Jean de Capistran

Saint catholique

Jean de Capistran
Image illustrative de l’article Jean de Capistran
Saint Jean de Capistran apparaissant
à saint Pierre d'Alcantara
Saint, religieux, prédicateur
Naissance 24 juin 1386
Capestrano, royaume de Naples
Décès 23 octobre 1456  (à 70 ans)
Ilok, royaume de Hongrie
Nationalité Italien
Ordre religieux Frères mineurs de l'Observance
Vénéré à Ilok (Croatie)
Canonisation 1690
par Alexandre VIII
Vénéré par l'Église catholique romaine
Fête 23 octobre (calendrier de Paul VI) - le 28 mars (calendrier de saint Pie V)
Attributs Habit franciscain avec croix rouge, étendard
Saint patron aumôniers militaires, juristes

Jean de Capistran (Capestrano, - Ilok, ) est un prédicateur franciscain observant reconnu saint par l'Église catholique. En 1984, Jean-Paul II le proclame patron des aumôniers militaires.

Biographie modifier

Enfance et études modifier

Jean de Capistran est né le dans le royaume de Naples, plus précisément à Capestrano (en français, Capistran), ville de la province de l'Aquila, dans la région des Abruzzes. Son père vint en Italie comme membre de la cour du roi Louis Ier de Naples. Il étudia à l’université de Pérouse et se maria quelque temps après sans consommer son mariage.

Son premier objectif était d’être juriste, ce qu’il devint en 1412 à 26 ans, grâce à son maître Baldus de Ubaldis. Il enseigna dans la même université de Pérouse, dont il était gouverneur, obéissant à Ladislas Ier de Naples. Cependant la ville fut l’objet de lutte de pouvoir entre les Rimini et l'armée de Sigismond Malatesta. Il fut fait prisonnier et réfléchit sur la vie, et arriva à la conclusion que l’argent n’était pas important et décida de consacrer sa vie à rechercher la sainteté en entrant dans l’ordre des Franciscains en 1416, après son veuvage. L’année suivante, il fut ordonné prêtre, et devint vicaire général, son maître fut Saint Bernardin de Sienne.

Prédications en Europe modifier

 
Belgrade en 1456 d'après une image d'un manuscrit turc du XVe siècle.

Il commença alors à prêcher l'Évangile en Europe, au début en Allemagne, (où il prêcha des croisades contre les hussites, où il convertit plus de quatre mille personnes), puis en Autriche, en Hongrie et en Pologne. Enseignant dans les places publiques, où de nombreuses personnes venaient l’écouter, il eut très vite le surnom du « saint prédicateur », où il lutta contre la sorcellerie. Ses prêches duraient entre deux et trois heures. Son style de vie était de dormir et de manger peu, et d’être charitable avec les autres. Il souffrait d’arthrite. Une grande partie de ses sermons ont été conservés.

En plus de son ministère de prêche, il servit de conseiller personnel et envoyé (ambassadeur) des papes Martin V, Eugène IV et Nicolas V et Calixte III, étant réputé pour sa prudence dans ses décisions diplomatiques. Il fut ainsi envoyé dans les villes de Milan et de Bologne. Il fut aussi inquisiteur plusieurs fois, condamnant la hiérarchie. À Breslau, il réclama l’expulsion des juifs. En Italie, Jean de Capistran, marqué par l'héritage de l'anti-judaïsme dans l'église, soulevait les chrétiens contre les Juifs ; il poursuivit son œuvre en Allemagne et en Pologne.

Croisade contre les Turcs modifier

 
L'église qui lui dédiée à Vynohradiv.

Après la conquête de Constantinople en 1453 par les Turcs, Mehmed II prépara l’invasion de la Hongrie, et arriva avec une armée de cent mille hommes pour envahir la Serbie en 1455. Le pape Calixte III prêcha la croisade à Francfort en 1454, afin de se défendre contre l’invasion des ottomans. Jean de Capistran y répondit et entreprit de recruter des chrétiens de Hongrie. Il réunit près de trente-cinq mille hommes, en majorité des paysans, artisans et étudiants. Il y eut aussi près de quinze mille mercenaires du commandant hongrois Jean Hunyadi. Les armées ottomanes et chrétiennes se rencontrèrent à Belgrade en , alors que la ville était en partie détruite par les canons turcs. Jean de Capistran exhorta à la délivrance de la ville avec un drapeau orné d’une croix et aux cris « Jésus, Jésus, Jésus ». Son charisme lui permit de contribuer à la défaite des Turcs.

Les représentants de l’armée chrétienne dirent de lui que « ce père a plus d’autorité sur les soldats, que leurs chefs d’État ». Après la victoire sur les Turcs, Belgrade dut faire face à la peste, et Jean de Capistran mourut peu de mois après de cette terrible maladie, le , à l'âge de 70 ans.

Écrits modifier

 
Châsse de saint Jean de Capistran, église d'Ilok, Croatie.
  • On a de lui un grand nombre d'écrits théologiques, entre autres, Depapos et conceilii sue Jicctcsiw auctoritate, Venise, 1580, ouvrage dirigé contre le concile de Bâle.
  • (la) Édition en 18 vol. de ses œuvres par 'reprint' des Manuscrits (1984) : Opera omnia santi Ioannis a Capistrano. Riproduzione in fac-simile della "Collectio Aracoelitana" redatta a raccolta da P. Antonio Sessa da Palermo (1700) (en écriture cursive).
  • (it) Giovanni da Capestrano dalla storia della Chiesa alla storia d’Europa. Studi in occasione delle celebrazioni nel VI centenario della nascita di S. Giovanni da Capestrano, francescano e europeo di sei secoli fa (Bologna, 1986) [cf. AFH 80 (1987).


Voir aussi modifier

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