Jean Bardet (cuisinier)

chef cuisinier français

Jean Bardet, né le , est un chef cuisinier français, considéré dans les années 1990 comme l'un des principaux restaurateurs de Touraine.

Jean Bardet
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Nationalité
Activité

Biographie modifier

Jeunesse et début de notoriété modifier

Jean Bardet naît en 1941 de parents restaurateurs[1],[2],[3]. Il cesse sa scolarité à 15 ans et est recruté comme apprenti, en 1955, au Relais gastronomique de la gare de l’Est, à Paris[2]. À 31 ans, il ouvre un restaurant à Châteauroux.

Dix ans plus tard, en 1982, la présidence de la République fait appel à lui pour le repas du Sommet du G7 à Versailles[3]. Trois ans plus tard, il est nommé « cuisinier de l'année » par le Gault et Millau, honneur qu'il reçoit à nouveau en 1992[2].

Le Château Belmont modifier

 
Le Palais de justice de Tours.

À compter de 1987, sa femme Sophie et lui tiennent un hôtel-restaurant (Relais & Châteaux) à Tours, Le Château Belmont. Jean Bardet y reçoit les notables de la région (Jean Germain, Michel Sapin, etc.) ainsi que des personnalités d'envergure nationale, tant politiques (Nicolas Sarkozy, Jean-Pierre Raffarin, etc.), du monde des affaires (Olivier Bouygues) que du show-biz (Eddy Mitchell, Patrick Bruel, etc.) – il se lie particulièrement avec Gérard Depardieu[3]. Le chef reçoit pour cet établissement une étoile au Guide Michelin en 1982 puis une seconde en 1985 et trois au Bottin Gourmand (la dernière en 1988)[2],[4].

En , des enquêteurs de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) constatent une dizaine d'irrégularités au Château Belmont, notamment des « tromperies manifestes » sur la provenance de certains produits. Des poursuites judiciaires sont engagées ; l'avocat du couple admet des maladresses mais argue de l'absence de « volonté de tromper les hôtes »[5]. Le Guide Michelin retire néanmoins les deux étoiles attribuées à l'établissement tourangeau, ce qui fait débat au sein de la profession[6],[7]. Reconnus « coupables de publicité mensongère », Sophie et Jean Bardet sont condamnés le par le tribunal correctionnel de Tours à 15 000 francs d'amende chacun, alors que le procureur requiert deux mois de prison avec sursis et des amendes de 60 000 et 70 000 francs. Le parquet décide d'interjeter appel : la cour d'appel d'Orléans relaxe finalement les époux de certaines infractions dans son jugement du , estimant que « la qualité intrinsèque des produits servis dans l'établissement, notamment la fraîcheur, n'est pas mise en cause par l'accusation » : le couple n'est plus condamné qu'à 12 000 francs d'amende en tout et pour tout[8],[7]. L'affaire engendre de manière indirecte une grève à la DGCCRF en juin[8], tandis que l'hôtel-restaurant du chef cuisinier se voit réattribuer ses deux macarons par le Guide Michelin l'année suivante[4].

Retraite active modifier

Début , le couple ferme définitivement Le Château Belmont[9]. Sophie et Jean Bardet ouvrent par la suite – dans leur demeure de Joué-lès-Tours – une table d'hôtes destinée à des clients fortunés[2],[10].

Notes et références modifier

  1. Bibliographie de la France. Livres : notices établies par la Bibliothèque nationale, 12 avril 1989, Bibliothèque nationale de France, p. 1102 (lire en ligne sur Gallica)
  2. a b c d et e Marine Pelletier, « Bardet, des étoiles Michelin à la table d’hôtes », Le Monde, (consulté le )
  3. a b et c M.R., « Chez Jean Bardet, le cuisinier-jardinier », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a et b « Dossier de presse : Guide Rouge France 2001 », sur viamichelin.fr, (consulté le ), p. 5
  5. Jean-Christophe Savattier, « Jean Bardet « détoqué » », Le Point,‎ (lire en ligne)
  6. Centre Actualités, France 3 Orléans, 28 février 2000 [lire en ligne]
  7. a et b P. Carbillet, « Beaucoup de bruit pour rien », L'Hôtellerie-Restauration, no 2659,‎ (lire en ligne)
  8. a et b Catherine Coroller, « Grève à la Direction de la consommation et des fraudes. Le personnel s'estime désavoué par le directeur après le contrôle d'un restaurant chic », Libération,‎ (lire en ligne)
  9. Peyrel Benjamin, « Jean Bardet, la fin d'une institution », L'Express, (consulté le )
  10. Nicolas de Rabaudy, « Cinq bonnes adresses gourmandes en Touraine et dans le Val-de-Loire », Slate, (consulté le )