Joseph Cattarinich

hockeyeur sur glace canadien

Joseph Cattarinich (né le à Québec, Québec, Canada - mort le ) est un joueur professionnel de hockey sur glace (défenseur et gardien de but), entrepreneur de course de chevaux, vendeur de tabac et copropriétaire des Canadiens de Montréal dans la Ligue nationale de hockey (LNH) de 1921 à 1935.

Joseph Cattarinich
Portrait d'un jeune homme portant un chandail bleu avec col blanc, décoré par un sigle formé de la lettre C, en blanc sur la poitrine, traversée horizontalement par une bande blanche qui tourne vers le haut, à la gauche et à la droite de l'avant du chandail, et passe par-dessus les deux épaules.
Cattarinich dans l'uniforme original des Canadiens en 1909–1910 sur une carte de hockey issue d'un paquet de cigarettes.
Surnom(s) The Silent One[1]
Nationalité Drapeau du Canada Canada
Naissance ,
Québec (Canada)
Décès
Joueur décédé
Position Défenseur
ou Gardien de but
Carrière pro. 1909-1910
Poste
Titre Propriétaire des Canadiens de Montréal
Activité 1921-1935

Temple de la renommée : 1977

Biographie modifier

Giuseppe Cattarinich Sr., dit Joseph Cattarinich, est un capitaine croate nommé Cattarinichi. Il change son nom en arrivant au Canada pour prendre le nom Cattarinich (prononciation correcte du nom croate Katarinić - comme il était épelé à l'origine). Joseph Sr. est né à Veli Lošinj, Croatie (alors Lussin-Piccolo, Autriche) de parents croates nommés Joseph et Jacoba (née Bradicic). En 1839, à Primorje-Gorski, il épouse Catharina Mareglia, également native de parents croates, Dominicus et Maria (nee Nikolic).

Son fils, Joseph Cattarinich Jr., est né le à Québec dans la paroisse Notre-Dame-de-la-Garde au pied du Cap-Blanc[2].

Carrière modifier

En 1909, travaillant à titre de serre-frein pour le Canadien Pacifique, il fait la connaissance de Léo Dandurand alors qu'il fait partie du Club de crosse de Montréal. En 1909-1910, il joue à titre de gardien de but pour les National de Montréal dans l'Association canadienne de hockey (ACH). Le club de hockey Club Athlétique Canadien, qui deviendra le Club de Hockey Canadien dans l'Association nationale de hockey (ANH) pour la saison 1909-1910, est fondé la même année. Cattarinich commence sa carrière avec les Canadiens de Montréal à titre de gardien. Il participe à la première partie de l'équipe le , lors d'un match contre le Silver Kings de Cobalt (Ontario), remporté 7-6 en prolongation[3].

Sa retraite à titre de joueur de hockey modifier

Cattarinich prend sa retraite à la suite d'un match hors-concours, opposant les Canadiens et le club amateur des Saguenéens de Chicoutimi, présenté le à Chicoutimi. Les Canadiens perdent la partie 11-5. La prestation du gardien de l'équipe de Chicoutimi, Georges Vézina[4], est très impressionnante et Cattarinich recommande l'embauche de celui-ci à George Kennedy, le propriétaire de l'équipe. Le , Georges Vézina signe son contrat en vue de la prochaine saison.

Début de sa carrière d'homme d'affaires et de promoteur de chevaux modifier

Avec son partenaire Léo Dandurand, Cattarinich réintroduit le pari des courses à chevaux aux États-Unis après la Première Guerre mondiale. L'activité de la paire « Catta-Léo » s'est étendue jusqu'à Chicago, La Nouvelle-Orléans et même Saint-Louis.

Propriétaire des Canadiens de Montréal modifier

Le , avec Léo Dandurand et Louis Létourneau, Cattarinich achète les Canadiens de Montréal de la Ligue nationale de hockey au montant de 11 000 $ de la part de la veuve de l'ancien propriétaire George Washington Kendall.

Ils obtiennent les postes suivants :

Lors de la saison 1926-1927, le trio suggère à la Ligue nationale de hockey de créer le Trophée Vézina en hommage au gardien mort de la tuberculose le .

