1881 François Guillou    
1881 1891 François Denis Jacob    
1891 1892 Yves Marie Derrien    
1892 1897
(démission)
Louis Conan    
1897 1902 Yves Buhot-Launay   Armateur
1902 1904 Jean Guillou    
1904 1908 Yves Cavelan    
1908 1919 Jean-François Dauphin   Armateur
1919 1920 Jean Marie Le Quément    
1921 1929 Grégoire Le Cor    
1929 1944 Émile Bonne[2]   Constructeur naval
1944 1945 Louis Le Roux    
1945 1950 Félix Babin    
1950 1951 F. Milon    
mars 1951 juillet 1951 Claude Ollivier    
juillet 1951 décembre 1951 Yves Kerjolis    
1951 1958 Michel Le Corre    
1958 1959 Jean Louis Dollo MRP  
1959 1960 Louis Cleuziat    
Les données manquantes sont à compléter.

Lieux et monuments modifier

Église modifier

La première église Saint-Samson de Kérity remonte à la fin du XIIe siècle. Elle appartenait à l'abbaye de Saint-Riom. Lorsque celle-ci fut abandonnée, l'église fut donnée aux moines de l'Abbaye de Beauport en 1202 dont elle dépendit jusqu'à la Révolution. De l'ancienne église reconstruite au XVIe siècle, il ne reste plus rien. Elle se trouvait naguère dans l'actuel quartier de Sainte-Barbe appelé aujourd'hui « Le Vieux Bourg ». Cet édifice est en ruine lorsqu'une nouvelle église est construite au « Terron » sur les plans de l'architecte Alphonse Guépin. En 1862, la vieille église pauvre, laide, mal pavée avec des statues de saints grossièrement faites, avec un petit campanile percé pour trois cloches fut abattue. Les pierres furent réutilisées pour construire le presbytère. La bénédiction de la première pierre de la nouvelle église eut lieu le et la bénédiction le . La tour ne fut construite qu'en 1890. La décoration de rinceaux et arabesques et l'œuvre du printre briochin Raphaël Donguy, en 1862.

Chapelle Sainte-Barbe modifier

Dominant l'anse de Paimpol, la chapelle Sainte-Barbe est un édifice du XVIIe siècle remanié au XXe siècle (1908). Elle est bâtie sur la plus haute éminence de la paroisse de Kérity, au lieu-dit « La Mac'helaire ». C'est à cette chapelle, la seule de la paroisse, que tous les ans, les pêcheurs d'Islande et de Terre-Neuve venaient en pèlerinage demander à Sainte Barbe de les protéger de la foudre et de tous les dangers. Outre le petit pardon célébré le , le grand pardon est célébré le jour de l'Ascension. Ce jour-là, de nombreux pèlerins viennent visiter la chapelle. Ils apportaient autrefois leur offrande de blé ou d'argent. À côté de la chapelle se trouve un petit oratoire enterré et surmonté d'un calvaire. C'est dans ce petit édifice que l'on entreposait jadis le blé offert le jour de pardon.

Kérity possédait autrefois une chapelle, détruite vers 1800, dédiée à Notre-Dame de Gavel et située à la Lande Colas.

Abbaye de Beauport modifier

Les carrières de Kérity modifier

Le territoire de Kérity est très intéressant sur le plan géologique. Il offre en effet une grande variété de roches utilisées dans la construction mais aussi pour l'empierrement des routes. Les façades des maisons de la région paimpolaise témoignent de cette richesse géologique. Guilben est le lieu où l'on trouve la spilite de Paimpol, une roche volcanique épanchée sous la mer, avec notamment des coulées en coussins (pillow lavas) et des hyaloclastites, témoins du volcanisme briovérien[3]. Cependant, très difficile à tailler, elle n'est pas souvent utilisée. Des archives du XIIIe siècle attestent également de la présence de carrières sur l'îlot de Cruckin, on y a extrait alors un schiste bleu-noir. Un peu plus loin en direction de Plouézec se trouvent les carrières du Danet. L'une d'elles a été exploitée pour son grès rose. Cette roche est aussi appelée grès de Plourivo. La vallée du Trieux correspondait autrefois avec le début de la vieille chaine cadomienne. Les grès et autres conglomérats ont été abondamment utilisés dans la construction pour les pierres d'angle et les entourages, mais aussi comme moellons.

Personnalités liées à Kérity modifier

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Mgr Jean Kerlévéo - Paimpol au temps d'Islande - Réédition Le Chasse-Marée/Armen - 1998
  • « Dis, explique-moi la naissance de mon pays » - Va bro, gwechall ha breman - Skolig-al-Louarn - Plouvien 1992.
  • La Commune et la paroisse de Kérity - Comité de Kérity - 1998
  • Pierre Le Béguec - L'Abbaye de Beauport (en Kérity-Paimpol) insérée dans l'ensemble du développement monastique - Les Presses bretonnes Saint-Brieuc - 3e édition - 1958
  • Henri Larivain - L'Abbaye de Beauport (en Kérity-Paimpol) Ordre des Prémontrés - Les Presses bretonnes Saint-Brieuc - 8e édition - 1974
  • Guy Barthélémy - Bréhat, Paimpol et alentours - Éditions de Montligeon - 1975
  • J. Dervilly - J.Y. Le Pommelet - Yvonnig - PLouézec, Kérity, Kerfot, Yvias, Plourivo, Plounez, Ploubazlanec, Bréhat au début du siècle - Les Presses bretonnes Saint-Brieuc - 1981
  • Laurence Meiffret - L'Abbaye de Beauport - Éditions Ouest-France et Conservatoire du littoral - 1995 (et 2002 pour la 2e édition)
  • François Attal - Beauport, une abbaye de Prémontrés en Goëlo - La Tilv, éditeur - 1997
  • L'histoire de la chapelle Notre-Dame de Gavel par M. Lech'hvien, Jacques Dervilly et Yves De Sagazan – Les Carnets du Goëlo no 3 (1987), bulletin de la Société d'études historiques et archéologiques du Goëlo
  • Gustave Le Rouge - Le mystérieux Docteur Cornélius : Deuxième épisode - Le manoir aux diamants / Chapitre premier : Un sauvetage

Notes et références modifier

  1. « MémorialGenWeb Relevé », sur www.memorialgenweb.org (consulté le )
  2. « Construction navale. Un hommage rendu à Émile Bonne », Le Télégramme,‎ (lire en ligne)
  3. Pierrick Graviou et Christophe Noble, Curiosités géologiques du Trégor et du Goëlo, éditions Apogée, , p. 84.

Liens externes modifier