Jeanne Hatto

cantatrice
Jeanne Hatto
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Marguerite Jeanne FrèreVoir et modifier les données sur Wikidata
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Tessiture

Marguerite Jeanne Frère connue sous le nom de Jeanne Hatto ou Jane Hatto (Lyon 1er, - Paris 17e, )[1] est une chanteuse d'opéra mezzo-soprano.

Biographie modifier

 
Jane Hatto dans le rôle d'Iphigénie en Tauride, au Théâtre antique d'Orange, pendant l'été 1900

Très tôt, elle montre des dispositions exceptionnelles pour le chant et ses parents, de modestes employés pourtant, l'envoient au conservatoire de Lyon, d'où elle passe au conservatoire de Paris.

En 1899, à seulement vingt ans, cette soprano remporte simultanément le premier prix d'Opéra, le second prix d'Opéra-Comique et le premier prix de chant. Elle débute à l'Opéra de Paris le de la même année en Brunehaut dans Sigurd, opéra d'Ernest Reyer, chante ensuite le rôle-titre de Salammbô autre œuvre de Reyer, avant de s'attaquer à l'univers wagnérien avec Elisabeth de Tannhäuser et Eva des Maîtres chanteurs. Elle compte rapidement parmi les chanteuses favorites, Elle chante le rôle de Iole dans Astarté, de Xavier Leroux, avec Louise Grandjean, Meyrianne Héglon, Albert Alvarez, Francisque Delmas[2], puis celui de Floris dans Les Barbares de Saint-Saëns. Sa réputation est telle qu'elle est sollicitée dès 1901 par la société Pathé-Céleste-Phono-Cinéma pour enregistrer sur cylindre quelques airs célèbres comme « Ô toi qui prolongeas mes jours », extrait d'Iphigénie en Tauride de Gluck.

Intelligente, cultivée, elle ne vit que pour la musique et le chant, entourée de grands compositeurs tels Maurice Ravel ou Gabriel Fauré, de musiciens dont le pianiste et chef d'orchestre Alfred Cortot, aussi passionnément wagnérien qu'elle, d'artistes comme le peintre et caricaturiste Abel Faivre, le sculpteur Pierre Félix-Masseau.

Elle fut aussi la compagne de Louis Renault. Comment les trajectoires de deux êtres aussi dissemblables ont-elles pu se croiser ? A la faveur prétend la légende, d'un de ces embouteillages qui paralysaient déjà la circulation parisienne. Louis Renault lui offrit un petit hôtel particulier néo-renaissance construit en 1905 au 24bis rue Alphonse-de-Neuville dans le VXII ème arrondissement (aujourd'hui 6 rue Alfred-Roll[3])[4]. Après sa séparation d'avec Louis Renault, elle restera jusqu'à la fin en étroit contact avec lui - le encore, elle lui envoie une lettre des plus affectueuse qu'il ne lira jamais, étant emprisonné depuis quatre jours. Elle vivra entre son hôtel particulier de la rue Alfred-Roll, dans le XVIIe arrondissement de Paris, et sa propriété de Roquemaure, dans le Gard - deux cadeaux de Louis, qui lui verse également une rente importante et veille à subvenir à tous ses besoins financiers.

Elle continuera d'être liée à des personnes importantes comme le général Messimy, Léon Daudet ou le prince Radziwill, comme en témoignent des correspondances intimes (conservées à la bibliothèque de l'Arsenal à Paris)

Références modifier

  1. Archives municipales de Lyon, 1er arrondissement, année 1879, acte de naissance no 99, cote 2E582, avec mention marginale de décès
  2. Paul Milliet, « Première représentation d'Astarté », Le Monde artiste, no 7,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  3. Certaines sources, comme la biographie de Louis Renault par Emmanuel Chadeau, indiquent par erreur que la portion de la rue Alphonse de Neuville où se situait le 24bis est devenue rue du Colonel Moll alors qu'il s'agit de la rue Alfred-Roll
  4. Emmanuel Chadeau, Louis Renault, Paris, Plan, , 458 p. (ISBN 2259186092)

Bibliographie modifier

Liens externes modifier