Jean Michel Caubo

Combattant néerlandais de la Résistance
Jean Michel Caubo
Biographie
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Conflit
Lieux de détention

Jean Michel Caubo était un résistant d’origine néerlandaise, membre du groupe Dutch-Paris. Né le 28 avril 1891 à Maastricht, décédé le 13 février 1945, dans le camp de concentration à Dautmergen.

Jeunesse et travail modifier

Caubo est né le fils du garde champêtre Harrie Caubo et habitait à Schin op Geul. Ses prénoms néerlandais étaient Jan Michael. Il a rejoint les chemins de fer néerlandais et est finalement devenu Chef Restaurateur sur les trains de la Compagnie internationale des wagons-lits entre Amsterdam et Paris lorsque la guerre a éclaté. À l’époque, il vivait déjà à Paris depuis vingt ans à cause de son travail, et y avait donc francisé ses prénoms en Jean Michel.

Résistance modifier

Début modifier

Il était impliqué dans la résistance depuis le début de la guerre. Tout d’abord il aidait officieusement les personnes à bord du train fuyantes les Allemands. Plus tard, il rejoignit le réseau de résistance Dutch-Paris qui organisait des itinéraires d’évasion pour emmener les gens des territoires occupés vers des endroits plus sûrs comme la Suisse et l’Espagne. Caubo avait pour tâche d’accompagner les réfugiés par train vers la France. Le groupe était dirigé par un Néerlandais qui possédait une boutique de textile à Lyon, le cofondateur Johan Hendrik Weidner, et comprenait entre autres les Néerlandais Herman Laatsman, fondateur du mouvement et Suzanne Hiltermann, une des personnalités du réseau les plus connues en France.

A Paris modifier

Lorsque, après quelques années, ces trains ne circulaient plus à raison de la guerre, Caubo devint chef de bureau à la Gare du nord à Paris. Il avait son propre bureau et était responsable des horaires des trains et des heures de départ. Son bureau est devenu un havre sûr pour réfugiés à partir duquel il les a guidé à voyager ailleurs. Au total, on estime que 1 080 personnes ont ainsi pu s’échapper des Pays-Bas, dont environ 800 juives. Les autres étaient des pilotes de la Royal Air Force ( 112 ) ou d’autres cibles nazies ( 170 ), la plupart d’entre eux étant cherchées en raison de leur travail pour la Résistance néerlandaise. Jean Michel Caubo a accueilli toutes ces personnes à la Gare du Nord[1]. Son épouse luxembourgeoise, Marie Schenk, était également impliquée dans le travail de résistance ainsi que leurs deux fils.

Arrestation modifier

À la suite de l’arrestation d’une membre de Dutch-Paris en février 1944, qui avait un carnet d’adresses avec, Caubo et sa famille furent arrêtés aussi. À la maison, toute la famille fut accueillie par une unité de police française et interrogée au poste de police. Après trois jours, sa femme et ses enfants purent rentrer chez eux. Caubo fut transporté au camp de transit à Fresnes, puis au Camp de Royallieu à Compiègne où il fut sévèrement interrogé par les Allemands. Pendant son séjour par là, il y avait de violents bombardements à Paris. Cela a causé une crise cardiaque à sa femme, à la suite de laquelle elle décéda le 21 avril 1944. L’un de ses fils, âgés de seize ans à l’époque, s’est rendu à Compiègne où il a pu parler à son père pendant cinq minutes pour lui annoncer la perte de sa femme. Flanqué de deux SS avec des mitraillettes, Caubo écouta son fils et dit: « Continuez à avoir de la confiance. Après la guerre, nous allons résoudre tout. » Ensuite il fut emmené et c’est la dernière chose que sa famille a entendu de lui[2].

Emprisonnement et décès modifier

Caubo s’est finalement retrouvé dans le camp de concentration de Dautmergen via les camps de concentration de Natzweiler-Struthof, Dachau, Ottobrunn et Neuengamme. C’était un kommando du camp de Natzweiler-Struthof. Pour les Allemands, Caubo appartenait à la catégorie Prisonniers de Nuit et brouillard. Dans ce programme, les prisonniers disparaissaient sans laisser aucune trace. Dans ces camps, Caubo a survécu pendant près d’un an dans des conditions dégradantes et cruelles. Il a finalement succombé à la combinaison d’agression, de malnutrition et de travail forcé le 13 février 1945[3].

Les distinctions posthumes modifier

Après la guerre, des décorations posthumes furent attribuées à Caubo pour son travail de résistance :

Autres informations personnelles modifier

Caubo était marié à la luxembourgeoise Marie Schenk (1895-1944). Ils ont eu trois enfants ensemble, deux fils (jumeaux nés en 1927) et une fille (née en 1934).

Liens externes modifier

Références modifier