Josef Hofer, né le à Wegscheid en Bavière, est un artiste d’art brut autrichien.

Josef Hofer
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Biographie modifier

Josef Hofer est né en 1945 en Bavière. Lui et son frère Walter, né cinq ans plus tôt, souffrent d’un retard mental, de difficultés d’audition et d’élocution. Josef Hofer souffre également d’une mobilité limitée et ne parle presque pas. Leurs parents les élèvent dans une ferme en Haute Autriche et ne les scolarisent pas.

En 1982, le père d’Hofer meurt et sa mère part vivre à Kirchlag avec ses fils. Dès 1985, Josef Hofer fréquente l’hôpital de jour de Linz et, en 1992, il intègre l’institution de Ried, à Innkreis, en Autriche. Là, Élisabeth Telsnig, historienne de l’art et qui collabore à des ateliers pour handicapés mentaux, rencontre Hofer en 1997, découvre son goût pour le dessin et l’encourage dans cette voie. À partir de 1998, l’œuvre d’Hofer est conservée.

Œuvre modifier

Selon les témoignages, Josef Hofer dessinait déjà enfant, il « recopiait des livres d’images » et représentait « son environnement immédiat, la vie paysanne, les chevaux, les chars, les outils, la vannerie, les machines agricoles »[1]. Néanmoins aucun dessin de cette époque n’a été conservé. Ce n’est qu’en 1998, grâce à l’intervention d’Élisabeth Telsnig, que sa production a été systématiquement préservée. À partir de 2001, Hofer dessine principalement des autoportraits en pied, déshabillés. « Il entoure ses nus avec des cadres, comme pour former un cocon protecteur. Frontaux, crus, le sexe rehaussé de rouge, ses corps sont souvent sans pieds ni tête ou alors contraints dans l'espace restant »[2]. Michel Thévoz relie ce phénomène à deux évènements : l’achat d’un miroir dans lequel il s’observe plusieurs heures par jour et la découverte d’un album de quatre photographes américains qui traitent du nu masculin. Le sexe masculin est amplement représenté et l’onanisme est un des sujets récurrents de l’œuvre d'Hofer[3].

Elisabeth Telsnig décrit sa méthode de travail comme suit : « Il parcourt l'atelier en riant, saisit immédiatement son matériel, un crayon noir, des crayons de couleur, une gomme et un taille-crayon, et travaille de façon autonome avec une grande persévérance [...] Il gomme souvent, cherche sans cesse de meilleures positions pour ses figures ou des constructions plus précises pour ses machines. Il m'annonce clairement quand il considère son travail comme terminé, toujours en riant, et m'explique par signes le degré d'achèvement du dessin »[4].

Expositions modifier

Par le biais d’Élisabeth Telsnig, la Collection de l'art brut à Lausanne possède une centaine d’œuvres de cet artiste ; ce musée lui a consacré une première rétrospective en 2003[5] et une seconde en 2012[6].

Hofer a également été exposé en 2008 par la galerie Am Stein en Autriche[7] et par la galerie Christian Berst à Paris en 2008[8], en 2011-2012[9], en 2015[10] et en 2016[11].

Notes et références modifier

  1. Michel Thévoz 2007, p. 27.
  2. Christian Berst et Elisabeth Telsnig 2011, p. 13.
  3. Michel Thévoz 2007, p. 28.
  4. Brigitte Ollier 2003.
  5. « Josef Hofer », sur artbrut.ch.
  6. « Josef Hofer et le miroir », sur artbrut.ch.
  7. (de) Christian Berst, « Josef Hofer ein roher Diamant », sur kunstnet.at.
  8. « Joseph Hofer, Corps à corps », sur christianberst.com.
  9. « Joseph Hofer, alter ego », sur christianberst.com.
  10. (en) Phillip March Jones et Elisabeth Telsnig, The Schiele incident : recent works by Josef Hofer (catalogue d'exposition, galerie Christian Berst, Paris, 19 février 12 avril 2015), Paris, Christian Berst, .
  11. Josef Hofer, Transmutations (catalogue d'exposition, galerie Christian Berst, Paris, 5 décembre 2015-16 janvier 2016), Paris, Christian Berst, , 258 p..

Bibliographie modifier

  • The Museum of Everything, catalogue d'exposition (1er avril – , Pinacoteca Agnelli - Turin - Italie ), Milan, Electa, 2010.
  • Josef Hofer, catalogue d’exposition, Galerie am Stein, Monika Perzl, Schärding, 30/05/2008 – 15/07/2008.
  • Arnulf Rainer meets Josef Hofer, Zeitsicht 17, Mappe anlässlich der Preisverleihung des Kunstpreises Zeitsicht 2007 durch dir Hauser Consulting Management Consultants, Augsburg. Limitierte Auflage. Augsburg, Hauser Consulting, 2007.
  • Euward 2004: Josef Hofer, Robert Burda, Florival Candeias, München, Augustinum Stiftung, 2004.
  • Christian Berst et Elisabeth Telsnig (préf. Philippe Dagen), Josef Hofer, alter ego (catalogue d'exposition, Galerie Christian Berst, 2 décembre 2011-14 janvier 2012), Paris, Lelivredart, , 199 p. (ISBN 978-2-35532-119-1).
  • Philippe Dagen, « Le cas sidérant de Josef Hofer, génie révélé de l'autoportrait », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Brigitte Ollier, « La ferveur d'Hofer », Libération,‎ (lire en ligne  ).
  • (it) Vittorio Sgarbi, Arte, genio, follia : il giorno e la notte dell'artista (catalogue d'exposition), Milan, Mazzotta, .
  • (en) Elisabeth Telsnig, « Unlocking the human form », Raw vision, no 55,‎ .
  • (de + fr + en) Elisabeth Telsnig, Josef Hofer. Monographie, Linz, Bibliothek der Provinz, .
  • Michel Thévoz, Josef Hofer, Lausanne, Collection de l’Art Brut, coll. « Fascicule de l’Art Brut » (no 22), .
  • Michel Thévoz et Olaf Blanke (préf. Lucienne Peiry), Josef Hofer, Gollion, Infolio, coll. « Contre-courant » (no 2), , 95 p..

Liens externes modifier