Jean Legras

mathématicien et informaticien français
Jean Legras
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jean Émile Alfred LegrasVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domiciles
Formation
Activités
Enfant
Bernard Legras (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Centre national de la recherche scientifique (à partir du )Voir et modifier les données sur Wikidata
Directeur de thèse
Distinctions

Jean Legras, né le à Soissons[1] et mort le [2] à Vandœuvre-lès-Nancy, est le fondateur historique de la thématique informatique à l'Université de Nancy.

Biographie modifier

Il est ancien élève de l'École normale supérieure.

En 1948, il devient actionnaire de la Compagnie Industrielle des Aéromoteurs (CIAMO), d'avions-taxis, fondée par Claude de Cambronne au Maroc[réf. souhaitée].

Dans les années 1950, mathématicien et spécialiste en mécanique rationnelle, Jean Legras est enseignant-chercheur en analyse numérique au département de Mathématiques de la faculté des sciences de Nancy[3] et enseigne le calcul numérique aux élèves ingénieurs des écoles de Nancy[4].

En 1957, il obtient un IBM 604 (machine programmée par un tableau de connexions avec 12 mots de mémoire) et demande à une étudiante de son cours de mécanique rationnelle, Marion Créhange, de démarrer avec lui l'utilisation de cette machine. À la rentrée d'automne 1958, avec Jean Delsarte, Jean Legras obtient la création d'un cours de troisième cycle « Analyse et calcul numérique » avec quatre étudiants et commence à y enseigner l'utilisation des machines électroniques[5].

En octobre 1959, il crée un centre de calcul autour d'un ordinateur de première génération, un IBM 650. Cette structure attire de nouveaux enseignants chercheurs et notamment Claude Pair[6].

Marion Créhange devient en 1961 l'une des premières personnes en France à soutenir une thèse d'informatique en France sous sa direction[7],[8],[9],[10],[11]. La thèse est intitulée Structure du code de programmation[10],[11],[12], et améliore le Programme d'assemblage symbolique optimal (en) (Paso) de l'IBM 650[11],[13].

En février 1965, il fit l'acquisition d'un ordinateur français, le CAE 510, puis en , d'un CII 10070. Ce changement d'échelle l'amena à créer une structure inter-universitaire, l'IUCA (Institut universitaire de calcul automatique), qui deviendra le CIRIL dans les années 1980[14].

En 1973, il quitte la direction de cet institut, pour se consacrer exclusivement à la recherche et à l'enseignement en analyse numérique et optimisation.

Il part à la retraite en 1982[15].

Œuvre modifier

  • Jean Legras (1946) - Contribution à l'étude de l'aile portante, Thèse, Paris
  • Jean Legras (1954) - Résolution pratique des équations différentielles, Ed. Dunod, Paris
  • Jean Legras (1956) - Techniques de résolution des équations aux dérivées partielle , Ed. Dunod, Paris
  • Jean Legras (1963) - Précis d'analyse numérique, Ed. Dunod, Paris
  • Jean Legras (1968) - Initiation à l'analyse numérique, Ed. Dunod, Paris
  • Jean Legras (1971) - Méthodes et techniques de l'analyse numérique, Ed. Dunod, Paris
  • Jean Legras (1980) - Algorithmes et programmes d'optimisation non linéaire avec contraintes, Ed. Masson, Paris

Bibliographie modifier

  • Legras, B. (2008) - Jean Legras - Mathématicien lorrain, précurseur de l'informatique à Nancy, fondateur de l'institut universitaire de calcul automatique, Impr. Groupe Dialog'Guyot, Laxou, 115 p.

Notes et références modifier

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. sur le site du SPECIF
  3. Daniel Barlet et Jean-Louis Clerc Interview (presque réelle) des deux derniers directeurs de l’Institut Élie Cartan in '1903 - 2003 Un siècle de mathématiques à Nancy
  4. Michel Grossetti et P. Mounier-Kuhn, "Les débuts de l’informatique dans les universités françaises, Un début de différenciation géographique des pôles universitaires français", in Revue Française de Sociologie XXXVI, no 2, p. 295-324 [1]
  5. Pierre Lescanne, La science informatique en Lorraine en ligne sur le site de l'ENS Lyon.
  6. qui fondera le CRIN (Centre de recherche en Informatique de Nancy) qui deviendra ultérieurement le Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications (LORIA).
  7. François Burckard, « Les archives et l'informatique en France, perspectives et directions de recherches », La Gazette des archives, Association des archivistes français, no 75,‎ , p. 159–177 (172) (DOI 10.3406/gazar.1971.2213, lire en ligne, consulté le ).
  8. Louis Cariou (sous la dir. de Georges Brillouet), Étude du programme d'assemblage symbolique optimum PASO II (thèse d'ingénieur-docteur), Université de Rennes, faculté des sciences, , 199 p. (BNF 32940778, SUDOC 024002771).
  9. Pierre Mounier-Kuhn, « Base de données sur les thèses en calcul et en informatique (1956-1973) », (HAL hal-03103504), p. 15, en pré-publication.
  10. a et b Martin Koppe (intervieweur) et Pierre Mounier-Kuhn (interviewé), « Trois mille ans d’informatique », sur CNRS Le journal, CNRS, (consulté le ).
  11. a b et c Pierre Mounier-Kuhn, « « Une science encore incertaine » : l'émergence de l'informatique dans la recherche et l'enseignement supérieur français », sur epi.asso.fr, EPI, (consulté le ), version augmentée de « Comment l'informatique devint une science », La Recherche, no 465,‎ , p. 92–94 (lire en ligne).
  12. Hala Khassiba (sous la dir. de Laurent Rollet et Philippe Nabonnand), Nancy territoire d'innovation numérique : Formations et recherches en informatique, automatique et mathématiques à la Faculté des sciences de Nancy (1950-1980) (thèse de doctorat), Université de Lorraine, (présentation en ligne).
  13. Jean-Pierre Finance, « Histoire de la recherche en informatique à Nancy : À tout C.R.I.N. », Le Pays lorrain, vol. 71, no 4,‎ , p. 259 (lire en ligne).
  14. Voir le site du CIRIL
  15. « Jean Legras (1914-2012) », sur La médecine à Nancy depuis 1872 (consulté le )

Voir aussi modifier

Liens externes modifier