C'est ce même groupe qui produira l'actuel logo de l'équipe, ainsi que la bande horizontale bleue sur le chandail.

Distinctions modifier

Son équipe remporte trois fois la Coupe Stanley entre 1924 et 1931.

L'achat de Blue Bonnets modifier

En 1932, le trio formé de Joe Cattarinich, Léo Dandurand et Louis Létourneau achète le Parc Delorimier, situé au cœur du village de Lorimier à Montréal[5], et se porte acquéreur de Blue Bonnets[6].

En 1933, Joe Cattarinich est nommé président de Blue Bonnets. À cette époque, les écuries de Blue Bonnets pouvaient accueillir 650 pur-sang.

Le trio Cattarinich, Dandurand, Létourneau vend les Canadiens de Montréal en 1935 modifier

Le , après une série de pertes financières (allant jusqu'à 40 000 $ pour la saison 1934-1935), Cattarinich et Dandurand vendent le club à un syndicat comprenant Ernest Savard, Maurice Forget et Louis Gélinas en 1935. L'équipe est vendue au montant de 175 000 $. Cattarinich n'a jamais fait faillite, puisqu'il a des investissements dans d'autres champs d'affaires. On mentionne notamment qu'il a sa suite à l'hôtel Windsor de Montréal.

Lors du décès d'Howie Morenz en 1937, tout son équipement est vendu à l'encan. Cattarinich ne pouvant être présent, il demande à Jules Dugal, secrétaire-trésorier des Canadiens (futur entraîneur de l'équipe), d'acheter l'équipement complet de Morenz au coût de 500 $. Reconnu comme un homme généreux, Cattarinich donne tout l'équipement à Howie Morenz Jr.

Vie privée modifier

Le , alors âgé de 33 ans, il épouse Blanche Vermette à la cathédrale Saint-Jacques-le-Majeur à Montréal.

Décès modifier

À la fin de sa vie, Joseph Cattarinich réside au 191, côte Sainte-Catherine dans le secteur Outremont à Montréal.

Tentant de se remettre d'une opération à l'œil, Joseph Cattarinich meurt d'une crise cardiaque le à La Nouvelle-Orléans. Il est exposé en chapelle ardente à sa résidence et ses funérailles ont lieu le à l'église Saint-Viateur d'Outremont.

Honneur modifier

Il est intronisé au Temple de la renommée du hockey en 1977.

Trophée Joseph-Cattarinich modifier

En 1940, Blanche Vermette, voulant perpétuer la mémoire de son mari, crée le trophée Joseph-Cattarinich pour être décerné chaque année à l’athlète canadien-français s'étant le plus signalé au Canada ou aux États-Unis ». Après deux pauses (de 1943 à 1946, puis de 1948 à 1963), la remise du trophée cesse définitivement en 1976. Le trophée réapparaît en 2009 pour être vendu aux enchères[7].

Récipiendaires modifier

Notes et références modifier

  1. (en) « Joseph Cattarinich, honoured member », sur Legends of Hockey Net (consulté le )
  2. Contrairement à ce qui est mentionné dans le livre de Léandre Normand et Pierre Bruneau, Joseph Cattarinich est né à Québec et non à Lévis. Cependant, il a fait ses études à Lévis au Collège de Lévis.
  3. La Patrie, vendredi 7 janvier 1910, p. 2, lien à la collection numérique de Bibliothèque et Archives nationales du Québec [1]
  4. Le «concombre de Chicoutimi » a joué 328 parties en saison régulière, 39 lors des éliminatoires et 15 blanchissages entre 1910 et 1926.
  5. « À cheval sur l’histoire », sur Le Devoir (consulté le )
  6. En 1938, lors du décès de Joseph Catarinich qui était devenu seul propriétaire, sa succession nomme J. Eugène Lajoie à la présidence de Blue Bonnets.
  7. Alexandre Pratt, « À la recherche du trophée Cattarinich », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Bruneau, Pierre et Normand, Léandre. La Glorieuse Histoire des Canadiens, Montréal, Les Éditions de l'homme, 2003, 743 p.
  • Couture, Vincent. Hommage à Joseph Cattarinich (1881-1938). La Seigneurie de Lauzon, no.112 / , La Société d'histoire régionale de Lévis.

Liens externes modifier