Jeannette Tavernier

résistante française

Jeannette Ruplinger, née Jeanne Augusta Tavernier le à Saint-Genis-Laval (Rhône) et morte le à Joyeuse (Ardèche), est une résistante française.

Jeannette Ruplinger
Biographie
Naissance
Décès
(à 92 ans)
Joyeuse, France
Nom de naissance
Jeanne Augusta TavernierVoir et modifier les données sur Wikidata
Surnom
Huguette Bienvenue
Nationalité
Activité
Autres informations
Membre de
Conflit
Distinction

Biographie modifier

Dans la Résistance modifier

Alors qu'elle est employée à l’École universelle, elle est présentée par un cousin au jeune Hugues Barange (alias Cordier), un des responsables des Forces unies de la jeunesse (« FUJ », mouvement né de la fusion des jeunes de Combat, Libération-Sud et Franc-Tireur).

Elle est mise en contact avec le groupe qui se mobilise pour aider les jeunes à échapper au travail obligatoire en Allemagne.

D'abord sollicitée pour de petites opérations (transport de valises, tracts à déposer dans les boîtes aux lettres, hébergement de gens de passage à Lyon), elle en vient à prendre plus de responsabilité.

Elle dirige à Lyon le service faux papiers[1] et le service social des FUJ[2], sous le pseudonyme d’Huguette Bienvenue[3]. Elle s'engage ensuite également au service faux papiers des Mouvements Unis de la Résistance (MUR).

Les 8-9 juillet 1944, alors qu'elle est en mission à Valence, elle échappe à l'arrestation à son domicile, cours Gambetta[4], de 5 autres dirigeants des FUJ (Henri Debiez, Hugues Barange, Pierre-Georges Poncet, Pierre Toesca, Henri Denis).

De retour quelques jours plus tard, elle découvre son appartement dévasté et décide alors d’aller prévenir le siège du service faux papiers du MUR, rue Jacquard dans le quartier de la Croix-Rousse. Quand elle découvre que la serrure a aussi été forcée, elle tente de quitter l’immeuble mais des hommes du SD lui tirent dessus dans la cage d’escalier[5].

Interrogée au siège de la Gestapo par Francis André[6], elle ne livre aucun renseignement.

Elle est conduite à la prison Montluc[7], ou aucun soin ne lui est donné[8]. Le 20 août 1944, elle fait partie de l’appel sans bagage qui désignait les 120 suppliciés du Fort de Côte-Lorette. Elle est finalement repoussée dans sa cellule sans explication.

A la libération de la prison, quelques jours plus tard, le 24 août, elle est transportée à l’hôpital Grange-Blanche[9]. C’est là qu’elle rédige une lettre, aujourd'hui exposée au Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation (Lyon), dans laquelle elle fait part de son désir de reprendre la lutte au plus vite.

Après-guerre modifier

 
Jeannette Tavernier reçoit la médaille de la Résistance des mains d’Édouard Herriot en 1946

Membre fondateur de la Maison du Combattant de la Libération, elle se voit attribuer la médaille de la Résistance, qu'elle reçoit des mains d’Édouard Herriot en 1946[10] et la médaille militaire en 1953[11].

En novembre 1947 elle épouse Jean Ruplinger, neveu d'André Ruplinger. Ils auront trois enfants. À partir de 1958, elle reprend des études puis une activité professionnelle dans monde de la couture et plus tard, comme professeur d’enseignement technique au Lycée Jacquard à Oullins.

En , quelques jours après sa mort, à l'occasion du 70e anniversaire de la Libération de la ville de Lyon, Gérard Collomb, maire de Lyon, lui rend hommage[12] dans un discours prononcé Place Bellecour, en présence du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.

Décorations modifier

Notes et références modifier

  1. « Jeannette Ruplinger | CHRD | Musée d'Histoire de la Seconde Guerre Mondiale à Lyon », sur www.chrd.lyon.fr (consulté le )
  2. « Les jeunes dans la France libérée | CHRD | Musée d'Histoire de la Seconde Guerre Mondiale à Lyon », sur www.chrd.lyon.fr (consulté le )
  3. André Courvoisier, Un aller et retour en enfer, France-Empire, (ISBN 2-7048-0469-9 et 978-2-7048-0469-6, OCLC 15628373, lire en ligne)
  4. Serge Association des amis du Centre d'histoire de la Résistance et de la déportation, Denise Domenach-Lallich, Chantal Duprat-Odet et François-Yves Guillin, Les lieux secrets de la Résistance : Lyon, 1940-1944, Éditions lyonnaises d'art et d'histoire, impr. 2015 (ISBN 2-84147-323-6 et 978-2-84147-323-6, OCLC 918641684, lire en ligne)
  5. « Dossier Concours National de la Résistance et de la Déportation 2017-2018 : Jeannette Ruplinger, une figure de la résistance lyonnaise », sur ac-lyon.fr
  6. « Dossier de presse | Génération 40 », sur CHRD | Musée d'histoire | Lyon dans la guerre, 1939-1945 (consulté le )
  7. « Archives consultables en ligne », sur archives.rhone.fr (consulté le )
  8. « Dossier Concours National de la Résistance et de la Déportation 2010 - 2011 », sur www.fondationresistance.org
  9. « Pensées de Jeanne Ruplinger | CHRD | Musée d'Histoire de la Seconde Guerre Mondiale à Lyon », sur www.chrd.lyon.fr (consulté le )
  10. « TAVERNIER Jeanne [TAVERNIER Jeanne, Augusta, dite Jeannette, épouse (...) - Maitron », sur maitron.fr (consulté le )
  11. « La construction d’une image | CHRD | Musée d'Histoire de la Seconde Guerre Mondiale à Lyon », sur www.chrd.lyon.fr (consulté le )
  12. « Discours que le Maire GERARD COLLOMB, a prononcé Place Bellecour le 3 Septembre 2014 », sur 1dfl.fr.
  13. « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )

Articles connexes modifier

Liens externes modifier